
QTRobot au service des enfants à besoins spécifiques
Certains robots font notre ménage, d’autres construisent nos maisons. Celui de LuxAI, fabriqué au Luxembourg depuis 2015, facilite le quotidien des enfants autistes et participe grandement aux recherches universitaires dans tous les domaines, à travers le monde.
LuxAI, la start-up à l’origine de QTRobot, est née d’un projet universitaire en 2015. L’initiative a débuté avec un financement du Fonds national de la recherche du Luxembourg et, dès la première année, un prototype fonctionnel a été développé. L’objectif était de tester son efficacité auprès d’enfants autistes, et les résultats ont rapidement montré une amélioration notable : « Lorsque le robot est utilisé en session d’apprentissage, l’attention est plus grande et l’anxiété est moindre », introduit Pouyan Ziafati, CEO.
Cette découverte a incité l’équipe à fonder officiellement LuxAI en 2016, avec l’ambition d’utiliser les robots sociaux pour rendre les services d’éducation et de santé plus accessibles et efficaces.
Un compagnon éducatif pour les enfants autistes
L’idée derrière QTRobot repose sur des études montrant l’efficacité des robots sociaux auprès des enfants atteints de troubles du spectre autistique. Contrairement aux machines industrielles conçues pour automatiser la production, les robots sociaux interagissent directement avec les humains et facilitent des apprentissages spécifiques.
QTRobot est un robot de la taille d’un enfant en bas âge, conçu pour être engageant et attractif : « Il est très convivial, très attrayant pour les enfants, mais aussi pour tout le monde ». Le nom QT vient de l’anglais « cutie », signifiant « mignon ». Cette dimension ludique aide les enfants à percevoir le robot comme un ami, ce qui favorise l’apprentissage et la réduction de l’anxiété.
L’un des grands avantages du QTRobot est qu’il permet de déléguer certaines tâches éducatives et thérapeutiques à du personnel non spécialisé, comme des parents ou des assistants scolaires. En reproduisant à grande échelle les pratiques des thérapeutes spécialisés, QTRobot assure une uniformité et une qualité constante dans l’enseignement et les soins. De plus, le robot collecte des données sur la performance de chaque enfant et les transmet aux experts pour ajuster les plans éducatifs et thérapeutiques.
Applications multiples dans le domaine médical et social
Au-delà de l’éducation spécialisée, les robots de LuxAI sont utilisés dans d’autres domaines. C’est le cas de certains hôpitaux belges : « Par exemple, disons qu’il y a une journée portes ouvertes sur la thématique de l’asthme aujourd’hui. Le robot peut fournir des informations sur l’asthme au grand public tout au long de la journée. »
Les robots sont également testés dans les maisons de retraite, où ils interagissent avec les résidents atteints de démence ou de la maladie d’Alzheimer. « Les robots interagissent simplement avec les personnes dans les maisons de retraite, leur tiennent compagnie ou travaillent sur des jeux de mémoire. » Ces initiatives visent à améliorer la qualité de vie des patients en stimulant leurs capacités cognitives et en brisant l’isolement social.
Une technologie basée sur l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle est au cœur du fonctionnement de QTRobot, bien que son application varie en fonction des usages. Pour le robot destiné aux enfants à besoins spécifiques, LuxAI a choisi une approche plus structurée et déterministe, sans IA qui est à l’inverse très ouverte et dynamique. Pouyan Ziafati : « Cette décision garantit un fonctionnement fiable à 100 %, indispensable dans ce cadre. »
Cependant, un autre modèle de robot, le QTRobot AI, est destiné aux universités et aux instituts de recherche. Celui-ci intègre des fonctionnalités avancées telles que la reconnaissance vocale, la production de langage, la reconnaissance des émotions et la détection des gestes. Il permet aux chercheurs de développer des applications adaptées aux besoins spécifiques de leurs études. L’Université du Luxembourg et le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) l’utilisent.
La dernière version de QTRobot intègre les processeurs les plus avancés de NVIDIA, offrant des capacités de calcul en intelligence artificielle de pointe.
Une expansion internationale et une production locale
Depuis sa création, LuxAI a connu une forte croissance. QTRobot est employé dans plus de 30 pays, notamment en Corée du Sud, au Japon, en Malaisie, au Canada, aux États-Unis et dans la plupart des pays européens. « En fait, je pense que la plupart des universités qui travaillent dans le domaine de la robotique sociale utilisent notre plateforme », réalise le CEO.
Avec l’ouverture récente d’une filiale au Royaume-Uni et aux États-Unis, LuxAI poursuit son développement international. « En ce qui concerne la plateforme pour les besoins spécifiques, nous nous concentrons sur le Royaume-Uni et les États-Unis. L’objectif est d’être au plus près des clients et d’assurer un service de vente et de support efficace. »
Malgré cette expansion mondiale, la production reste ancrée au Luxembourg. Bien que certains composants proviennent d’Asie et du Royaume-Uni, l’assemblage final est réalisé en Europe, garantissant une haute qualité et une meilleure maîtrise de la chaîne d’approvisionnement.
Le futur de LuxAI et de la robotique sociale
En combinant intelligence artificielle, robotique sociale et besoins spécifiques, LuxAI ouvre la voie à une nouvelle ère de l’éducation et des soins de santé. Grâce à QTRobot, les enfants autistes bénéficient d’un outil fiable et structurant, les aidant à mieux interagir avec leur entourage et à progresser dans leur développement cognitif et social.
Ce projet, né d’une initiative académique, est aujourd’hui un acteur incontournable de la robotique sociale à l’échelle mondiale.
Interview de Marie-Astrid Heyde
Transcription des propos par Cockatoo, tri des informations et ébauche de texte par ChatGPT.
Texte final par Marie-Astrid Heyde
Légende : LuxAI n’encourage pas l’utilisation du QTRobot pour tout le monde. C’est pour les enfants à besoins spécifiques qu’il présente une vraie valeur ajoutée. ©LuxAI