Une usine de solvant biosourcé va voir le jour en Moselle
Avec son projet ReSolute, la start-up française Circa produira à Saint-Avold un solvant « vert » à partir de bois. Il y a quelques jours, les premiers équipements industriels lourds sont arrivés sur le site de la centrale Emile Huchet où sera localisée la future usine.
La commune de Saint-Avold accueillera bientôt une toute nouvelle usine qui produira un solvant « vert » à partir de bois issu des forêts vosgiennes, destiné aux industries pharmaceutiques et cosmétologiques. Le projet, nommé ReSolute, est porté par Circa Chemicals Sustainable France SAS, la start-up française fille de Circa, groupe spécialiste de la chimie verte basé à Oslo.
Les premiers équipement industriels lourds ont été livrés sur le site de la centrale à charbon GazelEnergie Emile Huchet qui abritera cette usine industrielle à grande échelle, la première du groupe norvégien.
#Industrie 🏭 | Arrivée des équipements industriels lourds pour le projet #ReSolute de la start-up #Circa à #SaintAvold en présence de Laurent Touvet, préfet de la #Moselle.
🪵 Circa produira un solvant vert à partir de bois issu des forêts vosgiennes et destiné aux industries… pic.twitter.com/sLtQ8vYQvD
— Préfet de la Moselle (@Prefet57) July 25, 2024
Installé au cœur de la plateforme chimique Carling- St-Avold, le projet « contribue à la transformation vertueuse des activités industrielles locales » selon la préfecture de Moselle. Il doit aussi permettre la création d’une cinquantaine d’emplois directs, « en partie issue du personnel de GazelEnergie devenu redondant suite à la fermeture des premières tranches de production » détaille Circa, et 250 emplois indirects « pendant la phase de construction de l’usine et pour la maintenance notamment. »
Un projet à 73 millions d’euros
L’objectif de ReSolute est de « convertir les déchets de biomasse cellulosique en produits chimiques sûrs et respectueux de l’environnement avec des applications dans divers secteurs industriels en tant qu’élément clé de l’économie circulaire. » L’usine a ainsi vocation à produire le solvant bio-sourcé Cyrene™, élaboré à partir de sous-produits de biomasse renouvelable d’origine forestière issus de la première transformation du bois. D’après la préfecture de Moselle, sa construction devrait être finalisée pour la fin de l’année 2025.
Circa explique avoir choisi Saint-Avold en raison du « positionnement du territoire du Warndt Naborien, sur lequel le site Emile Huchet est localisée » qui est situé « au croisement des grands axes routiers, fluviaux et rail desservant la France, et les pays alentours (Belgique, Suisse, Allemagne) où sont localisés les prospects commerciaux de Circa. »
ReSolute « représente un investissement industriel de plus de 73 millions d’euros est soutenu à plus de 27 % par des aides publiques, soit 20.256.000 euros » précise la préfecture. L’Union européenne participera à hauteur de 9.190.000 euros via le Bio-based Europe Joint Undertaking, un partenariat public-privé qui soutient les activités de recherche et d’innovation dans le domaine de la bioéconomie. L’État français donnera 8.216.000 euros avec le programme France Relance et 850.000 euros avec le fonds charbon. La région Grand Est finance 1.500.000 euros du projet et la communauté d’agglomération de Saint-Avold-Synergie, 500.000 euros.
L’impact environnemental
Le projet ReSolute a dû se confronter à plusieurs challenges environnementaux. Circa explique que les eaux usées de l’usine « rejoindront la station de traitement d’eau de GazelEnergie pour traitement ». Grace à ce processus, l’impact sur le milieu naturel des rejets d’eaux usées de Circa est considéré en accord avec le contexte industriel local et le milieu naturel. Les eaux pluviales seront, elles, analysées avant leur rejet dans le réseau d’eaux pluviales de GazelEnergie.
Vis-à-vis des émissions atmosphériques, « les trois points d’émission atmosphériques sont traités avant sortie des trois cheminées » et « tous les rejets sont suivis en continu ou de manière périodique, et un registre est renseigné. Toutes les valeurs de rejets sont conformes à la règlementation », affirme l’entreprise.
Et il faudra aussi tenir compte de la faune et de la flore. Le calendrier des travaux entrepris dans le cadre du projet a été adapté aux cycles de vie des espèces d’intérêt communautaire présentes sur le site de la future usine. Les chauves-souris, crapaud et autres amphibiens protégés présents sur le site ne devraient donc rien avoir à craindre, notamment grâce à la mise en place de dispositifs « permettant d’éloigner les amphibiens et / ou limitant leur installation ». Aussi, ReSolute a évalué que l’impact sur les sites Natura 2000 (protégés au niveau national et européen) dans un rayon de 20 km autour du site de construction de l’usine serait nul.
Vis-à-vis du bruit enfin, de nombreuses mesures sont prises pour réduire ou éliminer toute source sonore et être conforme aux règles françaises et européennes. Le bruit issu de l’usine restera d’un niveau inférieur aux valeurs d’émergences admissibles réglementaires à ne pas dépasser en limite de propriété industrielle.
Par Léna Fernandes