L'IA au service de la qualité de l'air intérieur et de l'énergie

L’IA au service de la qualité de l’air intérieur et de l’énergie

Le Laboratoire Luxembourgeois de Contrôle Sanitaire (LLuCS) s’associe à une solution française d’analyse et de prédiction de la qualité de l’air intérieur et du confort thermique, qui agit également en faveur d’une réduction de la consommation énergétique.

C’est un double objectif que vise l’entreprise lilloise Octopus Lab : réduire la consommation d’énergie dans une optique de décarbonation, tout en préservant la santé des occupants en améliorant la qualité de l’air au sein des locaux.

Marion Bosc
Marion Bosc

« Octopus Lab est issu d’un projet de recherche qui remonte à 2013. La société a ensuite été créée en 2017 par mon associé Maxence Mendez, qui était auparavant chercheur au sein du CNRS en France », introduit Marion Bosc, directrice des opérations. « Notre expertise initiale repose sur la prévision de la qualité de l’air. Cela va du simple monitoring à la régulation prédictive des systèmes de ventilation, chauffage et climatisation pour créer des bâtiments intelligents ».

À partir des plans, des informations techniques et de données environnementales (air, météo), cette PME française a développé une IA capable de comprendre le comportement du bâtiment et de ses usagers. Marion Bosc explique : « Nous allons prendre en compte l’occupation des lieux, l’inertie du bâtiment et les perturbations extérieures, qui ont un impact sur le confort thermique et la qualité de l’air. On va par exemple ajuster le renouvellement d’air en prévision d’un pic de pollution intérieure et/ou extérieure. » Cette solution logicielle - INDALO® Supervision - permet également au client de suivre les paramètres environnementaux de son bâtiment.

Une approche unique et reconnue

Si d’autres entreprises proposent des solutions d’optimisation énergétique au sein des bâtiments, peu le font avec de l’intelligence artificielle. Là où Octopus Lab se distingue particulièrement, c’est qu’elle est la seule à prédire la qualité de l’air intérieur, en plus d’assurer le confort thermique. « Lors du programme de recherche, un moteur de calcul chimique a été développé – il est à présent protégé - et continue à être amélioré au sein de notre entreprise ». Ces simulations sont reconnues par plusieurs certifications françaises, dont HQE Bâtiment durable.

Grâce aux méthodes développées, des économies sur la consommation énergétique sont observées et justifient un retour sur investissement sur 18 mois, en moyenne. « Par exemple, au sein d’une crèche dans le Nord de la France, nous avons pu réduire l’usage de la ventilation de 66% tout en préservant le confort et la santé des occupants. Cela permet des économies d’énergie intéressantes », illustre la directrice.

Une expertise complémentaire au service du bâtiment luxembourgeois

Julien Blaise
Julien Blaise

Convaincu par ce nouvel outil prédictif, le Laboratoire Luxembourgeois de Contrôle Sanitaire (LLuCS) voit de belles opportunités avec l’arrivée d’Octopus Lab sur le territoire grand-ducal. Julien Blaise, business developer : « au Luxembourg, la qualité de l’air intérieur n’est pas encore très réglementée, notamment pour les établissements recevant du public. Sur ce sujet, la France est plus avancée, avec des seuils réglementaires définis à l’échelle nationale. Ce partenariat nous permet donc de sensibiliser sur la question et de montrer que cette solution a un double avantage, sur la santé et sur le portefeuille. Dans le contexte actuel d’instabilité énergétique, les économies permises ne sont pas négligeables. »

LLuCS travaille avec les instances réglementaires luxembourgeoises à la mise en place de tels seuils et de recommandations. « Pour l’instant, nous nous basons sur les seuils français, sur les directives européennes et sur les valeurs de l’OMS », complète le business developer.

Le laboratoire luxembourgeois gère l’étude de terrain afin d’évaluer les besoins et de dimensionner au mieux les outils à mettre en place. De plus, en complément de l’outil IA, des analyses en laboratoire peuvent être réalisées afin de collecter un maximum d’informations sur la qualité de l’air intérieur et vérifier l’impact du fonctionnement de l’outil INDALO® Supervision. Ainsi la combinaison de la technologie d’Octopus Lab et l’expertise du laboratoire LLuCS représente une solution complète de gestion et d’amélioration de la qualité de l’air intérieur.

Une première installation est sur le point d’être réalisée, au sein d’une des trois ailes de la House of Biohealth à Esch-sur-Alzette, où se trouvent les bureaux de LLuCS. « C’est un projet en plusieurs phases qui devrait démarrer au second semestre 2024, avec une première phase d’observation du bâtiment ».

LLuCS est en tout cas très confiant et prêt à accompagner d’autres gestionnaires de bâtiments dans la mise en place de l’outil, qui est flexible et compatible avec l’existant. À l’avenir, Octopus Lab sera idéalement intégrée dès la phase de conception, pour intégrer les aspects sanitaires, écologiques et d’efficacité énergétique dans toute nouvelle construction.


Les composants analysés :

Ils varient selon les demandes des clients. Un premier capteur relève les niveaux de :

  • Température
  • Humidité
  • CO2 : indicateur de renouvellement d’air
  • Composants organiques volatiles COV : issus des matériaux, du mobilier, du nettoyage, etc.
  • Particules fines de la pollution extérieure

D’autres composants peuvent être ajoutés sur demande :

  • Ozone
  • Oxyde d’azote NOx
  • Formaldéhyde
  • Radon
  • Benzène

Marie-Astrid Heyde
Article tiré du dossier du mois « Innov’action »

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Publié le vendredi 12 juillet 2024
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