Simplification, transmission et éducation

Simplification, transmission et éducation

Depuis 2015, les membres de la Maison de la Grande Région abattent un travail conséquent pour améliorer la vie des citoyens, mais également pour sensibiliser les jeunes au riche passé historique.

La Grande Région est un espace qui est clairement identifié d’un point de vue politique. Elle est constituée de la Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du Grand-Duché du Luxembourg, de la Sarre, de la Rhénanie-Palatinat et du territoire de l’ancienne région Lorraine (Moselle, Meuse, Meurthe et Moselle, Vosges).

Laurence Ball, directrice d'EuRegio SaarLorLux+
Laurence Ball, directrice d’EuRegio SaarLorLux+

Depuis juin 2015, Esch-sur-Alzette accueille la Maison de la Grande Région. Cette dernière crée et favorise les synergies entre les différentes entités actives dans la coopération transfrontalière. Elle constitue également un lieu de rencontre, d’échange et de communication pour tous ces acteurs. Enfin, elle a pour vocation de rapprocher la Grande Région des citoyens.

« C’est un espace important qui apporte bien des solutions à de nombreux projets transfrontaliers », souligne Laurence Ball, directrice d’EuRegio SaarLorLux+. « Quand on parle de Grande Région, ce n’est pas toujours son ensemble qui est concerné. C’est vraiment en fonction du projet, de l’acteur et des objectifs recherchés. C’est un espace à part entière avec des dynamiques sociales, économiques, culturelles et citoyennes. »

Une gestion simplifiée

Une Maison qui allège la procédure des projets. « Elle regroupe, en un même lieu, un certain nombre de structures de coopération transfrontalière. C’est important, car ça facilite les contacts et accélère les échanges d’informations. Par le passé, c’était plus compliqué, car tous les organes étaient très cloisonnés. Il y avait les exécutifs d’un côté, et les communes de l’autre. Même si chaque structure garde ses propres spécificités et thématiques bien à part, nous sommes réunis en un seul lieu pour mettre nos compétences en commun. »

Et c’est une bonne chose car il faut pouvoir jongler avec quatre pays, donc quatre systèmes politiques et administratifs. « Nous avons un travail d’équilibriste, car nous devons réussir à contenter l’ensemble des partenaires. Parfois, vu de l’extérieur, on a l’impression que les dossier avancent lentement. Mais beaucoup ignorent le travail de fourmis qu’il faut pour que toutes les pièces du puzzle s’assemblent correctement. »

Les jeunes et le devoir de mémoire

Justement en parlant de projets, il faut savoir qu’EuRegio se concentre essentiellement sur les thématiques de la jeunesse, du travail des jeunes, ainsi que de la promotion de la langue du voisin. Et dans une moindre mesure, elle se penche également sur les thématiques de développement territorial, de l’environnement et du transport. Essentiellement à titre d’observateur pour ces derniers puisque ce sont des questions pour lesquelles les communes ne sont pas forcément compétentes.

« Nous allons intervenir pour sensibiliser nos exécutifs aux problématiques sur le terrain, sur les communes. Nous pouvons servir d’intermédiaire avec les revendications des citoyens. Nous n’allons pas développer des projets concrets, mais plutôt participer au processus de décision, en élaborant un certain nombre de projets avec les exécutifs qui eux sont compétents. »

Le devoir de mémoire
Le devoir de mémoire

Les jeunes occupent une place importante, avec de nombreux projets transfrontaliers qui ont pour objectif de les sensibiliser à la Grande Région et ses avantages. « À nos yeux, c’est un peu une petite Europe à l’intérieur de la grande Europe. Un jeune de Metz n’a pas besoin de parcourir 1.000 kilomètres pour se rendre compte des différentes langues et cultures européennes. Nous travaillons avec un certain nombre de structures qui cherchent à les sensibiliser sur la question de la mobilité européenne. Nous nous focalisons aussi sur l’articulation du travail des jeunes et du travail de mémoire. »

On peut notamment citer un projet à Sarrebruck. « Les mouvements de jeunesse ont pour mission d’entretenir le Mémorial du camp de la Gestapo Neue Bremm. Depuis 2018, nous essayons que ce grand chantier soit transfrontalier. C’est important d’impliquer la jeunesse sur cette thématique du travail de mémoire, soit dans un cadre scolaire, soit dans un cadre de l’éducation non formelle. C’est primordial de transmettre, puisque de plus en plus de témoins disparaissent. La Grande Région est une terre d’Histoire. C’est notre rôle, au niveau d’EuRegio, d’éduquer sur les événements du passé. Si aujourd’hui, nous vivons dans une zone géographique apaisée et pacifiée, cela n’a pas toujours été le cas. Pendant plus de 150 ans, ce fut une terre de combats. Il y a des populations qui ont changé de nationalité trois fois en moins de 100 ans. »

Développement durable

Outre son travail sur le terrain, la Maison de la Grande Région est également sollicitée par des collectivités. « Dernièrement, le département de Meurthe-et-Moselle a souhaité travailler sur des questions d’échanges de jeunes, avec comme thématique centrale le développement durable. C’est très satisfaisant. Cela prouve que nous sommes reconnus pour notre travail réalisé dans les secteurs de la jeunesse, de la mobilité européenne et du multilinguisme. »

Sébastien Yernaux
Photos : Maison de la Grande Région

Article tiré du dossier du mois « Connectons nos territoires »
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Publié le mercredi 12 juin 2024
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