Mariage forcé des enfants au Népal – 2e partie

Mariage forcé des enfants au Népal – 2e partie

Nonobstant, les pratiques discriminatoires liées à la caste et au genre continuent d‘entraver le bien-être des femmes et des groupes marginalisés à Dailekh et à Bardiya. Des femmes dalits sont confrontées à une discrimination à plusieurs niveaux parce qu’elles sont des femmes, elles sont pauvres et se trouvent au bas du système des castes. Enfin, il faut également noter que dans certaines ethnies vivant dans ces deux districts, le mariage des enfants se pratique toujours selon des normes traditionnelles transmises de génération en génération et ceci dans la perspective de sécuriser la situation économique de la famille de l’enfant. L’intérêt familial ou communautaire se place donc au-dessus du bien-être de l’enfant.

Ces mineurs mariés sont en effet privés du cadre protecteur spécifique relatif aux droits de l’enfant. Ainsi tout accès aux services sociaux primaires (éducation, formation, santé) leur est retenu et cette privation pèse lourdement sur leur épanouissement personnel. En d’autres termes, le rôle social marginal assigné aux jeunes filles mariées marque la fin des privilèges liés à l’enfance.

Le projet d’ECPAT Luxembourg

ECPAT considère que le mariage d’enfants et d’adolescents de moins de 18 ans constitue une forme d’exploitation sexuelle à des fins commerciales (ESEC) lorsque l’enfant est utilisé à des fins sexuelles en échange de biens ou en espèces ou en nature. D’autant plus que le mariage précoce peut mener à l’abus sexuel et à l’exploitation sexuelle des enfants.

Le projet vise à sensibiliser et à responsabiliser les communautés des districts de Dailekh et Bardiya, où vivent les filles vulnérables et à risque d’être mariées avant l’âge légal, et à renforcer les structures travaillant dans le secteur de la protection de l’enfance pour que la pratique du mariage précoce des enfants soit abandonnée.

Voici le témoignage d’une jeune fille de 17 ans à Srijanachowk, Pokhara :

« J’ai été donnée en mariage à l’âge de 15 ans par mes parents. J’ai découvert que mon mari était déjà en couple. Il ne m‘a pas aimée et il a continué sa relation avec sa petite amie. Je l’ai quitté et j’ai commencé à vivre chez mes parents. Puisque mes parents sont vraiment pauvres, j’ai dû gagner de l’argent pour les soutenir ainsi que mes frères et sœurs plus jeunes. J’ai déménagé à Pokhara et j‘ai travaillé dans un bar à Srijanachowk, où j’ai finalement travaillé comme travailleuse du sexe. »

 

Communiqué par ECPAT Luxembourg

Communiqué
Publié le mercredi 28 février 2018
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