Améliorer le traitement des déchets médicaux : le challenge d’Ecosteryl
Ecosteryl, PME wallonne spécialisée dans le traitement et le recyclage des déchets médicaux infectieux, est apparue comme un acteur incontournable auprès des institutions pour faire face aux enjeux sanitaires et environnementaux que pose cette crise mondiale. Simple opportunité économique ou réelle occasion de faire évoluer le traitement des déchets vers des procédés plus respectueux de l’homme et de l’environnement ?
Ecosteryl est une société wallonne, basée à Mons. Elle est spécialisée dans le développement de nouveaux équipements pour le traitement (la décontamination) des déchets médicaux : les machines broient compresses, seringues et autres déchets issus des blocs opératoires pour en faire un broyat. Ce broyat passe ensuite dans des micro-ondes et une cuve de maintien en température durant 1h. Résultat : les déchets infectieux sont décontaminés grâce à la chaleur sèche. Cette solution sûre est bien plus respectueuse de l’environnement pour le traitement des déchets biomédicaux que l’incinération.
Depuis plus de 15 ans, les systèmes d’Ecosteryl ont traité des centaines de millions de kilos de déchets à risques infectieux. Pour donner une idée de grandeur, une machine d’Ecosteryl peut traiter jusqu’à 2.200 tonnes de déchets médicaux par an.
Ses clients sont principalement des prestataires de services en environnement, des hôpitaux ou établissements de santé, des universités ou encore des laboratoires.
La crise covid-19, une opportunité pour changer notre rapport à la gestion des déchets ?
Depuis 2020, Ecosteryl se retrouve sous les feux des projecteurs à cause du virus covid-19, qui a engendré une consommation exponentielle de masques de protection et équipements.
Au-delà de l’augmentation de la demande, Olivier Dufrasne, administrateur d’Ecosteryl, observe un point important, à savoir la problématique du traitement des déchets médicaux qui constituent des vecteurs de risques de contamination. Il donne comme exemple l’épidémie due au virus Ebola qui a touché l’Afrique, et durant laquelle 1 patient sur 3 a été contaminé par des déchets hospitaliers. « La crise actuelle du coronavirus a incité les hôpitaux et les autorités à s’interroger sur le processus de traitement de leurs déchets, » ajoute-t-il.
Aujourd’hui, le monde prend conscience de la problématique. Des pays comme le Japon ou l’Islande qui exportaient leurs déchets vers d’autres pays, doivent à présent les garder chez eux ! En Italie, on observe un bond en avant. En deux semaines, des opérateurs ont reçu l’autorisation d’ouvrir des centres de traitement. « La question de l’élimination des déchets d’hôpitaux se pose aussi à l’échelle de la Belgique : est-il normal que des déchets traversent la Wallonie pour être brûlés près de Tournai ? »
Une évolution dans le bon sens
Récemment lauréat du Grand Prix Wallonie à l’Exportation pour l’entreprenariat durable 2020, l’entreprise expliquait, par la voix d’Amélie Matton, administratrice chez Ecosteryl, qu’historiquement l’entreprise s’était développée dans les pays occidentaux parce que les attentes et standards sanitaires et environnementaux en matière de traitement des déchets sont plus poussés que dans les pays dits « émergents ».
Mais de préciser que, récemment, les équipes d’Ecosteryl ont constaté une évolution des préoccupations environnementales de plus en plus centrale avec leurs partenaires issus de pays non européens, notamment asiatiques et moyen-orientaux. « C’est une bonne nouvelle ! L’évolution va dans le bon sens. »
Article de notre partenaire Agence wallonne à l’exportation – AWEX
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