Quels impacts de la crise sanitaire ?

Quels impacts de la crise sanitaire ?

La COVID-19 a changé littéralement la donne … Quelles en seront les conséquences sur notre mobilité ?

Avant la crise COVID-19, un des soucis majeurs de notre quotidien était l’incessante augmentation du trafic routier qui impactait considérablement notre mobilité. Comme l’avait souligné l’étude Luxmobil 2017, cette tendance est particulièrement marquée pour les déplacements domicile travail. Raison pour laquelle la formation « Mobility Management Training » avait été lancée par l’ACL en collaboration avec l’UNI en 2018 afin de proposer aux entreprises diverses pistes de réflexion pour tenter de solutionner cette problématique. Parmi ces propositions figuraient l’utilisation accrue des transports publics, le covoiturage, la mobilité douce ou encore le télétravail. Cependant la COVID-19 s’est immiscée dans cette équation avec de nouvelles variables, en changeant littéralement la donne … Quelles en seront les conséquences ?

Le télétravail plébiscité

Le télétravail occupe la tête des solutions alternatives pour faire face aux contraintes du confinement tout en maintenant l’activité professionnelle. S’il ne peut s’appliquer aux occupations demandant une présence physique sur le lieu du travail, l’évolution des technologies de la communication permet aujourd’hui le déploiement du télétravail de façon efficace et à grande échelle pour la plupart des autres activités.

Ce constat permet d’envisager une transformation de notre façon de travailler à l’avenir tout en emboîtant le pas des considérations environnementales (réduction des émissions de CO2). En effet, le télétravail permet de contribuer à la réduction de la pollution des agglomérations et de combattre le réchauffement climatique attribué au secteur du transport routier.

Les transports publics et le covoiturage en souffrance

À l’opposé du télétravail, on retrouve bien logiquement les moyens de transports collectifs qui souffrent de la nécessité de respecter une distance interpersonnelle de deux mètres. Cette règle est particulièrement difficile à respecter pour les transports publics et carrément impossible dans les voitures particulières.

Cela signifie donc que le covoiturage perdra le peu d’intérêt qu’il avait auprès des travailleurs et, ironie du sort, que les transports publics pâtiront de la crise sanitaire au moment même où le gouvernement les aura rendus gratuits !

La voiture personnelle a le vent en poupe

Une conséquence directe de la diminution d’utilisation des moyens de transport collectifs n’est autre que le regain d’intérêt pour la voiture privée qui, selon les spécialistes, devrait voir ses ventes augmenter dans les mois et années à venir, notamment dans le marché du véhicule d’occasion. Cela s’explique par le besoin de conserver un moyen de déplacement individuel dans le contexte économique défavorable conséquent à la crise du COVID-19.

C’est presqu’un comble de réaliser que la voiture, considérée il y a peu comme la source de tous les maux (pollution, réchauffement climatique, congestion…), s’inscrit aujourd’hui comme le moyen le plus sûr pour se déplacer librement dans ce contexte de crise sanitaire !

Regain d’intérêt pour la mobilité douce

La mobilité douce, avec le deux-roues motorisé ou non, sort gagnante dans ce contexte : elle permet un déplacement individuel économique et efficace tout en respectant la distanciation sociale imposée. Il faut dire que ce mode de transport aura bénéficié de la période du confinement qui permettait la pratique du vélo pour des raisons de loisir et autre activité physique. Il sera donc intéressant d’observer si le deux-roues conservera la cote d’amour développée dans cet intervalle en pérennisant sa pratique par le plus grand nombre dans l’après-confinement.

Au moment de conclure, il est difficile de présager si cette crise que nous vivons bénéficiera à la mobilité ou, au contraire, jouera davantage contre elle. En effet, l’augmentation probable du télétravail ne risque-t-elle pas d’être contrebalancée par celle du nombre de véhicules privés et le transfert des travailleurs qui empruntaient les transports publics ou qui covoituraient auparavant ? À moins que la mobilité douce ne séduise plus de monde que la voiture privée ?

Si l’équation de la mobilité voit désormais une repondération de ses variables, on peut se demander si sa résolution apportera un résultat meilleur… à moins que vous y contribuiez favorablement !

Article de l’ACL partenaire Infogreen, tiré du dossier du mois « Freiner l’empreinte, accélérer le mouvement »

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Publié le lundi 9 novembre 2020
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