A Flamanville, l’EPR se coiffe d’un dôme de 260 tonnes
Il aura fallu l’aide d’un anglais, mardi 16 juillet dernier, pour soulever et reposer le dôme de l’EPR de Flamanville et faire ainsi entrer le chantier de cette centrale au réacteur de 3e génération dans sa dernière phase.
Avec ses 200m de hauteur, Big Benny est l’une des plus grandes grues du monde et tient son nom de sa nationnalité (anglaise) et du moment symbole de Londres (Big Ben) dont elle fait deux fois la taille. A sa base, 3.600 tonnes de sables ont permis le contrepoids nécessaire à l’opération de levage des 260 tonnes du dôme du réacteur du très controversé EPR de Flamanville, en France.
Suivie en directe par la presse, cette opération est l’une des plus délicates et importante du chantier de la première centrale nucléaire construite dans l’Hexagone depuis quinze ans, même si d’autres opérations, de moins grande importance mais d’envergure aussi impressionante ont déjà eu lieu. « Ce n’est pas notre premier levage », confirme en effet une source sur place. « Il y a trois semaines, nous avons déjà “gruté“ le pont polaire grâce à la SCG 120 », une autre très grande grue.
L’importance de la pose du dôme de 43m de diamétre et de 1.500m2 (6 terrains de tennis) réside également dans le fait qu’elle est le signe de la “fin“ du chantier qui arrive ainsi à 95% de son taux d’achèvement, selon EDF. La prochaine grosse opération consistera, cet hiver, à l’introduction de la cuve. L’installation du générateur de vapeur et du pressurisateur devraient également avoir lieu « avant la fin de l’année ».
1.650 MW pour 1,5 millions de personnes en 2016
Lancé en 2007, ce chantier s’attarde et coûte de plus en plus cher ce qui ajoute à la polémique qui s’est créée autour de lui. Initialement budgétisé à 4 milliards €, son soût n’a cessé d’augmenter depuis quelques années : 6 milliards en 2008, pour se voir injecter encore 2,5 milliards de plus en 2012 et terminer par valoir 8,5 milliards.
Prévu pour vivre au moins 60 ans, il devrait alimenter 1,5 millions de personnes grâce à un rendement d’une puissance de 1.650 MW. Là encore, des voix se lèvent pour dénoncer un coût exorbitant, telle que celle de l’organisation Greenpeace qui estime ce coût plus élevé que l’éolien offshore.
Sis à 25 km de Cherbourg (la ville aux fameux parapluies), l’EPR de Flamanville devrait être mis en service pour 2016, « un doux rêve » selon certaines de 3.200 personnes ayant oeuvré sur le chantier en 2012.
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