Créez des cartes qui sauvent des vies

Créez des cartes qui sauvent des vies

Ce jeudi 21 novembre, MSF organise son mapathon. Les participants vont identifier des maisons et des routes dans des zones qui n’existent pas dans la cartographie numérique afin de placer les communautés les plus vulnérables du monde sur la carte.

Un mapathon est un atelier de cartographie participative qui soutient directement les opérations de MSF en traçant des routes, des cours d’eau et des bâtiments dans une zone donnée. Les cartes produites deviennent des outils essentiels pour la prise de décision, la planification logistique, la communication et le soutien aux opérations, comme l’optimisation de la surveillance épidémiologique et la coordination avec d’autres organisations.

Les mapathons sont gratuits, ouverts à toutes et tous et ne nécessitent aucune compétence préalable. Pour participer, rien de plus simple : avoir un peu de temps devant soi et un ordinateur (qui peut vous être fourni si besoin). Sur place, vous apprendrez à utiliser des outils de cartographie numérique, et à analyser des données géospatiales.


« La section luxembourgeoise de MSF organise des mapathons depuis 5 ans, en collaboration avec des universités, des écoles, des communes. Ces ateliers de cartographie sont des moments essentiels pour notre section pour engager la population du Grand-Duché à nos côtés. Surtout, les mapathons répondent directement aux besoins des équipes qui coordonnent nos actions médicales sur le terrain (...). Les demandes ne font qu’augmenter. C’est la raison pour laquelle au Luxembourg, nous travaillons à renforcer notre communauté de mappers et à les faire monter en compétence. Les mapathons sont aussi des opportunités de nous mobiliser collectivement en tant que mouvement associatif. »

Carole Nunez, Public Engagement Coordinator, MSF Luxembourg

L’impact d’un mapathon

Lors d’un mapathon MSF, une ville commerciale prospère de 120.000 habitants (Baraka, RDC), avait été cartographiée en une seule soirée par 70 personnes.

Google Maps ne montrait toujours pas (à ce jour-là) de bâtiments dans la région, alors qu’Open Street Map contient des milliers de bâtiments sur une plateforme open source à la disposition de toutes les ONG.

Les mapathons répondent directement aux besoins des équipes médicales sur le terrain. En 2023, le projet Missing Maps a permis de cartographier 22 régions dans 17 pays, répondant à 15 crises (déplacements, épidémies, malnutrition, tremblements de terre, violences sexuelles).

Ce 21 novembre 2024, sept sections de MSF collaborent pour cartographier le Nigeria. MSF Luxembourg s’associe avec MSF WaCA (Western and Central Africa) pour un mapathon commun, partageant une vision commune d’engagement associatif.

  1. Pour cette édition, nous cartographierons des bâtiments dans l’État de Sokoto, dans le nord-ouest du Nigeria. MSF est présente depuis de nombreuses années dans la région et intervient notamment pour l’accompagnement des patients atteints de malnutrition ou de noma.
  2. Depuis août 2021, nous cartographions des bâtiments dans cette région. En mai 2024, les participants à notre mapathon avaient cartographié plus de 5.000 bâtiments pour soutenir accompagner les actions auprès des victimes de noma.
  3. Ce mapathon s’inscrit dans le cadre de la Semaine de la sensibilisation à la géographie (ou Geo week) et d’une série d’événements organisés par différentes sections du mouvement MSF, pour maximiser notre impact collectif.
  4. L’événement est organisé avec le département de géographie de l’université de Luxembourg et en collaboration avec le centre opérationnel basé en Afrique de l’Ouest.

Quelques réactions


« En tant que formateurs, il est important d’impliquer les étudiants dans des applications très concrètes. Le mapathon leur permet de réfléchir à la manière dont des analyses plus complexes et leur expertise se combinent avec des approches plus simples, tout en favorisant l’implication directe des citoyens et la coopération avec les ONG. En plus, c’est un vrai plaisir de collaborer avec MSF Luxembourg, ainsi que de rencontrer les chercheurs, les étudiants et autres citoyens dans un cadre de convivialité ».

Geoffrey Caruso, professeur d’analyse et de modélisation urbaine de l’Université de Luxembourg


« Les cartes font désormais partie intégrante des opérations de MSF. Lors d’une récente visite au Nigeria, nous les avons utilisées pour géolocaliser les principaux besoins sanitaires. Elles se sont avérées cruciales pour l’emplacement stratégique de nos ressources et pour optimiser l’adaptation de nos interventions, le cas échéant. Des informations liées au terrain, aux routes ou encore à l’emplacement des communautés est clé lors d’épidémies, où nous devons travailler rapidement pour prévenir et contrôler la propagation de la maladie ».

Sylvia Lim, conseillère en recherche opérationnelle, LuxOR


« Les mapathons sont sans doute les événements les plus efficaces pour démontrer à quel point l’humanitaire est une affaire d’engagement collectif. Ils sont à la fois ludiques, pédagogiques et utiles. Quand on arrive à la fin de nos 3 heures de cartographie sachant qu’on a placé plus de 5.000 bâtiments sur la carte pour faciliter le travail des équipes qui agissent à plusieurs milliers de kms de chez nous, on ressent la satisfaction de nos participants. D’ailleurs, depuis un an, le taux de fidélisation augmente (29% de personnes ayant déjà participé dans le passé en mai 2024 vs 5% en juillet 2023). »

Apolline Ledain, volontaire Public Engagement chez MSF Luxembourg

 Mapathon du 16 novembre 2023 : 6.442 bâtiments mappés par 50 participants à l'Université Populaire de Belval.
Mapathon du 16 novembre 2023 : 6.442 bâtiments mappés par 50 participants à l’Université Populaire de Belval. - © MSF


« Quand on découvre le projet mapathon, on se dit que c’est difficile, que ça relève d’une certaine expertise en matière technologique… mais quand on arrive, c’est comme un jeu […] et c’est facile. »

Komlanvi Ketohou, journaliste


« Je ne m’attendais pas à devoir m’intéresser à une partie du monde si lointaine, mapper pour le Kenya ça m’a encore plus motivée à faire quelque chose […] je comprends vraiment pourquoi on fait ça à distance, pour aider les équipes. »

Elodie Hamm, en formation à l’école 42

Infos :

  • Date et heure de l’événement : jeudi 21 novembre, de 18h30 à 21h30
  • Lieu : Université du Luxembourg, Campus Belval, Maison des Sciences Humaines (11, Porte des Sciences, 4366 Esch/Alzette)

Communiqué et photos : MSF Luxembourg

Contribution partenaire in4green
Publié le mardi 19 novembre 2024
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