Carole Dieschbourg au Conseil "Environnement" à Bruxelles
La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, a participé au Conseil "Environnement" qui s’est tenu le 5 mars 2019 à Bruxelles.
Il n’y aura plus d’emplois sur une planète morte.
C’est à ce slogan des écoliers que s’est référée la ministre au Conseil pour souligner l’absurde confrontation entre compétitivité et politiques climatiques.
Le Conseil a tenu un débat d’orientation en direct sur la communication de la Commission intitulée Une planète propre pour tous - Une vision européenne stratégique à long terme pour une économie prospère, moderne, compétitive et neutre pour le climat. Pour la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, le message est clair : l’objectif des un degré Celsius et demi doit être notre point de référence, et notre action au cours des 10 prochaines années sera déterminante pour le respecter. Il est de notre devoir d’aligner notre stratégie avec l’objectif des 1.5° de l’Accord de Paris. Et nous devons y ancrer l’objectif d’atteindre un ’net-zéro’ des émissions au plus tard en 2050 pour l’Union européenne. Cet objectif devra être confirmé aussi rapidement que possible en 2019 par nos chefs de gouvernement, pour respecter les délais de dépôt de notre stratégie auprès des Nations unies, a constaté la ministre, des milliers d’écoliers et de citoyens se mobilisent pour appeler à notre responsabilité d’agir pour le climat. Leur message est soutenu par la société civile, les syndicats et une partie croissante des investisseurs et entreprises. Je leur donne mille fois raison. Quant au gouvernement luxembourgeois, il est résolu à tout mettre en œuvre pour tenir compte des conclusions du rapport spécial du GIEC sur les 1,5°C. A cette fin, le Luxembourg vient de revoir à la hausse son objectif de réduction des émissions à l’horizon 2030 dans le cadre de son projet de plan intégré énergie et climat. Cet objectif de réduction passera ainsi de 40% à une fourchette comprise entre 50 et 55%.
La ministre a par ailleurs rappelé l’initiative luxembourgeoise rejointe par l’Autriche, l’Irlande et la Lituanie, soutenue par le Portugal et l’Espagne, encourageant la Commission à compléter son analyse par un scénario de 100% de renouvelables à l’horizon 2050. Elle a également mis en garde contre l’option du nucléaire, une option dangereuse qui n’est pas nécessaire pour atteindre nos objectifs, et qui constitue un obstacle et un risque économique.
Tout comme la ministre Carole Dieschbourg, de nombreuses délégations ont salué que la Commission ait mis en évidence les nombreuses opportunités et co-bénéfices que la transition engendrera, que ce soit en termes de croissance et d’emploi, de santé ou d’économies faites sur les importations d’énergies fossiles. De l’argent qui pourra servir à financer une transition juste et équitable pour tous.
Directive relative à l’eau potable : il est absolument nécessaire de trouver une solution européenne viable
Les ministres ont ensuite procédé à un débat sur la directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, également appelée directive relative à l’eau potable. Les paramètres de qualité et l’approche en matière de surveillance prévus dans cette directive ont été déterminés il y a plus de vingt ans et cette proposition vise donc notamment à actualiser les normes relatives à la qualité des eaux et à introduire une approche fondée sur les risques dans le cadre de la surveillance de l’état des eaux. La mise à jour proposée de cette directive est aussi un résultat direct de la toute première initiative citoyenne européenne à avoir abouti, à savoir Right2Water, qui a recueilli plus de 1,8 million de signatures. Le dossier sur la qualité de l’eau potable est très important et nous soutenons tous les efforts déployés par la Présidence pour avancer rapidement, a souligné la ministre, tout en soulignant que « cependant, plus important que la vitesse d’adoption est la qualité du dossier en vue de sa mise en œuvre pratique notamment ». Ministre Dieschbourg a aussi tenu à rappeler que pour un État comme le Grand-Duché de Luxembourg, qui ne possède pas son propre institut d’homologation dans ce domaine, il est absolument nécessaire de trouver une solution européenne viable.
Garantir une protection élevée de l’environnement et des consommateurs face aux perturbateurs endocriniens
Un débat a également été consacré au cadre de l’Union européenne en matière de perturbateurs endocriniens. Les perturbateurs endocriniens sont des composés chimiques pouvant interférer avec le système hormonal. Les préoccupations de la société quant aux effets indésirables des perturbateurs endocriniens sur la santé et l’environnement demeurent vives. Selon différentes études, un lien a été établi entre les substances aux propriétés perturbant le système endocrinien et des problèmes de santé humaine parmi lesquels figurent l’infertilité, les malformations génitales, la puberté précoce, l’obésité, le cancer et les troubles neurocomportementaux. Ces substances peuvent se rencontrer dans de nombreux produits communément utilisés tels que les cosmétiques, les jouets et les textiles. Pour cela, la ministre juge qu’il est primordial que des d’actions concrètes sont lancées très prochainement au niveau européen pour améliorer davantage le cadre communautaire. Dans ce contexte, il ne faut pas se limiter de revoir la législation relative aux perturbateurs endocriniens mais il faudra s’assurer d’une prise en compte homogène de ces substances dans l’ensemble des législations européennes pertinentes et de couvrir ainsi tous les modes et voies d’exposition. Dans ce contexte, il faut aussi rappeler la Commission européenne de la nécessité d’adopter une stratégie pour un environnement non toxique conformément au septième plan d’action environnement. Finalement je souhaite réitérer ma vue que nous devons nous assurer que les agences européennes responsables pour la mise en œuvre de la législation en matière des produits chimiques disposent des ressources humaines et financières adéquates pour assurer l’implémentation du cadre réglementaire et de garantir une protection élevée de l’environnement et des consommateurs.
Écologisation du Semestre européen : le semestre européen doit se fixer des objectifs de durabilité
Les ministres ont également procédé à un échange de vues sur l’écologisation du Semestre européen. Le Semestre européen constitue une occasion unique d’intégrer les préoccupations environnementales dans les grandes politiques économiques et d’investissement. L’intégration des questions environnementales dans les politiques et activités de l’UE est une obligation qui découle des traités et répond au besoin de plus en plus pressant de parvenir à une société durable. Une véritable intégration de ces questions est essentielle pour garantir la cohérence des investissements de l’UE, en vue de promouvoir un développement durable et de soutenir des réformes structurelles. À cet égard, ministre Dieschbourg a rappelé que depuis 2015, le Luxembourg plaide pour un élargissement de la stratégie européenne, notamment à travers la prise en compte de l’agenda 2030 et de ses objectifs de développement durable. Nous pensons que le semestre européen doit se fixer des objectifs de durabilité qui devraient être évalués à travers les programmes nationaux de réforme (PNR). Il est temps de passer à des nouvelles actions concrètes car les instruments existants sont insuffisants pour mettre en œuvre l’Agenda 2030. Il importe aussi à souligner clairement que le financement du nucléaire n’est ni durable, ni dans l’intérêt du climat. L’UE devrait donc se donner des objectifs quantitatifs accompagnés d’indicateurs pertinents pour assurer un suivi et une évaluation quant à l’efficacité des politiques mises en place. Nous avons besoin d’un programme européen pour 2030, qualitatif, quantitatif mesurable et ambitieux, suivi d’un monitoring régulier, a conclu la ministre.
Communiqué par le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable