Une mobilité aux mollets musclés, carburée au soleil

Une mobilité aux mollets musclés, carburée au soleil

Le 29 juillet on a su célébrer tristement le « World Overshoot Day », le jour où le monde a dépensé toutes les ressources que la Terre peut produire en un an. Cette année, le Luxembourg a atteint ce jour le 15 février. Le domaine du transport, plus précisément des véhicules à combustion, produit une part très élevée du CO2 et autres gaz dans l’air, contribuant à réchauffer l’atmosphère. Donc ce domaine dispose d’un potentiel élevé pour faire mieux.

Évidemment en tant qu’Eurosolar Lëtzebuerg nous estimons que l’énergie non produite car non consommée c’est-à-dire non nécessaire, est la meilleure manière de baisser fortement la pollution, voire est la meilleure piste pour freiner le réchauffement climatique. Cela veut dire que nous devons repenser et réorganiser notre mobilité, nos déplacements. Aux critères de confort et de temps pour décider de la manière dont on se déplace, s’ajoute celui du moyen employé en fonction de la distance.

On optera pour ce qui convient le mieux. Ainsi pour les courtes distances, de quelques centaines de mètres, la marche ou balade à pied s’impose. Pour des distances plus longues, jusqu’à cinq kilomètres, la bicyclette sans assistance électrique peut être le meilleur moyen. Donc beaucoup de mobilité individuelle sans émission.

L’option suivante pour les distances encore plus grandes, inclut l’organisation d’une offre de transport en commun attractive, notamment pour les déplacements réguliers au travail ou à l’école, comme décrite dans « Modu 2.0 », la stratégie nationale pour une mobilité durable. Le moyen de transport sera en fonction du nombre de passagers et tout aussi important, l’approvisionnement des moteurs en énergie sera électrique, l’électricité provenant de sources renouvelables.

Si pour le tram et les chemins de fer, l’électrification est établie, les efforts au niveau de l’alimentation en énergie des bus, plus précisément le passage des carburants fossiles à l’électrique, déjà en cours auprès de certains acteurs publiques ou privés, doivent se poursuivre, les bus jouant un rôle primordial dans les réseaux de transports en communs nationaux (R.G.T.R.), régionaux (T.I.C.E) ou local (A.V.L.).

Ainsi, surtout, mais non seulement, les principales compagnies de bus privées au Luxembourg investissent depuis plusieurs années dans des stratégies, du matériel de roulage et autres moyens techniques appropriés, dont les panneaux photovoltaïques, chargeurs de puissance variables, centrale électrique mobile permettant de recharger en route, … leurs avancées sont prometteuses et les efforts doivent continuer.

Ce repositionnement de la mobilité en faveur des transports en commun et la mobilité douce, ainsi que de son approvisionnement vers les énergies renouvelables est d’autant plus sage, parce qu’on ne pourra pas garder la mobilité motorisée actuelle, même si les conséquences environnementales de la voiture électrique sont de second ordre par rapport à son avantage climatologique. Il ne sert à rien de remplacer une à une les voitures au carburant par des voitures électriques.

Non seulement que cela ne change rien en ce qui concerne les embouteillages, le scellement des surfaces respectivement l’occupation de l’espace public pour la voiture, soit pour la circulation automobiles soit pour les emplacements de parking, mais on ne pourra répondre illico ni à la demande en puissance électrique, ni la fourniture de matériaux requis à la fabrication des batteries, malgré les avancées rapides et les efforts de transition écologique pour les batteries dont celles mises sur le marché de l’UE devraient avoir le plus faible impact possible sur l’environnement et répondre à de critères de normes sociales.

Tout comme la restructuration de la mobilité s’adresse à tous, citoyens, employeurs et pouvoirs publics, la transition vers approvisionnement en énergies renouvelables est aussi une mission collective, incluant la gestion des réseaux, en passant par la mise à disposition des batteries, petites ou grosses pour aplatir la courbe et prenant son départ avec la production d’énergies renouvelables, de préférence photovoltaïques. Enfin, notre santé ne se plaindra pas si elle est soutenue par la marche à pied et les déplacements à bicyclette.

Paul Zens, président Eurosolar Lëtzebuerg asbl.
Article tiré du dossier du mois « Mobilis in mobile »

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Publié le jeudi 21 octobre 2021
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