Voyage dans le temps avec Georges Carbon
Avec son activité Oldtimerbus, Georges Carbon emmène les groupes à la découverte du Luxembourg ou des régions limitrophes dans une ambiance fifties-sixties.
Les voyages culturels, sorties de team-building et excursions d’un jour ont une tout autre saveur lorsque le trajet présente autant d’attrait que la destination. À l’heure des technologies de pointe et des véhicules quasi autonomes, Georges Carbon repense avec nostalgie aux véhicules anciens de son grand-père et arrière-grand-père, qui, à l’époque, avaient une valeur autant monétaire que symbolique. Démocratisée, la voiture et le bus ont perdu cette âme d’antan, et on les apprécie plus pour leur rapidité que pour leur convivialité.
Du slow tourism
Qu’à cela ne tienne, empreint de cette passion de l’automobile, M. Carbon s’est constitué un petit hangar de véhicules anciens qu’il a entièrement restaurés avec son équipe. Les banquettes moelleuses de cuir de ces oldtimer bus rappellent sans équivoque celles de leur première vie, tandis que les toits ouvrants laissent entrevoir un ciel qui, lui, n’a pas changé. Ici, tout est manuel, du changement de vitesse à l’ouverture du toit ouvrant panoramique. On oublie les gadgets technologiques et on profite de la convivialité d’un moment simple et agréable.
En famille, entre amis ou dans le cadre d’une sortie d’entreprise ou associative, les possibilités sont aussi nombreuses que les demandes peuvent l’être. « Nous proposons des excursions d’un jour pour visiter par exemple une brasserie locale ou la vallée des sept châteaux, tout comme des voyages de plusieurs jours pour sillonner le pays, avec des étapes à l’hôtel », explique Georges Carbon, fondateur. « J’apprécie la slow food, le slow shopping et je propose ici du slow tourism, où l’on valorise les attractions locales, la convivialité, les paysages, les bons repas, etc. » Rien n’empêche évidemment de traverser les frontières pour poursuivre les découvertes dans les pays voisins qui ont également leurs propres attraits.
À chacun ses plaisirs
Des packages inspirants seront bientôt proposés sur le site. En attendant, M. Carbon travaille à la demande, en offrant du sur-mesure. « Nous collaborons avec les différents offices régionaux du tourisme - ORT Mullerthal, Eisleck, Guttland, Musel et Sud - ainsi qu’avec le Luxembourg City Tourist Office pour préparer des voyages correspondant aux affinités des clients », poursuit le passionné.
Chaque excursion est accompagnée par un chauffeur en tenue d’époque et habitué à cette conduite particulière, très manuelle. Des séjours historiques sont d’ailleurs possibles. « On vous emmène par exemple dans le sud du pays, pour découvrir son passé marqué par l’aciérie et l’industrie, dans la capitale pour parcourir les vestiges et la forteresse, ou encore à travers le pays pour visiter les musées dédiés à la Seconde Guerre mondiale. »
Ceux qui préfèrent rester dans le carpe diem, partiront à la découverte de producteurs bio, de distilleries de gin, cidreries, brasseries… ou iront en Moselle déguster les meilleurs vins et crémants luxembourgeois.
Des véhicules conçus pour durer
Côté pratique, les capacités s’étendent de 6 personnes pour le plus petit bus, jusqu’à 42 pour le plus grand. « En moyenne, dans les années 50-60, un bus pouvait accueillir 30 à 35 passagers. La longueur était limitée à 11 m, et plus tard 12 m, notamment pour des raisons techniques. » Le bus sorti pour les photos est un modèle Opel, qui était le premier constructeur d’utilitaires de nombre en Allemagne. Il est construit sur base d’un châssis de camionnette qui a été élargi. Avec ses finitions en bois, il était déjà un peu vieux jeu pour l’époque, mais c’est probablement ce qui fait son charme aujourd’hui.
En donnant une nouvelle vie à ces véhicules anciens, Georges Carbon repense aux bus dans lesquels investissait son grand-père : « à l’époque, acheter un véhicule, même simplement une voiture, représentait un investissement sur la durée. Une voiture coûtait bien plus cher qu’une maison ! Quand mon grand-père faisait l’acquisition d’un bus, il était conscient qu’il allait travailler 15-20 ans avec. Aujourd’hui, on s’empare d’une auto tout en sachant qu’on la changera dans 5-6 ans car elle sera devenue obsolète. »
Heureusement que des passionnés font revivre le passé de façon enthousiaste et originale. L’entrepreneur vient de déménager à Saeul où il vous ouvrira les portes de son musée et de son hangar pour vous faire voyager dans le temps.
Marie-Astrid Heyde
Photos : Marie Champlon
Article tiré du dossier du mois « Feuilles de route »