L’autopartage, une des solutions contre le trafic dense
Depuis 2018, Moovee propose des solutions de mobilité adaptées aux besoins des entreprises et communautés fermées sur base de l’autopartage. Rencontre avec Sébastien Berthelot, CEO et Fondateur, qui nous donne sa vision pour circuler de manière plus cohérente.
Les idées les plus simples sont souvent les plus performantes. Moovee peut être rangée dans cette catégorie de services qui nous facilitent la vie dans nos déplacements au quotidien. L’entreprise de Sébastien Berthelot se base sur deux piliers pour se développer.
« Le premier est que nous sommes un opérateur de mobilité partagée. Nous mettons en place des flottes de véhicules qui sont ensuite mises à disposition pour les membres d’une communauté fermée ou d’une entreprise. Quand on parle de véhicule, on ne s’arrête pas aux voitures. Cela comprend également les trottinettes, les vélos et les scooters. L’idée est vraiment de mutualiser les véhicules pour diminuer leur nombre dans la circulation. »
Comment déterminer les besoins des clients ? « Nous nous basons sur une étude préliminaire. Elle va prendre en considération les habitudes et besoins de chacun récoltés via un questionnaire on-line. Nous pouvons ainsi cartographier nos futurs usagers. On va y adjoindre des éléments périphériques comme la proximité d’une station de transports publics. Grâce à toutes ces informations, nous pourrons proposer la meilleure flotte possible qui pourra être améliorée progressivement. Nous tenons compte également du temps d’adaptation à notre solution. Si certaines personnes vont y adhérer rapidement, d’autres vont prendre plus de temps. Elles pourront donc prendre part au programme quand elles le souhaiteront. »
Les véhicules sont stationnés dans les entreprises. « En fait, il y a un usage hybride. Les employés peuvent les utiliser lors de leurs déplacements professionnels. Mais ils ont aussi l’occasion de les emprunter le soir et le week-end. Vu qu’il s’agira d’un usage privé, l’entreprise peut leur tarifer ce service à des prix compétitifs. Nous avons des taux d’utilisation des véhicules durant les week-end proches de 100 %. Cela démontre que les gens préfèrent éviter d’investir dans un véhicule qui ne roulera quasiment pas et se rendre vers leur travail avec les transports en commun dans la mesure du possible. Sur place, ils pourront utiliser le véhicule de l’entreprise pour leurs missions, tout comme leurs besoins personnels. »
Une application est disponible pour mieux gérer la flotte. « Elle permet de réserver et d’accéder au véhicule. Elle est importante pour les usagers, les entreprises contractantes, mais également pour nous. Comme nous avons un accès au back office, nous pouvons mieux analyser l’usage de chaque véhicule. Notre rôle est de nous assurer que le véhicule soit toujours parfaitement fonctionnel. Nous les nettoyons, changeons les pneus, les emmenons en révision, ou encore nous changeons les vitres. C’est un service vraiment complet. »
Electric power ?
L’autopartage permet donc de diminuer le nombre de véhicules en circulation et donc, les émissions de gaz d’échappement. Une combinaison gagnante avec la politique gouvernementale qui incite les conducteurs à s’orienter vers l’électrique. Sébastien Berthelot observe le même phénomène chez ses clients.
« Depuis le départ, nous avons toujours voulu pousser vers l’électrique. Il y a 5-6 ans, il n’y avait pas assez de bornes de recharge. Nous disposions donc d’une flotte variée accueillant des véhicules thermiques et électriques. Aujourd’hui, la quasi-totalité des commandes sont des voitures électriques, car tout s’est mis progressivement en place pour une utilisation optimum. Outre le déploiement des bornes, les aides de l’État ont également pesé dans la balance. Dans notre modèle, les véhicules sont acquis sous forme de leasing. Comme le leaser intègre la prime de l’État dans l’achat du véhicule, cela entraîne une diminution des loyers. »
Le second pilier de Moovee est la gestion de flotte des véhicules de leurs clients. Généralement, les Ressources Humaines gèrent les voitures de société et les problèmes qui vont avec. « Nos clients externalisent cette mission en nous confiant le mandat de gestion. Nous pouvons leur apporter notre expertise dans le domaine, mais également une gamme de conseils. Cela va de l’énergie à utiliser, la stratégie de recharge des véhicules, la fiscalité… Nous mettons en place des portails d’accès pour que les employés puissent retrouver toutes leurs infos et poser leurs questions. » Deux piliers qui se complètent bien et donc, qui soulagent la gestion de la flotte.
L’autopartage, la solution au trafic dense ?
Sébastien Berthelot est plus nuancé sur cette solution ultime pour contrer le phénomène des embouteillages et de la pollution engendrée.
« Il n’y a pas qu’une solution. C’est plutôt un parfait complément au co-voiturage. Le problème de circulation est lié au fait que beaucoup de conducteurs sont seuls dans leur voiture. Le co-voiturage diminue fortement l’emprunte des véhicules. Cependant, cette solution a ses inconvénients comme une plus grande organisation. Si on ajoute l’autopartage, les personnes qui ont peur de trop devoir dépendre du conducteur peuvent toujours se rabattre sur cette solution en cas d’imprévu. Il y a donc une grande flexibilité. Nous avons conseillé ces deux solutions chez certains de nos clients et au final, on constate que cela crée une superbe dynamique. Évidemment, chaque situation est unique. Tout le monde n’habite pas près d’une gare ou dans un périmètre proche de ses collègues. Il faut rester cohérent en supprimant toutes les voitures. Heureusement, l’État a bien compris les enjeux en proposant des solutions alternatives comme les P+R par exemple. »
Sébastien Yernaux
Photos : Moovee / Infogreen
Extrait du dossier du mois « Feuilles de route »