Construction : des nouvelles fondations
Les bâtiments et les quartiers de demain devront être smart, green et circulaires. C’est une des mesures stratégiques qui ressort des réunions du groupe de travail dédié à la thématique Building.
L’état des lieux qui a été dressé de la situation au Grand-Duché s’articule autour de deux données objectives clés. D’un côté, le Luxembourg a un stock immobilier de 5.000 immeubles commerciaux et de 140.000 immeubles résidentiels dont 82,9 % sont occupés par une seule famille. De l’autre, en Europe, la construction est responsable de 40 % de la consommation totale d’énergie et de 36 % des émissions de CO2. La bonne nouvelle, c’est qu’en tant que gros consommateur d’énergie, le secteur de la construction est aussi un de ceux qui a le plus fort potentiel de réduction de son impact écologique.
La vision du bâtiment et des quartiers de demain présentée par le groupe de travail Building est clairement orientée vers davantage de durabilité, mais aussi vers davantage d’intelligence.
Durables, les bâtiments le seront par leur efficacité énergétique, par l’utilisation de matériaux propres, recyclés et recyclables. C’est pour remplir cette dernière condition que la création d’une banque de données des matériaux de construction durables a été retenue comme une des mesures stratégiques qui devraient être mises en place, tout comme le fait de déterminer des indicateurs qui permettront de mesurer la possibilité de réutiliser ou de recycler des matériaux, ainsi que des indicateurs qui permettront de mesurer l’intelligence d’un bâtiment.
Car les bâtiments seront bientôt intelligents. D’abord, ils ne consommeront plus d’énergie, ils pourront même en produire à partir de sources renouvelables comme le vent ou le soleil, voire en stocker et ils seront reliés entre eux par des smart grids permettant de répartir l’énergie produite entre les différents consommateurs présents dans une même zone en fonction de la demande ponctuelle des uns et des autres. Ensuite, le confort de vie des usagers sera régi par des systèmes d’intelligence artificielle basés sur des senseurs connectés qui permettront de réguler différents paramètres (température, apport lumineux, hygrométrie, etc.).
Les bâtiments seront également plus flexibles, modulables et multifonctionnels qu’aujourd’hui, l’occupation de l’espace évoluant au gré des besoins.
Le partage et l’échange seront au cœur de l’art de vivre et les plans urbanistiques privilégieront l’aménagement de zones publiques conviviales et d’espaces dédiés à l’art et à la culture.
Enfin, les chantiers de construction ne généreront plus aucun déchet. Ceci, et bien d’autres avantages encore (maîtrise des coûts et des délais de construction, qualité de construction, etc.), sera possible par le biais de l’adoption du BIM comme méthode standard de conception et de gestion des bâtiments. La mise en place d’une stratégie nationale BIM figure également au rang des mesures stratégiques.
Tout cela sera possible grâce, d’une part, à la mise en place d’un cadre réglementaire favorisant entre autres l’innovation technique et technologique, l’utilisation des énergies renouvelables et des matériaux durables et, d’autre part, au développement de la formation initiale et continue qui permettra d’accompagner les entreprises et leurs salariés dans cette évolution. Ce sont d’ailleurs 2 autres mesures stratégiques qui ont été définies par le groupe de travail.
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Mélanie Trélat