Ananas du Bénin : ça porte ses fruits !
Grâce au soutien de ses donateurs, SOS Faim accompagne depuis 25 ans des Organisations Paysannes et des Institutions de microfinance pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Nos actions ne se limitent pas à agir contre la faim dans six pays d’Afrique. En effet, quand on aide un agriculteur à développer son activité et à accroître ses revenus, on agit sur la santé et sur l’éducation de sa famille et on leur permet l’accès à des conditions de vie moins précaires.
SOS Faim, à travers l’action de ses partenaires en Afrique, aide les paysans à diversifier leurs sources de revenus et donc à limiter les risques d’une mauvaise récolte. Ainsi, depuis 2012, SOS Faim soutient le Réseau des Producteurs d’Ananas du Bénin (RéPAB). Cette organisation de producteurs accompagne ses membres pour développer la culture de ce fruit très rémunérateur, qui complète la production vivrière.
Rencontre avec Damien Kiki, Coordinateur du RéPAB
« La vente de l’ananas permet aux producteurs d’investir pour le futur de leur famille, à travers la scolarisation de leurs enfants ou la construction d’une maison ».
Pouvez-vous nous présenter le Réseau des producteurs d’Ananas du Bénin (RéPAB) ?
Il s’agit d’une coopérative de plus de 360 producteurs d’ananas, basée au Sud du Bénin. Le réseau existe depuis 2003 et s’est constitué en coopérative en 2015. La production totale d’ananas est de 115 000 tonnes par an, avec une part de plus en plus importante de fruits bio. L’ananas est la culture qui réunit nos producteurs, mais elle n’est pas leur unique production.
Que fait la coopérative pour les agriculteurs ?
Le RéPAB aide les agriculteurs à accroître le volume de production, en leur apportant un appui technique. Il leur permet également de tirer plus de revenus de la vente des fruits, en trouvant des marchés rémunérateurs.
Quelles sont les conditions de travail d’un agriculteur au Bénin ?
Les producteurs cultivent en général sur des parcelles qui mesurent entre 800 m2 et 1 ha, dont ils sont souvent locataires, car l’accès à la terre est difficile. La production est manuelle car les machines coûtent cher et ne sont pas toujours adaptées. Il est donc compliqué pour un agriculteur de produire de très grandes quantités. La production maraîchère et céréalière d’un agriculteur est en quasi-totalité destinée à sa consommation personnelle et à celle de sa famille. Leur alimentation de base est composée de manioc, de maïs et de haricots. La culture de l’ananas est quant à elle plutôt destinée à la vente.
« Grâce à nos certifications bio et équitable, nous pouvons mieux vendre nos jus d’ananas en Europe ».
Quel est l’apport de la production d’ananas ?
L’ananas permet d’améliorer grandement les conditions de vie des agriculteurs au Bénin. Cette production permet d’associer, au sein d’une même parcelle, plusieurs types de cultures dont les récoltes ne se font pas toutes au même moment. Cela est idéal car la vente des fruits apporte un complément de trésorerie à une période creuse. La production d’ananas permet aux agriculteurs de faire des dépenses particulières comme construire une maison, payer la scolarité des enfants ou agrandir une exploitation. C’est une garantie pour le futur de leur famille.
Vous produisez de plus en plus de fruits bio, pouvez-vous nous en dire plus ?
La production d’ananas bio, certifiée ECOCERT, est une production qui nous permet de vendre plus cher les fruits bio dédiés à l’exportation. Le RéPAB travaille depuis 2016 avec une usine de transformation béninoise qui exporte du jus d’ananas bio en Europe. Cela a encouragé plus de producteurs à convertir leur exploitation. Ainsi, en 2016 le RéPAB produisait 3 265 tonnes de fruits bio, contre 6 365 tonnes en 2018 ! Seulement, même si ce type de production est meilleur pour la santé et ne pollue pas les terres, elle reste minoritaire au Bénin car la consommation de l’ananas est avant tout locale et la population ne peut pas se permettre de payer un fruit plus cher parce qu’il est bio.
Vous pouvez nous aider à soutenir les producteurs d’ananas du Bénin et à défendre les droits des paysans.
Nous avons besoin de 11.000€ avant la fin de l’année 2019, pour accompagner la structuration et le développement du RéPAB.