Bientôt des voitures électriques encore plus propres ?
Dans un précédent article, nous avions évoqué l’épineux problème environnemental posé par les batteries lithium-ion de voitures électriques arrivées en fin de vie et leur nécessaire recyclage. Pour contourner cet écueil écologique, des chercheurs ont imaginé d’autres solutions.
Des batteries sans lithium
La première consiste à remplacer le lithium, un métal rare, par d’autres composants moins coûteux et plus écologiques. En Espagne, une société a débuté la production de batteries au graphène – un nanomatériau flexible, transparent, résistant et bien meilleur conducteur que le silicium. Capables de stocker jusqu’à 1 kWh d’énergie électrique dans 1 kg, ces batteries au graphène auraient un rayon d’action quatre fois plus élevés ! En France, le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) a conçu un prototype utilisant des ions sodium qui sera commercialisé d’ici 2020 dans le segment des voitures électriques et des batteries domestiques. Dix fois plus rapides à charger et trois fois plus endurantes – plus de 10 ans d’espérance de vie dans des conditions d’usage continu -, les batteries sodium-ion sont également moins chères à la production et plus respectueuses de l’environnement. Contrairement au lithium, le sodium est abondant. On trouve 2,6% de sodium dans la croûte terrestre, contre 0,06% de lithium, ainsi que dans la mer sous forme de chlorure de sodium (NaCl).
Une nouvelle technologie de supercondensateurs
Une autre solution consiste à supprimer purement et simplement les batteries grâce à des supercondensateurs capables d’offrir de fortes poussées d’accélération et des temps de charge très courts. Une équipe de chercheurs de l’Université de Technologie du Queensland (Australie) a mis au point un film supercondensateur composé d’une couche d’électrolyte entourée de deux couches de graphène.
Solide, très mince et capable de libérer une grande quantité d’énergie dans un très court laps de temps, le film prend peu de place et peut s’intégrer dans plusieurs zones existant déjà dans le véhicule comme les panneaux de carrosserie, le toit, le plancher et les portes. A terme, il pourrait même stocker plus d’énergie qu’une batterie lithium-ion grâce à la grande conductivité du graphène. Une voiture complètement alimentée par de tels supercondensateurs serait capable de rouler autant de kilomètres qu’un véhicule à essence et de se recharger aussi rapidement, voire même plus.
En outre, le supercondensateur a un impact écologique moindre et une durée de vie bien supérieure aux batteries lithium-ion (10 fois plus en moyenne). Grâce au graphène, une seule couche de carbone suffit et celle-ci est beaucoup plus facile à produire que le lithium présent dans les batteries classiques.
Un véhicule qui se répare tout seul !
À l’époque de leur découverte en 2014, l’équipe de chercheurs australienne avait assuré que d’ici 5 ans, les voitures seront dépourvues de batterie. Leur prédiction pourrait en partie se réaliser car de nombreux constructeurs automobiles fourbissent leurs armes et songent à commercialiser des modèles équipés d’une telle technologie. Ainsi, une célèbre marque italienne développe, en collaboration avec le MIT (Massachussets Institute of Technology) un prototype de voiture de sport 100% électrique et sans batterie. Des supercondensateurs alimenteront des moteurs électriques intégrés dans chacune des 4 roues et la carrosserie – entièrement réalisée en matériaux composites à base de fibre de carbone – remplira la fonction de stockage de l’énergie. Mieux, la voiture sera non seulement capable de détecter les fissures et autres dommages pouvant apparaître après un choc ou un accident mais pourra également les colmater grâce à des composants chimiques injectés par un système de microcanaux.
Les voitures électriques n’ont décidément pas fini de nous étonner et représentent plus que jamais le futur de l’industrie automobile. Un futur très proche…