L’économie circulaire au cœur de la Ville
Que nos actions soient locales ou internationales, chacun peut contribuer à sa manière à impacter l’économie circulaire. Du côté de Dudelange, chaque acteur économique est sensibilisé pour apporter sa contribution pour un monde meilleur.
Dudelange est loin d’être dépassée en termes d’économie circulaire. Les responsables ont toujours eu un intérêt pour la planète et un monde plus juste. Une gestion qui a d’ailleurs été saluée en 2014 par l’European Energy Award récompensant la Ville de Dudelange pour le nombre et la qualité de ses actions entreprises depuis plus de 20 ans dans la protection du climat. Et ces efforts sont toujours en vigueur actuellement, notamment dans le cadre du Pacte climat 2.0.
Ces efforts se retrouvent notamment dans les commerces de proximité, mais également au sein des grosses entreprises environnantes. L’exemple le plus frappant est certainement la gestion des surfaces commerciales du centre-ville. Ce dernier propose un choix riche et varié de services aux résidents.
« Nous essayons toujours de trouver le parfait compromis entre les propriétaires des immeubles et les futurs commerçants », souligne Claude Leners, City Manager de la Ville de Dudelange. « Nous avons un nombre de surfaces limité. Nous essayons donc de conserver une certaine homogénéité dans l’offre. Pour ce faire, nous recueillons tous les projets commerciaux. Dès que l’un colle à un espace disponible, nous mettons les protagonistes en relation afin que tout le monde y trouve son compte. La Ville loue également des espaces afin de choisir directement le meilleur candidat. Ce dernier doit correspondre à notre stratégie économique durable. L’avantage pour le propriétaire est qu’il est assuré de toujours obtenir son loyer dans la mesure où la commune est un acteur AAA. »
Claude Leners est fier des prises de positions de Dudelange. « La commue est pionnière dans l’économie circulaire. La signature du Pacte Climat est un geste fort afin de laisser une empreinte dans le développement positif de la planète. On ne mise pas sur la consommation à tout prix. Il faut commencer à réfléchir sur la direction à prendre pour un quotidien durable. Que cela soit dans les vêtements ou encore l’alimentation. Nous avons mené une enquête auprès des acteurs économiques autour de Dudelange, mais également auprès des PME installées au centre-ville, pour que chaque projet ou activité respecte l’environnement. Cela peut aller des gestes simples comme la gestion des cartons et des plastiques jusqu’aux panneaux solaires ou aux bornes électriques. »
Des commerces engagés
Parmi les derniers arrivés dans l’espace économique de Dudelange, on retrouve le magasin « Album » géré par Nathalie Meier-Hottua. Alliant écologie et lutte contre la surconsommation, le concept-store propose des vêtements et des articles de mode de seconde main tout en mettant en lumière de jeunes créateurs. « A mes yeux, la seconde main représente intégralement l’économie circulaire. Nous sommes malheureusement plongés dans une société de fast-fashion et donc, envahis par un nombre incroyable de vêtements produits dans des conditions très critiquables. Au lieu de consommer à outrance, autant opter pour la seconde main qui permet d’offrir plusieurs vies aux objets. Les nouvelles générations l’ont bien compris. Et j’observe une évolution positive dans les autres tranches d’âges. Album est un commerce qui me ressemble, car l’économie circulaire occupe une place centrale. Nous proposons des vêtements, mais également des produits bio qui n’accueillent aucun produit chimique. Même les flacons sont recyclés, voire réutilisables. J’essaie de faire attention à mon empreinte carbone. Comme je dis toujours, je souhaite quitter la planète encore plus propre que je l’ai trouvée. »
Prochainement, Dudelange accueillera une épicerie co-labor. « La boutique ouvrira dans le courant du mois d’avril », explique Max Holz, directeur adjoint de co-labor en charge des opérations. « L’épicerie proposera des produits bio cultivés dans la région. Notre philosophie ne change pas puisque la réinsertion socio-professionnelle sera encore une fois au centre du projet. Nous programmerons également de nombreux ateliers tournant par exemple autour de l’environnement et du maraîchage. L’économie circulaire est importante à nos yeux car elle permet de revenir à des valeurs simples qui protègent notre planète. Si chacun apporte sa petite pierre à l’édifice, le monde évoluera dans la bonne direction. »
De son côté, Pit Romersa, le fondateur de Thalus, est également conquis par l’économie circulaire. Il propose un concept innovant d’eau dans un Tetra Pack. « Nous savons qu’une eau non polluée est importante pour notre santé et que le plastique n’est pas la solution. C’est pourquoi nous conditionnons notre eau en Tetra Pak et nous nous approvisionnons auprès de fournisseurs respectueux de l’environnement. Ce format sort des classiques bouteilles ou cannettes. Mais il facilite grandement les stockages et le transport. J’essaie également d’apporter ma contribution au bien-être des citoyens à travers des collaborations avec des ONG et des associations. Je pense notamment à CARE Luxembourg. Chaque boîte vendue aide CARE à fournir un accès à l’eau potable au Laos pour les femmes enceintes et leurs bébés. Je suis également en contact avec d’autres associations qui mènent des actions dans le pays. L’économie circulaire s’articule autant dans les produits que dans nos gestes au quotidien. Je suis persuadé que son impact croissant va permettre d’influencer positivement l’évolution de notre société. »
Sébastien Yernaux
Photos : ©Marie Champlon
Extrait du dossier du mois « Circul’ère »