« Les CFL veulent devenir le premier choix de mobilité de leurs clients »

« Les CFL veulent devenir le premier choix de mobilité de leurs clients »

Colonne vertébrale de la mobilité au Luxembourg, la Société Nationale des Chemins de Fer Luxembourgeois (CFL) veut s’inscrire en tant qu’acteur de la transition écologique du secteur des transports. Sophie Lacour, directrice Activité Voyageurs, explique ce qui leur permettra d’atteindre leurs ambitions.

Quel rôle les CFL ont-ils à jouer dans le report modal au Luxembourg ?

Sophie Lacour, directrice Activité Voyageurs des CFL.
Sophie Lacour, directrice Activité Voyageurs des CFL. - © CFL

Les CFL font partie de la solution qui permettra de reporter une partie de trafic sur la route vers un mode de transport plus durable. En tant que titulaire d’un contrat de service public de transports de voyageurs, nous avons l’obligation et la volonté d’améliorer continuellement la qualité de notre offre et de nos services pour rendre le train toujours plus attractif et atteindre ce modal split.

Quelle est votre stratégie pour attirer plus de voyageurs dans vos trains ?

Le sujet des capacités est essentiel dans la conception d’une offre de train attractive. Notre vision d’augmentation du nombre de places assises, +46% à l’horizon 2026, va de pair avec l’extension et l’adaptation du réseau ferré. Le Luxembourg est à la tête des investissements dans le rail en Europe. La satisfaction des clients est notre priorité et nous réalisons donc également régulièrement des enquêtes de satisfaction pour identifier des axes d’amélioration supplémentaires. C’est ce qui s’est passé avec l’ouverture du premier CFL Cactus Shoppi en Gare de Luxembourg en 2023 : c’était une demande explicite de nos clients qui voulaient bénéficier de ces services dans leurs « gares de demain ». Nous voulons inclure les besoins et demandes de nos clients dès la phase de conception de nouveau produits, comme la nouvelle application CFL mobile qui en cours de développement.

Notre démarche d’amélioration continue implique une analyse approfondie de la ponctualité, LE critère de qualité pour nos clients. L’analyse approfondie des causes de retards est effectuée en collaboration avec les services impliqués et des plans d’action sont mis en place.

L’année dernière, il y a eu 301 jours de travaux et 364 l’année précédente. C’est contraignant pour nos voyageurs. On le sait et on le comprend, mais c’est nécessaire pour faire face à l’augmentation constante du nombre de passagers qui a doublé en moins de 20 ans.

Les CFL travaillent sur la multimodalité et ses activités de transport de voyageurs ne s’arrêtent pas au train.

Une bikebox de la gare de Sandweiler-Contern.
Une bikebox de la gare de Sandweiler-Contern. - © CFL

Le trajet ne commence et ne se termine pas à la gare. Il faut d’abord aller jusqu’à la gare et surtout pouvoir se garer. C’est pour cela que nous construisons des P+R et que nous ajoutons des places dans ceux existant.

Nous avons aussi un contrat de service public pour une partie des bus RGTR et nous devons mettre en place des correspondances avec les autres acteurs de la mobilité au Luxembourg.

Les CFL ont également une stratégie dédiée au vélo. Nous avons plus de 70 bikebox dans le pays, dont la majorité se situe à côté d’une gare. Ainsi, un voyageur qui arrive en vélo auprès de sa gare de départ, peut le stationner en toute sécurité pour continuer son trajet en train.

Avec Flex (notre offre de voitures partagées), c’est la même chose. L’idée est de combiner les solutions car les CFL veulent devenir le premier choix de mobilité de nos clients en facilitant la combinaison des différents maillons de la chaine de mobilité.

Quelle place ont les enjeux écologiques au sein de votre stratégie ?

L’efficience, qu’elle soit écologique ou économique d’ailleurs, est l’un des piliers de notre stratégie d’entreprise : nous voulons utiliser nos ressources de manière efficiente pour atteindre une empreinte carbone exemplaire. Et nous disposons d’un service dédié au développement durable au sein de l’entreprise, permettant de coordonner les initiatives de notre plan d’actions, avec le service Sécurité, Sûreté en Environnement.

Quelles sont les mesures vous permettant de réduire votre impact environnemental ?

L’électricité utilisée pour alimenter les trains voyageurs vient de ressources 100 % renouvelables. Nous achetons la majorité de cette électricité verte mais nous commençons aussi à en produire. Des panneaux photovoltaïques sont par exemple installés sur les toits des P+R et l’énergie produite alimentera certains des parkings.

Les panneaux solaires installés sur le toit du P+R de Rodange.
Les panneaux solaires installés sur le toit du P+R de Rodange. - © CFL

Douze nouveaux bus électriques vont intégrer notre parc de bus qui devra être totalement électrifié en 2030. La flotte de notre service Flex est, elle, composée à 30 % de voitures électriques. En interne, les voitures et camionnettes de service transitionnent aussi vers l’électrique.

Prenez-vous d’autres initiatives qui ne sont pas en lien avec le matériel de transport ?

Pour les nouvelles infrastructures, nous nous attachons à obtenir des certifications exigeantes en matière d’environnement, notamment pour le bâtiment du futur siège social des CFL, actuellement en travaux.

Dans l’idée de l’économie circulaire, nous faisons des opérations « mi-vie » qui consistent en la rénovation du matériel roulant après une vingtaine d’année d’utilisation, pour qu’il puisse fonctionner encore 20 ans supplémentaires. Ce n’est pas que l’esthétique qui est mise au goût du jour, il y a aussi une mise à jour électrique et technique… la totale !


« Nous voulons utiliser nos ressources de manière efficiente pour atteindre une empreinte carbone exemplaire. »

Sophie Lacour, CFL

Les CFL ont aussi modernisé la station de lavage des trains, ce qui a réduit sa consommation d’eau de 91 % par rapport au système précédent. L’eau utilisée est ensuite recyclée grâce à une station d’épuration en sous-sol.

Un autre exemple plus inattendu est l’installation de ruches près du funiculaire au Pfaffenthal-Kirchberg, pour laquelle nous avons étroitement travaillé avec un apiculteur de la région.

Votre objectif est-il aussi de sensibiliser le grand public aux enjeux écologiques ?

Oui c’est quelque chose qui nous tient à cœur. Nous sensibilisons nos clients en communiquant et en mettant nos locaux à disposition d’associations, par exemple lors du Jour de la Terre, de la Journée mondiale du vélo, ou encore la Semaine de la mobilité.

Pareil avec nos fournisseurs, nous voulons qu’ils adhèrent à certaines de nos valeurs, par exemple le respect des droits de l’homme ou celui de la sécurité, priorité non négociable pour les CFL.

En interne aussi, les CFL sensibilisent leur personnel et il y a un réseau d’ambassadeurs RSE au sein de l’entreprise. Nous leur proposons aussi des échanges avec la participation d’experts du développement durable.

Propos recueillis par Léna Fernandes
Photos : © CFL
Article tiré du dossier du mois « En pistes »

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Publié le jeudi 10 octobre 2024
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