
« Avec le label SDK, nous avons voulu inciter à faire plus »
Plus de 3.700 entreprises et institutions luxembourgeoises sont titulaires du label de la SuperDrecksKëscht, qui garantit que la gestion de leurs déchets se fait de manière durable. Thomas Hoffmann, chargé de communication, raconte l’histoire et décrit le fonctionnement de cette marque de qualité unique au Luxembourg.
Lancée au début des années 90 par le ministère de l’Environnement et la Chambre des Métiers, l’action SuperDrecksKëscht fir Betriber (SDK) a pour mission initiale d’accompagner n’importe quelle structure qui le souhaite dans la gestion de ses déchets. Quelques années après sa création, elle a voulu « faire plus » déclare Thomas Hoffmann, chargé de communication.
C’est ainsi qu’a été créé le label de qualité SDK, une certification gratuite pour les entreprises et institutions qui respectent un certain nombre de critères en matière de prévention des déchets, de collecte sélective, de qualité des infrastructures ou encore de formation du personnel concernant la gestion des déchets.
Des critères exigeants à respecter
Toute structure luxembourgeoise, peu importe sa taille ou son domaine d’activité, peut prétendre à la labélisation. Les critères pour l’obtenir concernant les mesures de prévention mises en œuvre, la qualité et l’accessibilité des stations de collecte, le stockage fiable des déchets ou encore la mise en place d’une politique de recyclage et d’élimination transparente.
Cela implique un « travail de documentation précis » pour les candidats. Ils doivent notamment établir « un bilan quantitatif très précis » pour chaque type de déchet qu’ils produisent et une liste des tiers chargés de leur collecte et de leur transport, qui doivent être titulaires d’une autorisation délivrée par l’État.
« Lors d’une visite, nous vérifions ce qui est conforme et surtout ce qui ne l’est pas », explique Thomas Hoffmann. « Les critères à respecter sont classés en trois catégories différentes en fonction de leur niveau d’importance, car tous les critères qui ne sont pas respectés n’ont pas forcément le même niveau de gravité. Sachant que le label est plus exigeant que les obligations légales concernant la gestion des déchets », précise le chargé de communication.
Accompagner et pas sanctionner
Ces exigences, SDK les a faites évoluer au fil des années afin de rester en phase avec les évolutions des connaissances, la société ou encore les technologies. Par exemple dans les années 1990, l’utilisation de gobelets en plastique et de capsules de café n’était pas un sujet, mais il en est devenu un dans les années 2000. Aujourd’hui ce n’est même plus une question, les entreprises utilisent de la ‘vraie’ vaisselle réutilisable et ont des machines à café à grains.
« Le label SDK est certifié selon la norme internationale ISO 14024:2018. Cela signifie que notre label est lui-même contrôlé par un tiers, qui, par exemple, accompagne régulièrement nos conseillers lors de visites dans les entreprises. »
Thomas Hoffmann, SDK
Si les critères sont remplis, le label SDK est ensuite attribué sous le patronage de l’Administration de l’environnement ainsi que de la Chambre des Métiers et de la Chambre de Commerce, les administrations qui chapeautent l’action SuperDrecksKëscht fir Betriber. Thomas Hoffmann tient à préciser que SDK « n’est pas un contrôleur, nous n’appliquons pas de sanctions. Notre rôle est d’accompagner les entreprises et institutions. »
« Une structure peut produire 30 ou 40 types de déchets différents. Ça peut être divers types de plastiques, de produits chimiques, des aérosols, des batteries… Ils doivent être triés, quantifiés et traités séparément. »
Thomas Hoffmann, SDK
Une fois le label obtenu, « nous faisons un contrôle une fois par an, et si tout est en ordre durant cinq années consécutives, ces contrôles se font ensuite seulement tous les deux ans. Mais ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas là entre temps : nous faisons quand même des visites entre les contrôles. »
Une opportunité à saisir
Pour les structures labélisées, les avantages sont nombreux. Pour leur image d’abord, mais aussi du point de vue administratif : « Chaque année, , l’Administration de l’environnement peut demander un plan de gestion des déchets aux entreprises
et les documents que nous demandons chez SDK correspondent à environ 80% de cette obligation. Cela les aide donc dans ces démarches obligatoires. »
Elles peuvent aussi bénéficier de subventions au titre de leur gestion durable des déchets. « Nous coopérons avec la House of Sustainability qui informe les entreprises sur les aides possibles, aussi dans le domaine de l’énergie, de la mobilité ou de l’inclusivité par exemple. Ensemble, nous travaillons sur une liste de mesures concrètes pour la prévention des déchets. »
Pour conclure, le chargé de communication de SDK déclare : « Avec notre label ou dans notre mission en général, nous sommes au cœur d’un écosystème d’acteurs qui agissent pour la durabilité au Luxembourg. »
Léna Fernandes
Photos : © Picto Extrait du dossier du mois « Cocher les cases »