Biogaz au Luxembourg : des avantages sans inconvénients

Biogaz au Luxembourg : des avantages sans inconvénients

Les marqueurs sont clairs et les indicateurs sont au vert. Les producteurs de biogaz et leurs installations à taille humaine apportent leur contribution à la consolidation d’un mix énergétique tourné vers les énergies renouvelables et la réalisation des objectifs du Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC).

Outre les qualités inhérentes à sa production, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou la stabilité de ses performances, vous allez constater que les bienfaits du gaz d’origine biologique, même lorsqu’ils sont méconnus, sont pluriels et inépuisables, quand ses inconvénients sont inexistants.

Le Luxembourg compte quelque 26 unités de production de biogaz assurant plus de 250 gigawattheures (GWh) réinjectés dans la production de gaz naturel, de chaleur et d’électricité.

Le biogaz du Luxembourg rend possible le chauffage annuel, neutre en carbone, de plus de 3.000 ménages.

Substituer une énergie fossile par une énergie renouvelable

Selon les chiffres de l’Institut Luxembourgeois de Régulation (IRL), la part du biogaz dans les énergies renouvelables atteint les 5% et participe activement à une production renouvelable d’électricité en constante hausse, orientée vers les buts du PNEC, le plan national intégré en matière d’énergie et de climat.

En 2021, le Luxembourg a couvert 18,5% de sa consommation nationale par sa propre production, dont 15,2% issus des énergies renouvelables. Le secteur du biogaz facilite cette réorientation stratégique de la production nationale. Un développement qu’il s’agit désormais de favoriser et de poursuivre.

Au Grand-Duché, le paysage des unités de méthanisation est composite. Pol Wagner, président de l’association Biogasvereenegung A.s.b.l et producteur indépendant de biogaz, explique que les « méthaniseurs luxembourgeois sont des infrastructures à taille humaine avec une production raisonnée. »

Limiter et capturer les gaz à effet de serre

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (méthane CH4, carbone CO2, azote N2O) et d’ammoniac est certainement l’effet positif de la biométhanisation le plus connu. Le biogaz national a notamment permis une réduction des gaz à effet de serre de plus de 60.000 tonnes d’équivalent CO2 par an.

Le Dr Khadidja Chaib Draa, conseillère référente de la Biogasvereenegung A.s.b.l creuse le sujet, « comparé au CO2, le méthane est 23 à 25 fois plus néfaste pour le climat. Or, le processus de production du biogaz est une solution parfaite à la capture du méthane. »

Le biogaz peut être stocké sur une longue période, de manière simple et économique. Il possède ainsi la particularité d’une grande flexibilité, grâce notamment à cette production à la demande.

Le digestat, le coproduit clé de l’économie circulaire et de la protection de l’environnement

Penchons-nous sur le recyclage des fertilisants qui s’inscrit dans l’économie circulaire du biogaz.

Près de 10% de la SAU (surface agricole utile) profite d’une fertilisation naturelle par le digestat, le coproduit issu de la production du biogaz.

Plus de la moitié des installations sont en mesure, grâce notamment à la prime de lisier, de valoriser plus de 70% d’effluents d’élevage dans la totalité de leurs intrants.

Le digestat (digestion sans oxygène) est un résidu solide ou liquide composé de minéraux et d’éléments organiques non dégradés. À ce stade, il se substitue aux engrais chimiques d’origine fossile et réduit encore davantage les émissions de gaz à effet de serre liées à leur conception.

Par ailleurs, le digestat séquestre le carbone présent dans le sol en lui apportant une matière organique stabilisée (60 kg/t de digestat) et des micro-éléments, facteurs essentiels d’une culture végétale saine.

Une triple action de décarbonation qui s’accompagne d’un effet moins perceptible mais tout aussi primordial. En remplaçant les engrais azotés chimiques et leurs épandages, le digestat préserve les nappes phréatiques. En comparaison de la fertilisation chimique en prairie, il présente un faible risque de pollution de l’eau par les nitrates.

Le Biogaz, à l’aise dans son écosystème et son environnement local

Le biogaz est une aubaine pour une agroécologie concentrée sur l’utilisation des richesses naturelles de son biotope. La méthanisation entraîne le bouclage des cycles biologiques du carbone et de l’azote.

En outre, Pol Wagner souligne que la production de biogaz use d’une faible part de plantes énergétiques à la SAU (Surface agricole utile), la plus contestée restant le maïs. Non seulement, le biogaz ne rentre pas en concurrence avec les alimentations animales et humaines mais il préserve les ressources agricoles et ne détériore pas les aquifères et les réserves d’eau.

La part des plantes énergétiques à la SAU dans la biomasse du biogaz est très inférieure aux prérequis fixés par le PNEC 2010. 0,7% pour un objectif de 1,1%. Le choix des inputs est rigoureux. Depuis plus de 10 ans, cette part est stable. Cela marque l’engagement fort des producteurs pour générer un biogaz respectueux de la biodiversité, avec la meilleure plus-value écologique.

Un générateur d’électricité sûr, sain et stable

La décomposition des déchets à l’œuvre pendant la méthanisation est réalisée sans oxygène, sans contact avec l’air ambiant et donc, sans odeur. C’est le traitement biologique des déchets générant le moins de nuisances olfactives et sonores. Au Luxembourg, les riverains peuvent témoigner de la qualité de l’environnement immédiat des producteurs de biogaz.

Contrairement aux autres sources d’énergie renouvelable, la méthanisation est une production stable d’électricité qui n’est pas soumise aux aléas climatiques ou aux changements météorologiques. Sa fiabilité est à toute épreuve.

Sébastien Michel
Photo : Marie Champlon
Extrait du dossier du mois Circul’ère

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Publié le mardi 2 mai 2023
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