Test du premier e-shop zéro déchet du Luxembourg

Test du premier e-shop zéro déchet du Luxembourg

Concilier consommation locale, zéro déchet et facilité : c’est le pari que s’est donné Stéphanie Lamberty en lançant kilogram.lu, le premier e-shop écoresponsable luxembourgeois. On a testé...

« Vous pouvez faire vos courses depuis votre canapé, les recevoir en ouvrant votre porte, diviser par 4 le nombre de fois où il faut sortir la poubelle sous la pluie luxembourgeoise et avoir des étagères dignes de Pinterest. » Présenté comme cela, qui voudrait dire non ?!

J’ai eu l’opportunité de tester la formule lors de la phase pilote regroupant une cinquantaine d’acheteurs afin de mettre à l’épreuve Stéphanie Lamberty, fondatrice de Kilogram.lu. Cette ancienne manager du secteur bancaire a réalisé un virage plutôt serré en quittant la place financière pour se mettre à son compte et permettre à ceux qui le désirent de faire toutes leurs courses en restant chez eux. Cela, bien d’autres l’ont déjà fait avant elle. Mais, cerise sur le gâteau : Kilogram.lu propose des produits locaux et/ou bio, à un prix abordable, et sans emballage.

Étant moi-même adepte des produits locaux, j’ai pour habitude de me rendre sur le marché ou dans des épiceries de proximité pour réaliser mes achats. On ne va pas se mentir, cela prend un temps considérable que le quotidien ne nous accorde pas toujours ! Kilogram.lu tombe plutôt à pic… « L’idée, pour la fin de l’année, est de donner la possibilité de faire toutes ses courses chez nous », explique la fondatrice. Si les 200 références actuelles ne permettent pas encore une telle approche, elles donnent néanmoins l’occasion de goûter au concept (et aux bonnes choses déjà dispo) et ainsi aider l’entreprise à se développer.


« Nous ne sommes pas vraiment des concurrents puisque nous souhaitons tous obtenir le même impact ! » Stéphanie Lamberty (kilogram.lu) au sujet de OUNI

La navigation sur le site est fluide, les produits proposés sont de qualité, les consignes ne sont pas à un prix trop élevé, et la facilité d’approvisionnement séduit : on opte soit pour un retrait gratuit, tel un drive, soit pour une livraison à domicile, actuellement au Luxembourg ou à la frontière belge. Basé à Hagen (Steinfort), Kilogram.lu s’est joint à Subtile Showroom-Gallery - un concept store orienté vintage et durable qui vaut en lui-même le détour - pour proposer un second point de retrait, à Luxembourg-Belair.

L’impact avant le profit

Le vrac, Stéphanie en connaît un rayon. Elle est bénévole de la coopérative OUNI, gérant deux points de vente d’aliments sans emballage, à Luxembourg et Dudelange. Elle se charge principalement de… la digitalisation. Un e-shop, c’était donc tout naturel pour elle. Les deux enseignes ne sont toutefois pas liées, ni vraiment concurrentes : « Oui, je poursuis mon bénévolat chez OUNI. Cela peut en étonner quelques-uns, mais nous ne sommes pas vraiment des concurrents puisque nous souhaitons tous obtenir le même impact ! » Par ailleurs, la coopérative est vraiment axée sur le canal physique : je vais en magasin faire mes achats. Avec Kilogram.lu, c’est uniquement en ligne que je fais mes courses.

Cela ne m’aura toutefois pas empêchée d’aller jeter un œil aux stocks, à Hagen (voir photos), et d’en apprendre un peu plus sur les origines du projet : « C’est notamment grâce au soutien des programmes Impuls et Idea Launcher de Nyuko que j’ai pu porter ce projet. »

Le choix des petits producteurs, la qualité incluse

La start-up, même si elle n’a pas encore demandé l’agrément SIS (société d’impact sociétal), réservé aux sociétés commerciales répondant aux principes de l’économie sociale et solidaire, se définit vraiment comme une société d’impact. Société commerciale - car, en toute logique, Stéphanie et ses futurs collègues doivent pouvoir en vivre -, mais surtout sociale et solidaire, car il n’est pas question d’aller chercher le rabais aux dépens des producteurs, comme le font les multinationales en quête du prix le plus bas. « On a beau être dans le commerce, avec un producteur on ne négocie pas les prix. On peut être amené à comparer et réfléchir en termes des volumes qu’ils sont en mesure de fournir, mais on lui paie le prix juste, et ce prix juste, c’est celui qu’il a défini ! » On réalise alors que le principal challenge du projet, c’est de trouver le bon équilibre sur le triangle prix juste pour le producteur, prix accessible pour le consommateur (« un de nos objectifs, et l’impact sociétal est vraiment là, c’est de rendre le bio et le local accessibles ») et la rentabilité.


« Le producteur, on lui paie le prix juste, et le prix juste, c’est celui qu’il a défini ! »

Au niveau des papilles, pour avoir testé la tablette chocolat lait praliné du Tricentenaire (LU), le cidre rosé Wignac (BE), l’ARAfale de la Brasserie d’Arlon Coopérative, le jus de pomme bio de la Ferme Klingelbour (LU) et les spirellis d’épeautre Dudel Magie (LU)... on se régale ! Kilogram.lu ne se limite pas à l’alimentaire et propose d’ores et déjà toute une gamme dédiée à l’hygiène et au ménage, la plupart issus d’ateliers protégés ou d’entreprises familiales.

Pour que vos courses aient un impact social et environnemental (même quand vous n’avez pas le temps), cliquez ici.

Marie-Astrid Heyde

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Publié le jeudi 19 mai 2022
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