La participation au niveau local est essentielle pour contribuer à améliorer la situation des migrants dans l'UE

La participation au niveau local est essentielle pour contribuer à améliorer la situation des migrants dans l’UE

Les communautés locales sont confrontées à divers défis résultant de l’afflux important de réfugiés et de demandeurs d’asile, comme l’illustre le dernier rapport mensuel de la FRA sur les questions relatives aux droits fondamentaux dans le contexte migratoire.

Il fournit un panorama des incidences de la crise de l’asile sur certaines communautés locales, et évoque notamment les difficultés liées à la nécessité de fournir et financer logement et éducation. Il met également en évidence des bonnes pratiques, une réelle bonne volonté et une stimulation potentielle des économies locales qui peuvent compenser certains problèmes.

Le rapport souligne la prise de conscience croissante du rôle important que joue la participation au niveau local dans l’intégration à long terme des migrants. Cependant, il note également qu’aucune orientation ou stratégie générale n’est communiquée aux municipalités pour relever les défis qui se posent à elles, ce qui suscite des réponses locales variées. À partir des données provenant de deux lieux situés dans chacun des sept États membres de l’UE les plus affectés par les flux migratoires, la FRA a défini cinq problèmes rencontrés dans la plupart des localités :

  1. De nombreuses autorités locales n’informent pas activement la population locale de la situation des migrants. Cet aspect est essentiel pour combattre les réactions négatives. Des sites web, des événements et des campagnes d’information publique ont été utilisés comme moyens d’information.
  2. Dans la plupart des lieux, la réaction locale a été positive, et un grand nombre de volontaires se sont présentés. Les municipalités, la société civile et les bénévoles locaux se sont mobilisés pour accueillir les migrants et les aider à s’intégrer. Cependant, de nombreuses protestations et attaques contre les réfugiés ont également eu lieu.
  3. Le nombre sans précédent d’arrivées de demandeurs d’asile nécessite une action immédiate et une coordination de différents organes, notamment pour fournir des logements adéquats. Cela vaut également pour les enfants non accompagnés. Une distinction doit être établie entre les pays de réception et les pays de destination : il convient d’éviter de créer des zones dotées de fortes concentrations de demandeurs d’asile et de réfugiés dans les pays de destination.
  4. S’agissant de la scolarité, de la formation linguistique et des classes d’intégration, les capacités limitées (locaux, enseignants) créent des obstacles supplémentaires, notamment dans les pays de destination. Les taux de participation peuvent être faibles dans les pays de transit traversés par les réfugiés.
  5. Les économies locales sont affectées de différentes manières et à divers degrés. Si le tourisme a chuté de 80 % à Lesbos par rapport à 2015, dans d’autres lieux, les compétences que les migrants apportent et la main-d’œuvre supplémentaire qu’ils représentent sont considérées comme une contribution potentielle à la relance de l’économie locale. Certaines zones connaissent toutefois de graves difficultés économiques, bien que les budgets des autorités locales soient souvent complétés par l’État.

Les informations collectées ne sont pas représentatives de la situation dans tous les États membres couverts ; elles sont destinées à illustrer certains des obstacles rencontrés. Elles identifient par ailleurs les bonnes pratiques mises en œuvre. Ces pratiques peuvent servir de modèles aux autres communautés, afin de les aider à mieux gérer et intégrer les nombreux demandeurs d’asile et réfugiés à l’échelon local.

La Commission européenne a demandé à la FRA de recueillir des données sur la situation des droits fondamentaux des nouveaux arrivants dans les États membres de l’UE, en particulier ceux affectés par d’importants mouvements migratoires. Les pays concernés sont l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Grèce, la Hongrie, l’Italie et la Suède.

La FRA publie des aperçus depuis septembre 2015. Chaque aperçu couvre diverses questions, telles que :

  • l’enregistrement initial et les demandes d’asile,
  • les poursuites pénales engagées pour des infractions liées au franchissement irrégulier de frontières,
  • la protection des enfants,
  • les conditions d’accueil des nouveaux arrivants,
  • l’accès aux soins de santé,
  • la réaction de la société civile, à savoir les rassemblements de soutien, l’aide humanitaire ou le travail bénévole par exemple,
  • les incidents racistes tels que les manifestations, les discours haineux en ligne ou les crimes de haine.

Source : Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne - http://fra.europa.eu/fr

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Publié le mercredi 17 août 2016
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