Le premier Bio-Planet du Luxembourg ouvre ses portes à Gasperich
Un acteur supplémentaire de la distribution bio s’est implanté dans le quartier de la Cloche d’Or. Si Bio-Planet fait partie du groupe belge Colruyt, l’enseigne spécialisée n’a pas la même philosophie.
Bio-Planet et Colruyt ont quelques points en commun : le même propriétaire, certaines références de produits identiques (principalement BONI Bio) et, à Gasperich en tout cas, le parking. Les deux magasins se jouxtent mais n’ont pas la même ambition. Colruyt fait la course aux meilleurs prix, tandis que Bio-Planet se targue de son assortiment « vrai et bon », mais pas forcément au plus bas prix.
« Sur des références identiques, Colruyt va toujours chercher à s’aligner sur le prix des concurrents, mais pas nous. Nous avons observé les prix du marché pour nous positionner dans le bio, mais nous ne prétendons pas vendre le moins cher. »
Stefaan Van Eeckhoudt, manager Bio-Planet
Installée dans l’ancien centre de distribution luxembourgeois du groupe – entretemps transféré à Dudelange –, l’enseigne qui a fait ses preuves en Belgique, a hâte de tester la clientèle luxembourgeoise. Avec des signes avant-coureurs de bon augure : « En Belgique, le pourcentage de consommateurs bio s’élève à 3-4%. Au Luxembourg, il est estimé à 12% », se réjouit Stefaan Van Eeckhoudt, manager Bio-Planet pour la Belgique francophone et le Luxembourg.
Les habitués du Colruyt ne seront pas choqués par la sobriété du lieu et le rayon frais centralisé dans une « chambre froide ». Le concept est appliqué à l’enseigne spécialisée, avec « plus d’investissements dans des matériaux durables », pour coller à la philosophie bio, plus respectueuse de l’environnement.
Les 500 m2 de rayons en font un magasin bien fourni et un one-stop-shop pour qui souhaite faire l’ensemble de ses courses en bio et facilement. D’autant plus que l’assortiment est également disponible au drive collect & go, où il est d’ailleurs possible de récupérer à la fois ses achats Colruyt et Bio-Planet. Pour la gérante du magasin, Amandine Rzepa, une des forces est le comptoir traiteur, qui a disparu de la plupart - si pas de l’ensemble - des enseignes bio du Luxembourg.
« Nous avons veillé à proposer un large choix pour les régimes alimentaires alternatifs, tels que le sans gluten et le vegan. L’idée est vraiment de répondre à tous les modes de consommation, sachant que les diverses intolérances continuent à augmenter considérablement. »
Amandine Rzepa, gérante du Bio-Planet de Gasperich
Là où Bio-Planet pourrait faire davantage d’efforts, c’est dans sa sélection de produits luxembourgeois ; on est évidemment bien loin d’une approche du type de Kilogram.lu. Une dizaine de marques nationales est actuellement en vente, de manière très sélective : farines des Moulins de Kleinbettingen, bières de la Brasserie Simon et de la Brasserie nationale, pains Bioscott (Tartefine), pâtes Maxim, eaux Rosport et Beckerich, café Lëtz Coffee, quelques références Luxlait et Biorg via La Provençale et vins du vignoble mosellan Clos Jangli. « Nous avons la volonté de développer la gamme de produits luxembourgeois. D’ailleurs, depuis que nous sommes sur le site pour préparer le magasin, plusieurs fournisseurs sont venus nous voir pour discuter d’une collaboration, ce qui pour nous est très positif », précise la manager.
Le vrac n’y est pas la priorité, mais est tout de même présent dans différents rayons. « Nous ne voulons pas être radicaux avec une approche 100% sans emballage, ni dicter aux consommateurs le comportement à adopter. Nous cherchons par contre toujours l’emballage le plus durable possible », souligne la gérante. Le choix a été pris de ne pas regrouper les silos en un mur unique, mais plutôt de placer les produits concernés dans les rayons ad-hoc. La clientèle peut se présenter munie de ses propres contenants, et ce y compris pour la boucherie, charcuterie et fromagerie.
« La santé est pour nous un facteur très important. Par exemple, plusieurs fournisseurs vrac ont dû revoir la composition de leurs produits, qui contenaient trop de sucre et/ou de sel. Nous travaillons par ailleurs avec une charte « Produits vrais et bons », qui reprend des critères de durabilité, de santé, qui refuse le travail des enfants et promeut le bien-être des animaux. »
Stefaan Van Eeckhoudt, manager Bio-Planet
D’autres points de vente sont en cours d’étude pour le Luxembourg, notamment à Ettelbruck et à Schifflange, « mais il n’y a encore rien de concret », se protège le manager.
Concurrent ou acteur complémentaire de l’offre bio au Luxembourg ? L’hypermarché Auchan tout proche et le Naturata de Howald pourraient pâtir de l’arrivée de la nouvelle enseigne. Chaque commerce garde toutefois son propre assortiment, sa propre philosophie et, espérons, sa propre clientèle.
Marie-Astrid Heyde
Photos : Marie Champlon