Les mégots aussi, ça se recycle !
Petits mais costauds en termes de pollution, les mégots de cigarette sont en passe d’être classés comme déchets dangereux en France. Pourtant, beaucoup l’ignorent, ils peuvent désormais être recyclés.
40 milliards de mégots jetés par terre en France chaque année, 350 tonnes rien que dans les rues de Paris…, des chiffres qui font peur quand on sait qu’un seul filtre contient 4 000 substances chimiques nocives, peut polluer 500 litres d’eau et met 12 ans à se dégrader entièrement ! Sans compter que la dépollution a un coût pour les collectivités territoriales : celui-ci est estimé à 5 000 euros par jour pour la capitale française.
Bonne nouvelle : il est aujourd’hui possible de les recycler en les transformant en matières plastiques ! La 1re condition pour y parvenir est de les récupérer, ce qui n’est pas une mince affaire car nombreux sont les fumeurs qui ont pour habitude de jeter par terre plutôt que dans un cendrier leur cigarette sitôt terminée.
Plusieurs entreprises se lancent déjà sur ce créneau porteur. C’est le cas d’Écomégo qui collecte chaque jour à vélo les mégots à travers le réseau de bornes qu’elle a installées à Bordeaux, mais aussi de Terracycle qui a créé des boîtes zéro déchet permettant de recycler toutes sortes de déchets, dont les mégots. Ces boîtes sont enlevées par UPS une fois pleines et leur contenu est ensuite revalorisé. À Brest, c’est MéGO qui s’y colle. La société a mis au point une technologie permettant de dépolluer les mégots avant transformation. Son usine peut en traiter 80 tonnes par an. Les 3 jeunes lilloises de GreenMinded ont, de leur côté, conçu une borne de collecte connectée à une application qui fournit des informations sur la pollution évitée et des récompenses pour vos comportements écologiques.
La question qui se pose est dès lors de savoir comment financer la collecte : en incluant le coût de la revalorisation dans le prix des cigarettes, suggèrent de nombreux citoyens. Un projet de loi visant à créer une taxe environnementale sur les mégots à la charge des fabricants de tabac avait d’ailleurs été déposé début 2013, mais il n’a pas trouvé suite.
Mélanie Trélat