Pour plus de liaisons ferroviaires directes entre les villes européennes

Pour plus de liaisons ferroviaires directes entre les villes européennes

Une nouvelle analyse de Greenpeace révèle qu’il y a six fois plus de vols directs que de liaisons ferroviaires directes entre les villes européennes.

Selon une nouvelle étude menée par Greenpeace et publiée le 2 juillet, les villes européennes sont encore bien mieux reliées entre elles par l’avion que par le train, ce qui incite les gens à prendre l’avion, malgré son impact néfaste sur la planète. Elle montre que les villes européennes ne sont pas encore suffisamment bien connectées par des trains directs. Or, si nous voulons une réelle transition, le réseau ferroviaire doit être amélioré pour offrir une réelle alternative à l’avion, qui reste trop souvent privilégié en raison des avantages fiscaux dont bénéficie le transport aérien. Pourtant, en utilisant les voies existantes, les liaisons ferroviaires directes en Europe pourraient être plus que triplées. Greenpeace appelle les gouvernements des pays européens et l’Union européenne à stimuler la connectivité par train.

Sur les 990 liaisons existantes entre 45 grandes villes européennes et analysées par Greenpeace [1], seules 12 % sont desservies par des trains directs, alors que 72 % le sont par des vols sans escale, ce qui représente six fois plus de liaisons par les airs que par le rail [2].

Luxembourg est également épinglée dans le rapport : malgré sa position géographique centrale, la capitale est très peu connectée via des trains directs. En effet, seulement 5 grandes villes sont desservies directement par le rail (Bruxelles, Cologne, Lyon, Marseille et Paris). De plus, aucun train de nuit ne passe pour le moment par Luxembourg, ce qui rendrait accessible certaines villes éloignées comme Rome, Stockholm ou Varsovie en moins de 18h de trajet.

Selon Greenpeace, le nombre de trains directs pourrait être triplé en Europe, sur base des voies ferrées préexistantes [3 & 4]. En effet, 42% — soit 419 des itinéraires analysés — pourraient facilement être desservis par voie ferroviaire avec un temps de trajet inférieur à 18 heures. Cependant, seuls 27 % sont actuellement empruntés par des trains directs, ce qui laisse 305 itinéraires potentiels non utilisés.


« Parmi les raisons pour lesquelles l’avion est souvent préféré au train, se trouve l’absence de bonnes connexions ferroviaires qui rendraient pourtant les trajets plus rapides et confortables. Par exemple, pour joindre Luxembourg à Amsterdam, il faut changer de train à Bruxelles et perdre une heure sur un trajet total de 6h. Pendant des années, l’Europe a déroulé le tapis rouge au transport aérien, nuisible au climat, en l’arrosant d’avantages fiscaux, tandis que les trains et les infrastructures ferroviaires dépérissaient. Aujourd’hui, nous devons nous confronter à d’énormes lacunes dans notre réseau par rail et à un potentiel inexploité considérable. Il est temps que les gouvernements européens corrigent ce déséquilibre historique en améliorant la connectivité et le confort par train et en mettant fin aux avantages injustes accordés au secteur aérien. Les citoyens et citoyennes de l’Europe méritent d’avoir accès à des transports publics propres, efficaces, confortables et abordables, bons pour la planète. »

Frédéric Meys, chargé de campagne énergie et climat pour Greenpeace Luxembourg

Les trajets directs permettent une plus grande commodité, une plus grande fiabilité et souvent des tarifs plus bas, qui encourageraient les gens à utiliser le transport ferroviaire. Néanmoins ce potentiel n’est pleinement exploité dans aucune des villes analysées par Greenpeace.

En Europe, la facilitation du passage de l’avion et de la voiture à un mode de transport plus respectueux de l’environnement est dans une impasse politique depuis des années. Bien que la Commission européenne ait annoncé 15 nouvelles liaisons ferroviaires transfrontalières en décembre 2021, ce nombre a été réduit à 10 début 2023 et jusqu’à présent aucune nouvelle route n’a été mise en place.

Greenpeace appelle la Commission européenne et les gouvernements nationaux à soutenir le développement des services ferroviaires en investissant dans les infrastructures, en améliorant la coopération entre les compagnies ferroviaires et en rendant obligatoires les trains directs lorsqu’ils ne sont pas encore commercialement viables.

En attendant que des investissements portent leurs fruits et facilitent des déplacements durables, Greenpeace propose un guide qui permettra de trouver des alternatives aux vacances en avion.


[1] Les 45 villes analysées dans l’étude sont les capitales de chaque pays, à l’exception de Zurich pour la Suisse, toutes les autres villes de plus d’un million d’habitant·es, ainsi que les deuxième et troisième plus grandes villes des cinq pays les plus peuplés.

[2] L’étude couvre les pays de l’UE-27 (à l’exception de l’Irlande, de Chypre et de Malte), le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse, l’Ukraine, la Moldavie, la Serbie, la Bosnie, le Monténégro, la Macédoine du Nord, le Kosovo, l’Albanie et Istanbul.

[3] Avec des investissements supplémentaires dans les infrastructures permettant d’atteindre une vitesse moyenne d’au moins 80 km/h sur tous les itinéraires, le nombre de liaisons ferroviaires directes pourrait même être porté à 54 % sur les itinéraires analysés.

[4] Le temps de voyage maximum observé actuellement pour un train de nuit direct en Europe est de 18h. Sur base de ce délai, les nouvelles liaisons ferroviaires directes potentielles calculées par Greenpeace ne dépassent pas ce temps de trajet. Pour déterminer si un itinéraire peut être parcouru en train en moins de 18 heures, les temps de parcours actuels des trains sur les différents tronçons de l’itinéraire ont été additionnés. Là où il n’existe qu’un transport actif de marchandises, comme entre la Croatie et la Serbie ou entre la Grèce et la Bulgarie, ces temps de parcours ont été ajoutés.

Communiqué par Greenpeace
Photo de Charles Forerunner sur Unsplash

Communiqué
Publié le jeudi 4 juillet 2024
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