Manger moins mais mieux
Près d’un milliard de personnes souffrent de la faim alors que nous produisons assez pour satisfaire les besoins alimentaires de l’ensemble de la population mondiale, soit 7,4 milliards d’êtres humains en 2016. Chercher l’erreur !
Comment allons-nous donc faire pour nourrir une population croissante qui devrait atteindre les 9,7 milliards d’habitants d’ici 2050 ?
Les multinationales de l’agroalimentaire estiment qu’elles seront les seules à pouvoir relever ce défi. Pourtant, force est de constater que le modèle qu’elles nous proposent n’a pas résolu le problème de la faim, mais a, bien au contraire, contribué à l’épuisement des ressources de notre planète. La contribution directe de l’agriculture industrielle au réchauffement climatique, à la perte de la biodiversité, à la dégradation des écosystèmes ainsi qu’à l’épuisement des sols, démontre qu’il est impératif de changer notre modèle de production et de consommation alimentaire.
Les supermarchés nous ont habitués à pouvoir consommer tous les produits que nous désirons à n’importe quel moment de l’année. Peu importe que les fraises en décembre aient traversé deux océans pour atterrir sur notre table de Noël ou que les thons rouges disparaissent à force de surpêches ? L’uniformisation des produits des supermarchés tend à déconstruire le lien entre le produit et le producteur, nous rendant trop souvent aveugles au sort de celles et de ceux qui sont loin de nos regards, les paysans, du Nord comme du Sud, exploités financièrement, socialement et humainement. N’oublions pas que derrière chaque produit se cache un producteur, sa famille sa communauté, mais aussi des ressources naturelles trop aisément dilapidées. Voulons-nous vraiment sacrifier notre planète pour remplir nos assiettes ?
Tous nos choix de consommation ont un impact sur l’environnement, la société et la faim dans le monde. Mais nous avons en main une arme redoutable : celle de pouvoir changer les choses par de nouveaux modes de consommation. Ce pouvoir d’action incite les fabricants, les distributeurs, les détaillants et les politiques à être à l’écoute de nos attentes. Par ailleurs, adopter une alimentation responsable ne prend pas nécessairement plus de temps et ne coûte pas forcément plus cher, tout en procurant beaucoup de plaisir et de satisfaction. Alors qu’attendons-nous ? Pourquoi n’essayons-nous pas plutôt d’acheter autrement ? Une solution pour plus de justice sociale et environnementale est certainement de consommer moins mais mieux !
Et en pratique, ça donne quoi ?
Les produits issus de l’agriculture biologique sont en règle générale plus chers. C’est toutefois à nuancer car des études montrent que les ménages qui se fournissent dans des magasins bio spécialisés ou directement chez le producteur consacrent moins d’argent en moyenne pour l’alimentation car ils sont plus proches de leurs besoins réels. Par ailleurs, acheter des produits locaux et de saison directement chez le producteur permet de faire des économies financières (nombre réduit d’intermédiaires) et énergétiques (transport). Acheter des produits locaux, de saison et bio directement chez le producteur, c’est donc faire des économies tout en se rapprochant davantage de ses besoins réels.
La surconsommation de viande est néfaste pour la santé humaine. Les viandes rouges et transformées (charcuteries) ont été classées comme substances cancérogènes. Il est vrai que la viande biologique est généralement plus chère qu’une viande industrielle. Alors pourquoi ne pas en manger moins mais de meilleure qualité en allant directement chez le producteur ?
L’exploitation intensive de nos océans met en péril l’écosystème marin indispensable à la vie sur terre et au maintien de la biodiversité et du climat. La solution ? Manger moins de poissons et des poissons issus de la pêche durable.
1/3 de la nourriture destinée à la consommation humaine, soit 1,3 milliard de tonnes, atterrissent dans nos poubelles. Si nous jetons chaque jour des aliments dans nos poubelles c’est que nous devons en acheter trop ? Une solution pour faire des économies, lutter contre le gaspillage alimentaire et la faim dans le monde, serait d’acheter moins mais de consommer mieux, sans déchets !
Qu’attendons-nous pour consommer avec sobriété selon le principe de « consommer moins mais de meilleure qualité » ? À nous de jouer pour essayer de mettre en pratique ce principe de vie qui peut nous aider à tendre vers une « sobriété heureuse », la capacité à se contenter de peu mais à en profiter pleinement.
Alors à vos fourchettes, faites un geste pour la planète !
Pour plus d’informations, visitez notre site Internet www.changeonsdemenu.lu et découvrez notre livret pour vous aider à réduire votre empreinte alimentaire
Thierry Défense, SOS Faim