Les quartiers sans voitures, pour mieux vivre ensemble
L’été est terminé ! Les vacances sont finies et nous regardons avec nostalgie les photos des endroits magnifiques visités. Tous ont un point commun : l’absence de voitures.
Les raisons sont simples : généralement une voiture sur la photo est considérée comme plutôt moche ou même gênante. Ensuite, les centres-villes touristiques sont libres de toute voiture ou l’accès en voiture est fortement restreint. Tout le monde est prêt à la garer dans les alentours et de parcourir le chemin restant à pied ou avec les transports en commun pour pouvoir profiter des centres vivants et piétonniers. Pourquoi donc ne pas avoir la même approche dans la vie quotidienne ?
Luxembourg possède, par rapport à d’autres grandes villes, un caractère plutôt rural. Le choix de la voiture est donc favorisé. Mais est-ce que ceci implique automatiquement que tous les trajets se terminent devant la porte de la maison ? Pourquoi ne pas garer sa voiture à quelques centaines de mètres de sa destination et parcourir les derniers mètres à pied si la récompense est un quartier avec une qualité de vie fortement augmentée ? Que ce soit dans une rue résidentielle ou en centre-ville, la voiture n‘a pas de raison d’être. Pour rétablir une qualité de séjour, les aménagements des rues doivent être planifiés à une échelle plus humaine.
Ceci est l’objectif des quartiers sans voitures (par exemple, à Cologne) ou des quartiers pauvres en voitures. Les zones d’habitation ont comme objectif de vivre ensemble dans un lieu convivial. La place de la voiture se limite aux principaux axes routiers et aux zones de stationnements adjacents. Bien sûr, la rue résidentielle reste accessible aux camions poubelles, aux services de secours, aux livraisons et aux véhicules (déménagement, dépôt d’achats) mais seulement de manière exceptionnelle.
Actuellement ces quartiers ne peuvent fonctionner partout. Ainsi, un quartier sans voitures est seulement raisonnable dans une ville avec des réseaux performants et attractifs pour les transports en commun et la mobilité active. De plus, une mixité urbaine et sociale est nécessaire pour garantir que les trajets soient effectués sans voiture dans une ville à chemins courts. Pour les trajets restants, qui sont encore difficilement accessibles par les transports publics, la voiture reste actuellement sans alternative. Mais faut-il pour autant disposer d’un véhicule personnel ou est-ce qu’une voiture disponible à proximité serait suffisante ? Une offre adéquate de voitures (et vélos) en location, complète ainsi les conditions pour une vie sans voiture personnelle.transports publics
Le Groupe L.S.C. se voit dans la responsabilité de planifier et de construire davantage de quartiers de ce type à l’avenir afin d’offrir une qualité de vie supérieure aux riverains. Pour concevoir un quartier vivant et durable, des concepts d’urbanisme et de mobilité réfléchis et coordonnés sont indispensables. En collaboration avec les architectes de Copenhague COBE, Urban Agency et Urban Creators, dans la planification du futur quartier Alzette, quartier sans voitures, les premières contributions de cette vision sont en cours.
Michel Heckel, ingénieur, département Trafic & Mobilité (Luxplan/L.S.C. Engineering Group)
Photos : Shutterstock
Article tiré du dossier du mois « Chacun sa route »