39 € en moyenne pour des produits Fairtrade
La crise sanitaire et économique que nous traversons encore aujourd’hui a eu et continuera d’avoir des répercussions sur les plus vulnérables dont font partie les producteurs et travailleurs d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine et Caraïbes. Chaque pays et chaque filière subit la crise différemment mais les risques et certaines conséquences restent similaires.
Si toutes les filières ont été touchées de plein fouet par la pandémie, deux filières ont été plus durement impactées, à savoir la filière des fleurs et la filière du thé. Les plantations n’ont malheureusement pas eu de ressources financières suffisantes pour garder et payer les travailleurs sans activité. Ces employés ne bénéficiaient d’aucune protection sociale ou revenu compensatoire en cas de perte d’emploi et se retrouvent donc en position de lutte de survie.
Au Luxembourg : réactivité et créativité pour garder le lien avec les partenaires et les consommateurs
Avec l’arrivée du Covid, les interrogations se sont également multipliées au Luxembourg : comment fonctionneront les chaînes d’approvisionnement ? Est-ce que les partenaires Fairtrade maintiendront leur engagement ? Quels allaient être les choix des consommateurs ?
Comme partout, il a fallu être réactif et créatif. L’équipe de l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg a fait preuve de réactivité et de créativité pour s’adapter le plus rapidement possible à la situation. Dès la fin de mars 2020, elle a réorienté quelques-unes des actions et campagnes prévues pour 2020. L’équipe a développé tout un programme « Fairtrade Doheem » afin de rester en contact le plus proche possible avec le consommateur et ses différents partenaires.
La pandémie a bouleversé les méthodes de travail également au niveau de l’éducation avec les jeunes. Seulement 65 activités (149 en 2019) en présentiel ont pu être menées dans les classes. En réponse aux limitations engendrées par la crise sanitaire, toute une gamme de matériel en ligne a été aussi développée. Des jeux pour petits et grands ainsi que des activités à réaliser chez soi comme un « escape game » ont été élaborés.
Deux actions « Spécial Covid-19 » ont été mises en place, avec notamment une récolte de fonds via une plateforme de crowdfunding pour deux partenaires, au Nicaragua et en Côte d’Ivoire. Enfin, tout au long de l’année, le lien avec le grand public a été également conservé grâce à une offre de webinaires thématiques mais aussi grâce à une nouveauté pour le Luxembourg qui a remporté un vif succès : le lancement de « Fairtrade TV » avec une dégustation de chocolat Fairtrade en live streaming.
Pour l’ensemble de ces activités digitales proposées au grand public, un moment de partage avec les partenaires du Sud a été créé. Enfin, une communication régulière via notre site internet a été mise en place avec nos différents publics, détaillant la situation des producteurs et travailleurs au Sud face à l’épidémie et mettant en lumière le formidable travail des organisations Fairtrade pour lutter contre l’épidémie.
De plus, les partenaires ont contribué à relayer notre message et mis en place des actions de sensibilisation dans la mesure du possible, comme par exemple dans certaines communes Fairtrade Gemeng ou encore dans quelques lycées Fairtrade School. Les partenaires commerciaux ont quant à eux continué à mettre en avant les produits Fairtrade davantage encore en fin d’année où une demande accrue pour des produits équitables et locaux s’est faite ressentir. L’ONG Fairtrade Lëtzebuerg salue l’engagement de ces partenaires et les remercie pour le soutien apporté tout au long de l’année.
Le Luxembourg garde le cap équitable malgré certaines préoccupations
Le marché des produits Fairtrade a été en partie épargné par la crise, avec une croissance du chiffre d’affaires généré par les ventes de tous les produits Fairtrade des différents partenaires de l’ONG et lequel se chiffre à 24,38 millions d’euros, soit une augmentation de +11,58 % par rapport à 2019.
Les consommateurs du Luxembourg ont dépensé en moyenne 39 € pour des produits portant le label Fairtrade. Ce qui place le Luxembourg parmi les meilleurs consommateurs de produits Fairtrade dans le monde, à savoir en 6e position derrière le trio de tête Suisse (99 €), Irlande (79 €) et Suède (46 €). A la fin de l’année 2020, le marché Fairtrade comptait un total de 2 919 produits Fairtrade enregistrés sur le marché au Luxembourg, soit une croissance de 9,50 % avec 253 nouveaux produits certifiés Fairtrade.
Ces produits se retrouvent dans plus de 400 points de vente ; de la petite épicerie locale au grand supermarché, en passant par les lieux de vente pionniers, à savoir les Boutiques du Monde. De plus en plus de produits sont désormais en vente directe sur les sites internet des partenaires mais aussi sur des plateformes luxembourgeoises de e-commerce. Cette tendance positive en faveur du commerce équitable démontre à la fois l’exigence croissante du consommateur pour des produits plus éthiques et l’engagement grandissant des partenaires luxembourgeois, qui augmentent la disponibilité et l’accessibilité des produits Fairtrade sur leurs étagères.
Préoccupation majeure pour la championne des années précédentes
Le commerce équitable n’a pas entièrement échappé aux conséquences désastreuses de la pandémie, notamment à cause de l’arrêt de plusieurs circuits de consommation hors domicile tels que les cantines scolaires ou la restauration collective dans les entreprises. La filière de la banane équitable a été fortement touchée avec une baisse de 10 % par rapport à 2019 et une part de marché qui recule de presque 6 points. Situation d’autant plus préoccupante que le marché de la banane conventionnelle a quant à lui augmenté de 4,2 % en 2020. Certes, la fermeture des structures scolaires et restaurants collectifs ont impacté ces chiffres, néanmoins il faudra relancer un travail de sensibilisation au niveau du consommateur final mais également des points de vente afin qu’une banane sans violation des droits humains et sans pesticides s’ancre définitivement dans le quotidien de chacun.
Fairtrade Coffee @home
Il semblerait que même en télétravail, on boit du café ! Malgré l’importante baisse de la consommation hors domicile (-30 %), le produit pionnier du commerce équitable, à savoir le café, maintient son niveau de 2019 avec 421 tonnes de café Fairtrade vendues, soit - 0,94% et une part de marché de 10,34 %.
La vie en rose
Une filière qui a été énormément impactée par la pandémie dans les pays producteurs mais a reçu le soutien des consommateurs au Luxembourg. Désormais 1 rose sur 2 vendues au Luxembourg est issue de plantations certifiées Fairtrade. Avec 1 388 539 tiges de roses vendues en 2020, il s’agit désormais de la première filière Fairtrade au Luxembourg avec 50 % de part de marché. Cette croissance est en partie réalisée par un acteur qui ne propose que des roses Fairtrade à sa clientèle depuis 2018 et aussi à l’élargissement de la gamme proposée par un autre acteur luxembourgeois.
Think global, produce local – with Fairtrade ingredients
La tendance « Think global, produce local » s’affirme en 2020. Désormais, 367 produits Fairtrade sont vendus sous une marque luxembourgeoise, soit une augmentation de 9,23 % par rapport à 2019, ce qui équivaut à environ 30 produits. Aujourd’hui, nous comptons 28 acteurs luxembourgeois qui sont autorisés à transformer et/ou vendre un produit sous leur propre marque avec le label Fairtrade. Le champion parmi les produits « made in Luxembourg » : le café Fairtrade torréfié et vendu par les partenaires locaux représente 42 % du marché du café équitable consommé au Luxembourg.
Fairtrade Lëtzebuerg : plus d’infos, ici.