La Grande Région et l’innovation à l’honneur pour le lancement du magazine 4x3

En guise d’introduction, Sivakumar Bactavatchalou, Head of Entrepreneurship Programme à l’Université du Luxembourg, a souligné l’importance de la coopération transfrontalière, surtout en matière d’innovation durable. Un domaine dans lequel l’Uni (et son Incubator & Entrepreneurship Programme, mécène de l’événement) se positionne comme pionnier.

Frédéric Liégeois, fondateur et administrateur de Picto Communication Partner, l’agence éditrice du magazine 4X3, de Neomag et du site web infogreen.lu, a pris la parole pour introduire les deux sujets du jour : la Grande Région et l’innovation. À elles deux, ces thématiques symbolisent « le fil rouge indestructible qui lie les personnes dans une destinée commune ».

Connecter les territoires de la Grande Région

« Nous sommes dans un espace situé au cœur de l’Europe qui a une longue histoire de coopération » a commencé par rappeler la directrice d’EuRegio SaarlorLux + asbl, Laurence Ball. Une coopération aujourd’hui incarnée au sein de la Maison de la Grande Région qui regroupe les instances de cet espace à Esch sur Alzette.

La directrice explique qu’EuRegio intervient pour la promotion de la langue du voisin ainsi que pour le devoir et la culture de mémoire. Sa mission est aussi de « faire remonter les attentes des territoires locaux » et de fédérer les collectivités locales grâce à une « plateforme d’élus locaux ».

Chez Luxinnovation, c’est sur le projet Interreg « Greater Green + » qu’on travaille. Avec plus de six millions d’euros de budget, 11 partenaires financiers et 19 partenaires méthodologiques, « l’objectif global est de renforcer l’attractivité de la Grande Région », a déclaré Charles-Albert Florentin, Manager Cluster Cleantech de Luxinnovation.

Comment ? En mettant en place une plateforme qui répertorie toutes les green tech de la Grande Région autour de cinq thématiques : l’énergie, la construction et la rénovation durable, les technologies de recyclage, l’eau et l’environnement ainsi que la bioéconomie. Un « outil qui permet de savoir qui fait quoi », dans le but de « développer des projets collaboratifs transfrontaliers ».

Vincent Hein, le directeur de la Fondation IDEA asbl, a ensuite parlé de la métropole transfrontalière du Grand Luxembourg, située au cœur de la Grande Région. « Son existence est aujourd’hui une réalité socio-économique » a-t-il affirmé, « il n’est plus possible de penser à la stratégie de développement d’un de ces territoires sans faire référence à ce qu’il se passe de l’autre côté des frontières. »

Il a rappelé que l’interdépendance entre les différents espaces qui composent la métropole transfrontalière du Grand Luxembourg ne « concerne pas que la mobilité » et qu’elle n’est pas à sens unique vers le Luxembourg. L’aménagement du territoire, la politique sociale et de santé, le développement économique ou encore la formation devront être pris en compte.

Au tour de Jean-François Schneiders, Grid Strategist chez Creos, de prendre la parole pour partager la vision du gestionnaire de réseaux d’électricité et de gaz naturel quant à l’hydrogène.

Il a ainsi présenté le projet HY4Link, qui réunit les quatre pays de la Grande Région, dont l’objectif est de les relier au réseau de transport hydrogène européen. Une coopération en deux phases : la première, concentrée sur le Nord de la France, sera achevée en 2030 et la deuxième, qui reliera le Luxembourg à la Belgique, devrait se conclure en 2035.

Inclusion et diversité en couverture

Tom Hecker, en couverture de la 7^e édition du magazine 4X3, a profité de son intervention pour sensibiliser les participants à la thématique de l’inclusion des personnes membres de la communauté LGBTIQ+ dans le cadre professionnel. Il a souligné « l’importance de créer des environnements de travail où chacun est à l’aise d’être soi-même », car « malgré les progrès, il y a toujours des cas de discrimination et de micro-agressions dans certaines entreprises. »

Celui qu’on connait aussi sous le nom de Tatta Tom affirme que la solution « commence par l’écoute et le soutien. » Mais il faut aussi agir, en créant des espaces de discussion ou même en organisant des formations sur la diversité. Il conclut : « Ensemble nous pouvons créer un monde meilleur. »

Passer à l’innov’action

Alors que la matinée se poursuit, il est temps de passer au thème de l’innovation. Et c’est à Marie-Hélène Jobin, Vice-rectrice Partenariats et relations internationales à l’Université du Luxembourg, d’entrer en scène. Affirmant qu’à l’Uni « « notre job c’est de faire de l’innovation, c’est notre cœur de métier », elle liste des exemples concrets de projets innovants menés au sein des facultés, centrés sur le développement durable, la protection de l’environnement et la transition énergétique.

Vallée de l’hydrogène, qualité des panneaux solaires, finance durable, décarbonation de la sidérurgie et de la production de béton, économie circulaire et récupération des déchets dans l’espace : une large variété de problématiques est couverte par les travaux de recherche.

La vice-rectrice a ensuite annoncé que l’Uni allait mettre en place un centre interdisciplinaire en systèmes environnementaux, témoignant le positionnement clair de l’Uni selon laquelle « la meilleure façon de faire de l’innovation est passer par l’interdisciplinarité. »

Chez InTech, les enjeux de RSE sont liés à l’innovation. Et la société de services informatiques n’a pas attendu que la règlementation européenne ou le grand public s’intéressent à ce sujet pour se pencher sur l’éco-conception et l’accessibilité. « Le problème de l’accessibilité à toujours existé, mais c’est maintenant que tout le monde en parle qu’on s’en soucie. C’est une logique de réaction et pas d’anticipation », avance Nicolas André, Manager Innovation. « Nous avons commencé par faire les choses et pas par simplement en parler, c’est ce qui fait notre légitimité. »

En organisant les Prix de l’innovation dans l’Artisanat, la Chambre des métiers se positionne aussi comme acteur de l’innovation. Elle prend également un rôle d’exemple pour les entreprises, puisque l’événement a obtenu le label Green Business Event. Elisa Mendes, conseillère Technologies & Environnement pour la chambre professionnelle a noté que « dans les dossiers de candidature, la majorité intégraient des projets d’innovation durable. »

Pour finir, Clémentine Offner, la co-fondatrice de WeConnect a présenté sa start-up incubée à l’Université du Luxembourg. « WeConnect est une SIS de cohabitation intergénérationnelle. Nous proposons des logements de qualité à un prix abordable pour les étudiants, chez un résident luxembourgeois. » En un an d’existence, WeConnect a créé plus de 40 cohabitations.

La jeune pousse veut « mettre en avant des valeurs de partage et d’entraide », leur projet étant une façon « de créer du lien entre générations, mais aussi entre cultures puisque le Luxembourg est très international. Le but est aussi de lutter contre l’isolement, qui peut avoir un gros impact sur la santé mentale. »

Pour clôturer l’événement, Frédéric Liégeois a remis un chèque de 1.000 euros à Etika, représentée par Ekkehart Schmidt, chargé des relations publiques de l’association. Celle-ci s’est donné pour mission de trouver des moyens de financement responsables et a plus récemment lancé une plateforme de crowdfunding pour des projets durables.

La centaine de partenaires a pu profiter d’un networking-lunch pour partager les avis sur le nouveau 4x3 magazine, mais également créer de nouveaux contacts pour étendre leurs réseaux.

Frédéric Liégeois, Infogreen, In4Green, 4x3 SIS et Picto Communication Partner tiennent à remercier leurs mécènes : IFSB/CDEC, Fiducie Consult, Coeba, TK Elevator Luxembourg, ainsi que l’ensemble des annonceurs, sponsors et participants.

La rédaction d’infogreen.lu
Photos : ©infogreen.lu