Robin Loop, et la boucle est bouclée !
Une peinture qui recycle les restes de peinture, et c’est Made in Luxembourg...
Après une gamme de produits à l’eau, la peinture Verdello 100% biosourcée et la lasure Luxlin fabriquée à partir de lin planté sur les sources d’eau potable au Luxembourg afin de les protéger - trois produits récompensés par le Prix Environnement de la FEDIL -, Peintures Robin vient de recevoir cette distinction une quatrième fois grâce à Robin Loop.
L’idée de Robin Loop a germé « grâce à » la pénurie de matière première. « Dans ce contexte, nous avons dû chercher une autre manière de nous approvisionner et une autre matière première d’origine luxembourgeoise et qui puisse retourner sur le marché luxembourgeois, qui aille du consommateur luxembourgeois vers le consommateur luxembourgeois », raconte Bibiche Thuyns, responsable marketing.
« Depuis longtemps, nos valeurs liées à l’équité, à l’écologie et à l’environnement au sens large sont au cœur de nos priorités. Cela passe par le remplacement progressif des produits dangereux par des produits durables, pour sortir des dérivés pétroliers », poursuit Catherine Heinrichs, responsable QHSE.
Toujours à l’affût des innovations dans son domaine, l’équipe a entendu parler d’une peinture recyclée produite au Canada. S’inspirant de cet exemple, les réflexions ont commencé pour lancer un produit similaire au Luxembourg.
C’est là que la SuperDrecksKëscht est entrée en jeu et est devenue le partenaire de cette aventure. Elle récolte, en effet, 1 000 tonnes de restes de peinture chaque année. Une peinture inutilisée, mais encore utilisable qui peut servir de ressource pour la production d’une nouvelle peinture.
Pour garantir la « qualité Robin », il faut d’abord que cette matière première soit conforme aux critères de qualité du fabricant, qu’elle soit blanche, sans danger, à l’eau et encore applicable. Pour s’en assurer, un double tri est réalisé : le premier par la SDK en se référant aux étiquettes, le second par Peintures Robin en analysant le contenu des pots. La peinture est ensuite mélangée, rééquilibrée, sa qualité est contrôlée une nouvelle fois par le laboratoire après transformation, puis elle est mise en pots et vendue.
C’est ainsi qu’en 2021, 1re année du lancement de ce produit écocirculaire, 4 000 litres ont été fabriqués et si rapidement écoulés que le succès de ce premier lot a surpris le fabricant lui-même. L’objectif est maintenant de passer à une production annuelle de 5000 à 6000 litres.
« Tout le processus se fait manuellement, les opérations de nettoyage n’utilisent que de l’eau, comme pour les autres produits, il n’y a aucun transport inutile et la production demande très peu d’énergie. Tous ces éléments font partie de nos réflexions et sont essentiels pour nous », précise Catherine Heinrichs.
Disponible pour le moment uniquement en blanc mat, cette peinture recyclée pour l’intérieur sera bientôt déclinée dans d’autres coloris, un processus plus complexe à mettre en œuvre, mais qui est actuellement à l’étude.
Mélanie Trélat