La référence européenne en microbiologie de santé
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a attribué au département de microbiologie du LNS la subvention de l’incubateur HERA (4,8 millions d’euros) afin de développer et d’élargir le spectre des activités fournies par l’unité de microbiologie génomique et moléculaire du LNS Luxembourg (LUX-GEMM) en réponse à la pandémie de COVID-19.
Le département de microbiologie du Laboratoire national de santé (LNS) au Luxembourg accueille depuis janvier 2021 le laboratoire national de référence pour les infections respiratoires aiguës, et a mis en œuvre et optimisé en peu de temps un protocole de séquençage et une chaîne d’analyse dans l’unité de microbiologie génomique et moléculaire (LUX-GEMM) afin de répondre à l’évolution de la pandémie de COVID-19.
Grâce à la subvention de l’incubateur HERA, l’unité LUX-GEMM prévoit d’étendre sa capacité actuelle de séquençage à 2.500 échantillons par semaine pour permettre une recherche plus rapide des variants du SRAS-CoV-2, ainsi que la mise en œuvre d’un test RT-PCR pour l’identification des variants du SRAS-CoV-2. Cela permettrait au laboratoire de dépister de nouveaux variants dans tous les cas positifs dans les 24 heures grâce à la RT-PCR.
En outre, le LNS développera sa capacité de « biobanque » (LuxMicroBiobank), améliorera l’automatisation des flux de travail et établira des rapports de données améliorés pour une analyse génomique et épidémiologique intégrée afin de contrôler durablement la situation épidémiologique au Luxembourg.
La subvention de l’incubateur HERA donne une impulsion majeure à l’effort national de renforcement des capacités, améliore la coopération transfrontalière en matière de préparation et de réponse aux pandémies et fait du département de microbiologie du LNS l’un des principaux centres de microbiologie de santé publique en Europe.
Plusieurs mesures au niveau national et européen
Le 16 septembre 2021, la Commission européenne a instauré l’incubateur de l’Autorité européenne de préparation et de réaction en d’urgence sanitaire (HERA), qui constitue le nouveau plan de préparation à la bio-défense de l’UE contre les variantes du SRAS-CoV-2.
La Commission européenne et l’ECDC réalisent donc des investissements substantiels pour accroître la capacité des États membres à identifier et à caractériser ces variants à l’aide du séquençage du génome entier (WGS) et de la réaction en chaîne par polymérase à transcription inverse (RT-PCR). L’incubateur HERA a le potentiel de transformer le paysage de la santé publique dans l’UE/EEE en permettant une surveillance plus rapide, complète et efficace des maladies infectieuses.
Le ministère de la Santé a désigné le LNS comme chef de projet pour la subvention de renforcement des capacités nationales, compte tenu de l’infrastructure existante et des activités de séquençage génomique complet en cours pour le SRAS-CoV-2 depuis avril 2020. Le LNS participe également au développement de centres de données régionaux afin de faciliter la communication en temps utile des données WGS et RT-PCR au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Ces données sont en outre partagées sur des domaines scientifiques publics tels que GISAID ou l’European Nucleotide Archive (ENA).
Savoir-faire pour les futures crises sanitaires
Le Dr Tamir Abdelrahman, chef du département de microbiologie du LNS, explique à quel point l’échange et la coopération européens sont essentiels pour la santé publique et la préparation aux pandémies, notamment en temps de crise : « Notre participation au programme HERA nous aidera, ainsi que nos partenaires européens, à transformer les données de la pandémie de COVID-19 en un modèle de réponse de laboratoire de santé publique pour toute crise sanitaire potentielle. Nous attendons une coordination de haut niveau de la part des capacités nouvellement développées dans le cadre de la subvention de l’incubateur HERA, afin de garantir un échange constant d’informations et d’expertise entre les États membres de l’Union européenne et au-delà. »
Reconnaissance et motivation
Le Pr Dr Friedrich Mühlschlegel, directeur du LNS, considère également cette nomination comme une reconnaissance de l’excellence de la part de la Commission européenne : « Ces dernières années, le LNS a déployé de multiples efforts pour devenir l’une des références majeures du système de santé luxembourgeois, visant à offrir à ses habitants les meilleurs services et soins possibles. Le fait que nous ayons reçu la subvention d’incubation HERA est une belle reconnaissance de notre travail et une motivation quant à notre ambition commune en tant qu’équipe d’experts au service du pays et de la population. »
Renforcement des capacités et préparation
Le Dr Jean-Claude Schmit, directeur de la Santé : « HERA permettra à l’UE d’anticiper les menaces et de gérer les urgences sanitaires grâce à une structure unique de sécurité sanitaire. Les deux dernières années de pandémie dévastatrice nous ont fait comprendre que les contre-mesures médicales sont essentielles pour lutter contre les menaces sanitaires et que la coopération est la seule voie possible. HERA est la preuve que nous devons établir la politique de santé comme un acte de coopération pour nous rendre plus forts et capables de faire une réelle différence pour la sécurité sanitaire de nos citoyens. »
Paulette Lenert, ministre de la Santé, ajoute : « Le LNS a, dès le début de la crise de COVID-19, joué un rôle clé et acquis beaucoup de nouvelles connaissances et d’expertise. Nous sommes donc convaincus que la participation au programme HERA nous permettra de continuer à marquer les esprits à long terme et nous sommes heureux de contribuer à son succès. »
Laboratoire national de santé
Photo : ©LNS