A31bis, feu vert de l'Etat français pour définir un nouveau projet !

A31bis, feu vert de l’Etat français pour définir un nouveau projet !

Selon AGIRR FNAUT Lorraine, plusieurs ouvertures rendent possible l’invention de solutions porteuses d’avenir

Madame la ministre de l’environnement française a décidé le 12 février 2016 de poursuivre le projet d’A31bis. Le document signé par Madame la Ministre ne reflète pas le Débat public. Celui-ci avait été fortement nourri des interventions des associations et citoyens qui l’avaient ouvert à une vision plus large, tout en formulant un certain nombre de critiques laissées sans réponses (les verbatim de réunions et compte-rendu de la CNDP (Commission nationale du débat public) sont là pour l’attester). La richesse de ce travail de fond ne ressort pas à l’exception notable de certaines préconisations de la contre-expertise, reconnaissant que le barreau Toul – Dieulouard tel qu’envisagé initialement est surdimensionné et prématuré . Au contraire, le communiqué reprend une rhétorique monothématique centrée sur la route et faisant abstraction des problématiques de cadre de vie, de nuisances ou encore de préservation des terres agricoles.

AGIRR déplore également que le document, à moins qu’il ne s’agisse d’un oubli, élude systématiquement les associations et les citoyens lorsqu’il évoque des discussions ultérieures, pouvant éventuellement faire évoluer le projet initial. C’est contraire à ce que préconisait la CNDP dans ses recommandations : [La CNDP] recommande qu’un observatoire du trafic dans ce secteur géographique soit mis en place. Il pourrait être constitué d’élus, de personnalités qualifiées émanant de la société civile ayant participé au débat public et bien sûr de la DREAL, de la DIR Est et du CEREMA.  

Si l’on devait s’en tenir aux seuls éléments concrets du texte, le débat public resterait un immense gâchis de temps et d’argent public. Toutefois, le texte mentionne plusieurs ouvertures rendant possible l’invention de solutions porteuses d’avenir.

1. Reconnaissance d’un besoin d’études complémentaires

En effet, la décision est beaucoup moins précise sur le projet à mettre en œuvre que celui soumis lors du Débat public. Il n’est plus question de liaison autoroutière pour la liaison Toul – Dieulouard mais de stratégie de développement durable ou pour Florange de liaison A30 – A31. L’Etat évoque les aménagements, l’infrastructure mais plus leur dimensionnement, leur calibrage. AGIRR note avec satisfaction que l’Etat souhaite étudier de manière plus approfondie les différentes solutions mais souhaite que cela soit fait sans tabou ni dogmatisme. 

Pour ce qui concerne la saignée envisagée de Florange, nous réitérons notre opposition à la simple étude d’une faisabilité d’un transfert du barreau sur les anciens hauts fourneaux d’Hayange. Etudier un tracé irréalisable pour tenter de faire accepter, faute de mieux, une saignée urbaine avec certains tronçons couverts n’est pas envisageable.

2. La reconnaissance d’un nécessaire renforcement des transports en commun

Enfin, AGIRR note également avec satisfaction que Mme la Ministre demande que les études prennent en compte les modalités éventuelles d’usage de l’infrastructure par les transports en commun et que sur le secteur Thionville – Luxembourg, elles soient menées en collaboration avec le Grand-duché de Luxembourg.

A ce sujet, AGIRR approuve les déclarations de M. le Ministre luxembourgeois du Développement durable et des Infrastructures ( Luxemburger Wort , 16 février 2016) indiquant que l’agrandissement à 2*3 voies au Nord de Thionville ne sert à rien si les frontaliers continuent de faire la route seuls dans leur voiture. Il faudrait qu’une de ces voies soit dédiée au covoiturage. Il faut prendre les transports en commun, c’est la seule solution

AGIRR partage le verdict du ministre luxembourgeois : la décision de poursuivre le projet A31bis est une bonne chose si cela nous permet de penser d’autres concepts de mobilité.  

3. Les modalités de mise en place d’une taxe régionale poids lourds sont étudiables

Par ailleurs, l’Etat ne ferme pas la porte au financement de projets de transport par un dispositif de taxe régionale permettant de faire payer aux poids lourds le véritable prix des infrastructures mises à disposition. La décision note simplement que cette proposition nécessite des études complémentaires. AGIRR souhaite fermement que cette possibilité soit étudiée pour rendre leur compétitivité aux modes de transports écologiques et très présents en Lorraine que sont le fer et la voie d’eau (avec les projets de plateformes trimodales).

Forte de ses agréments de protection de l’environnement, de consommation et d’usagers des transports, AGIRR est prête à se mettre à la table des discussions afin de poursuivre ces objectifs. Mais pour cela, il faut impérativement que l’Etat français donne leur place aux associations dans les études et consultations à venir autant au sein du comité de pilotage que des comités de suivi. Des mobilisations sont entamées et ne s’arrêteront pas. Il est indispensable que l’Etat ne coupe pas le dialogue afin de laisser des perspectives à ces mobilisations, et empêcher qu’elles ne dégénèrent.

Communiqué par AGIRR FNAUT Lorraine - www.agirr.org

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Publié le jeudi 25 février 2016
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