Le Fonds du Logement réalise un projet pilote LENOZ
Le Fonds du Logement est en train de construire dix unités de logement à Fentange, commune de Hesperange. C’est un petit projet pour le promoteur public, mais qui a une particularité : avoir été pensé selon les principes de l’économie circulaire et être le premier à recevoir la certification LENOZ.
Rencontre avec Manon Kirsch, architecte et chef de projet au Fonds du Logement, Aurélien Sawka, ingénieur technique au Fonds du Logement et Marcel Barth, architecte chez Teisen-Giesler architectes
Le projet se compose de cinq maisons en bande, à trois niveaux, équipées de carports. Chacune d’entre elles comprend un duplex de 112 m2 habitables occupant le rez-de-chaussée et le 1er étage, ainsi qu’un studio de 57 m2 au 2e étage. S’agissant de logements sociaux, des coûts supplémentaires ont été épargnés en ne créant pas de sous-sols et en optimisant l’emprise au sol par le biais d’une construction compacte. Deux maisons sont destinées à la vente et les trois autres à la location pour garantir la mixité sociale.
Le Fonds du Logement construit depuis de nombreuses années des bâtiments passifs, dont l’appréciation s’effectue principalement sur l’efficacité énergétique liée à la qualité de l’enveloppe thermique et au choix des installations techniques. Il va désormais plus loin en construisant cet ensemble éligible à la certification luxembourgeoise LENOZ qui vise à promouvoir la durabilité des bâtiments.
« L’évaluation se fait selon des critères sociaux, environnementaux et économiques. Les bâtiments sont pensés pour avoir un impact minimal tout au long de leur cycle de vie, de leur conception jusqu’à leur déconstruction, avant, pendant et après leur construction. Cela implique de trouver un compromis entre l’efficacité énergétique des matériaux et leur incidence environnementale », explique Aurélien Sawka, ingénieur technique au Fonds du Logement.
« Ce projet est défini par trois valeurs, qui sont celles de l’économie circulaire : la valeur sociale, la valeur des matériaux et la valeur énergie. Au niveau social, le projet favorise la mixité et prévoit des espaces de rencontre. Au niveau des matériaux, nous avons privilégié les produits naturels, dont le mode de production est peu polluant, qui ont un cycle de vie plus long, qui sont démontables et réutilisables selon les principes du cradle to cradle, pour créer une bonne qualité de vie pour les gens. Enfin, au niveau de l’énergie, les sources d’énergie renouvelables sont privilégiées », complète Manon Kirsch, architecte et chef de projet au Fonds du Logement.
Hormis le radier qui est en béton, les bâtiments seront entièrement construits en bois massif. Les dalles seront constituées de panneaux préfabriqués reposant sur des murs également en panneaux de bois massif. Le choix de ce matériau répond à une des exigences de LENOZ qui veut que la plupart des éléments soient démontables. Les accès et la zone de rencontre sont réalisés avec des pavés drainants.
Les énergies renouvelables sont mises à l’honneur dans ce projet. Les logements seront équipés de pompes à chaleur air/eau à haut rendement et des panneaux solaires thermiques installés sur les toitures plates végétalisées serviront à la production d’eau chaude. Les logements seront également pourvus de ventilation double flux avec récupération de chaleur et chauffage au sol. « Les appareils sanitaires seront rigoureusement sélectionnés pour qu’ils soient très économes en eau », précise Aurélien Sawka.
En plus d’être peu énergivore et respectueux de l’environnement, un habitat durable se caractérise aussi par la qualité de vie qu’il offre. Cette certification garantit une qualité acoustique et une qualité de l’air intérieur élevées. Elle tient également fortement compte de l’implantation. « Le PAP a été élaboré par le bureau Teisen-Giesler, qui a aussi réalisé le projet de construction. Il favorise les transports en commun (qui seront facilement accessibles), l’électro-mobilité (les logements disposeront de bornes de recharge pour véhicules électriques) et la mobilité douce. Il se trouve à proximité d’aires de jeux et d’espaces verts et il prévoit la création de zones de rencontre devant les bâtiments qui se trouvent en plein cœur du tissu urbain, dans le centre de Fentange, derrière l’école de musique », explique Manon Kirsch.
« Ce projet est, pour nous, un bon projet dans le sens où il respecte à la fois les critères économiques, écologiques et sociaux, tout en étant réalisé avec un budget restrictif », conclut Marcel Barth, architecte chez Teisen-Giesler architectes.
Mélanie Trélat
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