Conseil « Agriculture et Pêche » : l’avenir de la PAC
Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs Fernand Etgen a participé ce lundi au Conseil « Agriculture et Pêche » qui s’est déroulé sous la Présidence de la République bulgare et dont le principal sujet était l’avenir de la PAC.
Les ministres européens de l’agriculture ont poursuivi leur échange de vues sur la communication de la Commission : « L’avenir de l’alimentation et de l’agriculture ». Les discussions se sont concentrées sur les paiements directs, le développement rural ainsi que sur les mesures de protection de l’environnement et de lutte contre le changement climatique.
Les jeunes agriculteurs constituent l’avenir du secteur !
Dans le cadre de l’échange sur les paiements directs, le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs a précisé que les possibilités existantes pour cibler une partie des aides sur certaines catégories de producteurs devraient être maintenues.
« Pouvoir cibler une partie des aides sur les jeunes agriculteurs est primordial puisque ce sont eux qui constituent l’avenir de ce secteur. »
Fernand Etgen a également suggéré de réfléchir aux façons de cibler les formes d’exploitation ayant le potentiel de maintenir ou de générer de la main-d’œuvre.
Outre cela, le ministre de l’Agriculture a souligné que le système de réserve pour crise actuellement en place n’était pas satisfaisant.
« Nous avons besoin à l’avenir d’un mécanisme plus flexible, plus efficace et doté des fonds budgétaires nécessaires. »
De plus, le ministre de l’Agriculture n’a pas manqué de souligner, vu le calendrier serré, la nécessité de dispositions transitoires afin de prévenir des ruptures dans les paiements directs.
En ce qui concerne les mesures agro-environnementales, le ministre est d’avis que des mesures ciblées, volontaires et conçues en fonction des objectifs à atteindre sont l’instrument le plus efficace afin d’atteindre des objectifs environnementaux au sens large.
En matière de politique du développement rural, Fernand Etgen, a rappelé que les mesures « classiques » et l’approche Leader (Liaison Entre Actions de Développement de l’Économie Rurale) constituent une boîte à outils riche et diversifiée qui donne une marge de manœuvre appropriée aux États membres. Selon le ministre, il est néanmoins indispensable de simplifier la programmation ainsi que le suivi de ces mesures !
Bio-économie : économie économe en ressources, plus innovante et à faibles émissions.
Dans le cadre de la révision de la stratégie de l’UE pour la bio-économie, les ministres ont examiné comment le secteur agricole, qui est un acteur non négligeable de la bio-économie, pourrait mieux prendre en compte cet état de fait.
Pour le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, il est essentiel que la refonte de la stratégie de la bio-économie soit liée au respect de quelques principes de base, comme la préférence accordée à la production alimentaire, la durabilité des rendements, l’utilisation en cascade de la biomasse, ainsi que le maintien de la diversité des systèmes de production agricoles.
« Afin de promouvoir le développement de ce secteur, il sera primordial d’assurer une meilleure cohérence des politiques sectorielles impactant les produits de la bio-économie, comme les législations sur les déchets, l’environnement, les fertilisants, l’énergie et la PAC. »
Dans ce contexte, Fernand Etgen a précisé qu’au Luxembourg les agriculteurs sont déjà largement intégrés dans les chaînes de valeur de la biomasse en ce qui concerne la production de biogaz et la valorisation énergétique des sous-produits de la sylviculture. Il faudra cependant encourager le secteur à s’investir davantage dans des projets innovants, comme par exemple la production de matériaux d’isolation.
« Pour atteindre cet objectif, un développement de l’échange de connaissances entre la recherche et les exploitations agricoles est indispensable. »
Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs est, par ailleurs, persuadé que les projets de recherche ne devraient pas se focaliser sur la production ou la transformation de la biomasse, mais également sur les comportements des consommateurs. Ainsi des études de faisabilité et de mise en place de circuits courts au niveau de l’utilisation et de la valorisation des productions devraient être financées.
Plan « Protéines » pour l’Europe
La Commission a informé les ministres de la préparation en cours d’un rapport de la Commission sur un plan protéique pour l’Europe, dont la publication est prévue pour la fin de 2018. Ce rapport a pour but de répondre à la question du déficit protéique que connaît l’Europe.
Dans ce contexte, il est utile de rappeler que le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs a signé, ensemble avec 12 autres État membres, la déclaration de l’UE sur le soja et autres plants protéagineux en juin 2017.
Lors de cette signature, Fernand Etgen avait déclaré qu’il était important de promouvoir une production durable et sans OGM de légumineuses en Europe, ceci dans un souci d’approvisionnement et de sécurité alimentaire, mais aussi dans un souci de biodiversité et de fertilité des sols.
« En promouvant la production de légumineuses sans OGM, nous devenons moins dépendants de pays tiers, et donc moins dépendants d’un marché mondial volatil. »
Communiqué par le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs