Le parking qui tourne rond
Le premier parking circulaire du Luxembourg arrive à Bissen. D’une capacité de 500 places, il a été étudié dans une logique de démontabilité et de réutilisation des matériaux.
LoopPark prendra bientôt vie à Bissen sur le site de l’Automotive Campus. L’histoire de ce projet remonte à 2019, lorsque le ministère de l’Économie a diffusé un appel d’offres reprenant un cahier de charges des performances. Le but était double : créer un lieu de stationnement démontable et le faire construire par des entreprises luxembourgeoises afin qu’elles développent de nouvelles techniques de construction circulaire. Un challenge qui a été remporté en 2020 par un groupement d’entreprises mené par PROgroup SA, « bureau d’ingénieurs-conseils actif de manière globale dans le domaine du bâtiment » et intégrant les entreprises luxembourgeoises Jans Group, Astron, Plan B et Dalsotto, de même que l’architecte néerlandais Thomas Rau. Ludovic Thiery, project manager chez PROgroup : « Spécialiste de l’économie circulaire, le bureau Thomas Rau a notamment co-lancé la plateforme Madaster, maquette 3D permettant l’intégration des données de circularité des matériaux. C’est a priori à ce jour la seule plateforme BIM prenant en compte des données circulaires ».
Il s’agira du premier parking construit selon les critères circulaires et mettant en œuvre les fiches PCDS (Product Circularity Data Sheets) élaborées par le gouvernement luxembourgeois pour attester des propriétés circulaires des matériaux employés, à savoir la démontabilité et le réemploi. « Connaître la composition exacte des matériaux est parfois très difficile. C’est le cas par exemple du béton, dont on ne connaît pas la recette au moment où on le casse. Pour ce chantier, sa composition sera clairement indiquée dans une fiche PCDS, ce qui facilitera le travail si un jour le parking doit être démonté. » L’aspect démontabilité ne signifie pour autant pas que le parking ait une durée de vie limitée.
Premier coup de pelle en avril
Cette nouvelle approche a donc mis du temps à se mettre en marche, la faute notamment aux différentes crises : « On a bien entendu subi la forte hausse des coûts des matériaux, ce qui a nécessité une adaptation du budget. Ces choses-là prennent du temps ».
Le premier coup de pelle du LoopPark sera donné en avril pour un chantier plutôt express, puisqu’il devrait être livré en avril 2024. Le squelette métallique en dalles est préfabriqué par Astron avant d’être monté sur site, tel un Lego. Il s’étendra en longueur sur 75 m pour 32m de large et pourra accueillir 500 véhicules.
L’infrastructure sera en mesure d’accueillir des panneaux photovoltaïques ainsi que des bornes de chargement électrique.
Marie-Astrid Heyde
Illustration : Thomas Rau