PET : de déchets plastiques vers opportunités économiques
À seulement quelques centaines de mètres de la frontière luxembourgeoise, à Longlaville, l’entreprise française Carbios a posé fin avril la première pierre de son usine de biorecyclage du polytéréphtalate d’éthylène (PET).
« Le PET, deuxième plastique le plus utilisé au monde, est actuellement majoritairement fabriqué à partir de pétrole. Grâce à la technologie de biorecyclage enzymatique développée par Carbios, le PET ne sera plus issu de l’exploitation pétrolière, mais de ses propres déchets », peut-on lire dans le communiqué de presse publié fin avril par le spécialiste du recyclage. Une usine de démonstration applique déjà la technologie au sein du siège du groupe à Clermont-Ferrand depuis 2021.
« Cette avancée technologique ouvre de nouvelles voies de recyclage pour des produits tels que les barquettes multicouches, colorées et opaques provenant des déchets d’emballage et des déchets textiles de polyester jusqu’ici peu ou pas recyclés, leur conférant ainsi une valeur économique. »
Cette nouvelle biotechnologie a déjà convaincu de grands producteurs de déchets PET. Nestlé Waters, PepsiCo et SUNTORY BEVERAGE & FOOD EUROPE ont rejoint un consortium d’emballage fondé par Carbios et L’Oréal. On, Patagonia, PUMA Group, PVH Corp. et Salomon collaborent avec Carbios dans un consortium textile.
L’usine a annoncé une capacité de 50 kt/an de déchets préparés dès qu’elle fonctionnera à plein régime, l’équivalent de 2 milliards de bouteilles colorées, 2,5 milliards de barquettes alimentaires ou 300 millions de t-shirts. La mise en service est prévue pour 2025.
« Carbios est le trait d’union entre le monde de la biotech et celui du textile : tant qu’il n’y aura pas de solutions technologiques pour le recyclage des textiles, il n’y aura pas de filière viable ni de véritable circularité. »
Emmanuel Ladent, directeur général de Carbios
Par Marie-Astrid Heyde
Visuels : Carbios
Texte préalablement publié sur la page Linkedin LetsGOCircular