Dans la fiction, des vaisseaux voyagent à travers l’espace pour emmener les habitants les plus chanceux vers une nouvelle planète. La réalité est toute autre : il n’y a qu’une seule Terre et pas de planète B. Pour y conserver notre droit d’usage, nos modes de production et de consommation doivent être entièrement revus. Le déchet n’est plus la solution, il faut passer d’une économie linéaire (je produis, je consomme, je jette) à une économie circulaire (je produis, je consomme, je re-produis, je reconsomme… et ne jette plus !).
Si le principe date du début des années 2000 (avec le concept de cradle to cradle, c’est-à-dire du berceau au berceau), il faudra attendre plus de 10 ans avant qu’il intègre réellement la réflexion au sein des milieux économiques et du gouvernement luxembourgeois. Selon la Fondation Idea, le ministère de l’Économie a étudié le concept d’économie circulaire en 2014, qui est ensuite devenu l’un des trois axes de la troisième révolution industrielle (Rifkin). Depuis, des initiatives émergent, une conscientisation s’opère et de plus en plus d’acteurs de la sphère économique appliquent ou envisagent d’appliquer des actions concrètes pour réduire leur production de déchets, recycler ces déchets, les transformer en matières premières secondaires, etc.
« Le déchet le plus facile à éliminer est celui que l’on n’a pas produit »
Ou l’émergence du « Zéro Déchet » : pour ne pas polluer, n’utilisons pas de matériaux jetables et polluants. Les grandes surfaces suppriment (au moins partiellement) les emballages plastiques, les entreprises développent cet aspect dans leur RSE, des citoyens produisent eux-mêmes en revenant aux recettes d’antan et pensent « vrac », etc. Pour le reste, on répare (dans un mode collaboratif à travers les Repair Cafés et autres initiatives), on trie et on fait confiance aux centres de recyclage - une filière qui s’arrache les cheveux pour trouver des solutions face à la diversité grimpante de matériaux et assemblages, consommés à un rythme toujours plus soutenu.
D’après les dires de Jean Lamesch, vice-président du Conseil Supérieur du Développement Durable (CSDD), « le papier se recycle 6 fois, la plupart des objets 1 fois, alors que des milliers de fois seraient souhaitables » et il faut 3 mois avant qu’une cannette usagée soit recyclée, 50 ans avant qu’un bâtiment le soit à son tour. De plus en plus, les constructions, sont pensées jusqu’à leur démolition – ou plutôt déconstruction - en vue d’anticiper la réutilisation de leurs composants en tant que nouvelles matières premières, dans une logique circulaire.
En appliquant cela à tous les domaines, on parviendrait à supprimer la notion de déchets, ou presque, en les transformant en nouveaux produits ou en nouvelles ressources. Seules seraient éliminées (mises en décharge, brûlées) les pertes issues des processus de recyclage, upcyclage, etc.
Dans toutes ces opérations, évidemment, l’usage des énergies fossiles est à proscrire, et l’usage du renouvelable à limiter.
Dans ce 18e dossier du mois, la rédaction d’Infogreen fait le tour (sans pour autant boucler la boucle) des acteurs luxembourgeois qui pensent et/ou appliquent l’économie circulaire au quotidien.
La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme a réalisé une vidéo qui explique en trois minutes le principe de l’économie circulaire :
« La circularité, dans le sens dur du mot, sera notre lot pour le reste de l’existence de l’homme sur la planète, c’est-à-dire pour je ne sais combien de milliers d’années. »
Jean Lamesch, vice-président du Conseil Supérieur du Développement Durable (CSDD) dans une interview pour la Fondation Idea