Premier anniversaire des « Luxembourg Guidelines » sur la terminologie et publication en français
Selon le « Guide de terminologie pour la protection des enfants contre l’exploitation et l’abus sexuels », on ne dit plus « pédopornographie » en français mais « matériel d’abus sexuel d’enfants ».
Le 14 juin 2017 marque le premier anniversaire du « Guide de terminologie pour la protection des enfants contre l’exploitation et l’abus sexuels », lancé aux Nations unies par le groupe de travail inter-organisationnel pour renforcer la collaboration de la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels d’enfants. La coordination, la recherche et la rédaction des versions anglaise, française et espagnole du Guide de terminologie ont été financées par ECPAT Luxembourg.
Les mots comptent et ont leur importance car une utilisation impropre du langage et de certains termes peut conduire à des lois incohérentes et un mauvais cadre juridique. L’absence de consensus au niveau international sur certains termes ou à travers différentes langues a eu un impact sur les efforts internationaux de collecte de données et d’identification des différentes formes d’exploitation sexuelle et d’abus d’enfants.
Toutefois, le Guide de terminologie – surnommé les « Luxembourg Guidelines » d’après son lieu d’adoption – donne des indications pour s’y retrouver dans le champs lexical complexe des termes courants liés à l’exploitation sexuelle et les abus sexuels d’enfants. Le Guide vise à dégager un consensus sur les concepts clés afin de renforcer la collecte de données et la coopération entre les pays, secteurs et organismes chargés de la protection de l’enfance. Dans ce Guide, les décideurs politiques, les organisations professionnelles et les défenseurs des droits des enfants trouvent des ressources cruciales pour être précis dans leur terminologie, pour améliorer la précision de leurs outils de suivi et pour mobiliser les efforts pour la défense des enfants contre la violence sexuelle partout dans le monde.
Les « Luxembourg Guidelines » ont été élaborées sous la direction d’un groupe de travail inter-organisationnel mondial, composé de 18 membres, dont la représentante spéciale du secrétaire général des Nation unies chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, et le rapporteur spécial de l’ONU sur la vente et l’exploitation sexuelle d’enfants, y compris la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et autres contenus montrant des violences sexuelles sur enfant.
Le document est disponible à présent en français pour toutes les organisations de protection de l’enfance, pour toutes les autorités concernées, pour tous les médias et pour toutes les personnes intéressées. Les « Luxembourg Guidelines » peuvent être téléchargées sur le site suivant : www.luxembourgguidelines.org.
INTERPOL s’est félicité de l’élaboration d’une terminologie harmonisée et internationalement reconnue dans ce domaine, notamment dans le cadre de l’application de la loi, y compris l’identification des victimes. Pour s’assurer que les policiers « parlent la même langue » dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants, l’organisme a mis en œuvre ces lignes directrices et recommande leur utilisation pour l’application de la loi dans l’ensemble de ses 190 pays membres. INTERPOL a activement promu le Guide de terminologie en sensibilisant sur la bonne sémantique : « il n’y pas de « tourisme sexuel ». Mais quelqu’un qui a voyagé pour abuser sexuellement un enfant. »
EUROPOL a également salué l’adoption des « Luxembourg Guidelines » comme un document important pour dégager un consensus sur les principaux concepts et renforcer la collaboration entre les parties prenantes concernées, y compris les enquêteurs, les autorités judiciaires et les organismes de protection des enfants.
Selon les termes de Thomas Kauffmann, directeur exécutif d’ECPAT Luxembourg : « Les mots ont une importance majeure dans notre travail quotidien avec les enfants, les survivants, les partenaires et autres intervenants dans le domaine de la protection de l’enfance. Les mots forment non seulement notre compréhension d’un problème, mais ils ont aussi un impact sur la réalité elle-même : on observe que les victimes d’exploitation sexuelle peuvent se sentir à nouveau victimisées par l’utilisation d’un langage inapproprié. Il était donc essentiel d’étudier la façon dont nous utilisons les mots dans notre domaine. ». À présent ECPAT Luxembourg va s’engager activement pour que tous les acteurs de la protection de l’enfance, les autorités, mais également les médias et le grand-public francophones adoptent une terminologie plus correcte et respectueuse dans la lutte impérieuse contre l’exploitation sexuelle des enfants.
Crédit photo : Pierre Raimond
Communiqué par ECPAT Luxembourg