Les villes intelligentes démystifiées
Vous avez dit Smart City ?
80 % d’entre nous vivons sur environ 20 % de la surface des pays européens et l’urbanisation du territoire se poursuit. Nous y cherchons la meilleure éducation possible pour nos enfants, mais aussi des emplois globalement mieux rémunérés que dans les campagnes ainsi qu’une facilité d’accès aux commodités devenues essentielles.
Le concept de ville intelligente et durable existe depuis plus de dix ans. Il tend à s’appuyer sur le potentiel des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) pour favoriser l’émergence de modèles de gouvernance urbaine et de développement économique, à la fois socialement évolués et éco-responsables.
La transformation numérique d’une ville trouve son origine auprès des responsables locaux, de leur capacité à définir une vision et à assurer la cohésion politique autour de ces objectifs innovants.
À ce stade, faisons le constat que le public est prêt et dans l’attente de résultats. Digitaliser les services, les rendre durables revient à entamer une démarche qui sera jalonnée d’améliorations tangibles alors que d’autres seront plus globales et diffuses. Les progrès seront issus de projets structurants et stratégiques qui demandent une vision à long terme et des moyens adaptés.
De quoi parle-t-on exactement ?
Derrière ce concept se cachent des technologies tout à fait matures et disponibles, accessibles et pérennes qui, bien exploitées et intégrées aux infrastructures, produiront les résultats escomptés que nous pouvons classer dans deux larges familles.
La première regroupera tous les services qui rendront la vie des résidents, des travailleurs ou des touristes plus facile, originale, novatrice mais aussi sécurisante.
La seconde consiste à produire ces services en considérant l’impact direct de notre mode de vie sur l’environnement et à chercher à en limiter les effets tout en améliorant les infrastructures.
Quelques exemples…
Favoriser des moyens de déplacement durable, faciliter l’intermodalité et la mobilité douce sont déjà des évidences et les résultats sont tangibles : un déplacement rapide, économique et responsable, avec un impact minimal. Reste que l’offre doit être visible, facilement accessible et efficiente pour que le plus grand nombre renonce à son moyen de transport individuel. Un service avancé couplant les technologies de mobilité, de géolocalisation des personnes et des moyens de transport, capable de modifier sa proposition en temps réel encouragerait les usagers à délaisser leur voiture ou à la garer en périphérie, connectée à une borne de rechargement.
Naturellement l’accès à tous ces services est simplifié par une application mobile. Cette App nous aura donc déjà rendu bien des services en matière de mobilité durable dans l’espace urbain. Reste que ce dernier renferme souvent de nombreuses pépites culturelles, des histoires passionnantes à côté desquelles nous passons sans le savoir. Des événements ponctuels, des festivals, des offres commerciales peuvent aussi favoriser, tant les liens sociaux que le développement économique local, pourvu que l’information arrive jusqu’à nous.
Enfin, imaginez qu’en plus d’être connecté et informé, vous serez concerné et pourrez donner votre avis, faire des propositions, envoyer vos remarques concernant les infrastructures, informer d’une dégradation par une photo ou encore faire part d’un danger, voire de lancer une alerte.
Sur un plan collectif, et dans le but d’optimiser la qualité de vie tout en maîtrisant ses coûts, les villes ont souvent le potentiel de réduire leur facture énergétique et de fluidifier la circulation urbaine.
Bien sûr cela a des impacts sur le mobilier urbain, les réseaux d’éclairage public, de transport et de distribution énergétique. Il faudra des capteurs, un réseau de données, des serveurs et des logiciels capables d’interpréter ces événements d’un nouveau genre et d’asservir selon les besoins, les panneaux de signalisation ou les pylônes d’éclairage. Tout cela promet des projets lourds et onéreux ? Non, car nous avons plusieurs bonnes nouvelles.
La première, c’est que nous vivons dans une aire technologique où tous ces composants existent. Pas besoin d’investissements importants, merci à l’Internet des Objets ou IoT qui offre tous les composants répondant à ces besoins.
La seconde c’est que là où tout un consortium de spécialistes en construction, génie civil et télécom aurait été nécessaire il y a quelques mois encore, désormais, les objets connectés vont se charger de tout, ou presque.
Les capteurs vont collecter les données et les remonter via les réseaux adéquats (SIGFOX, LORA, etc.). Les plateformes IoT interprèteront ces données et agiront au mieux de leurs algorithmes afin d’offrir le service attendu au moindre coût.
La smart city est devenue abordable tant du point de vue technologique qu’économique. Faut-il encore prendre les bonnes options et conduire ces changements de manière agile.
Auteur : Arnaud Bellaire
Communiqué par onepoint Luxembourg