Élections : la montée des Verts et Gambia II
Quelques jours après les élections, Infogreen fait le point sur les résultats et l’avancement du processus de formation du nouveau gouvernement.
233 014 bulletins dans les urnes, 216 177 valables. Le dimanche 14 octobre s’est bouclé sur la publication des résultats des élections législatives 2018. Les 547 candidats et 10 partis luxembourgeois ont chacun reçu leur lot de voix.
Si le plus grand nombre de sièges revient aux CSV (21/60), les chrétiens-sociaux menés par Claude Wiseler perdent toutefois deux sièges et s’éloignent encore de la majorité convoitée. Le DP de Xavier Bettel et le LSAP d’Étienne Schneider restent fort soutenus avec respectivement 12 et 10 sièges. De plus petits partis prennent de l’ampleur dans l’échiquier politique, tels que le Piratepartei qui fait son entrée nationale avec deux sièges, ou l’ADR qui hérite d’un siège supplémentaire. Mais la plus belle progression est certainement à attribuer aux Verts de Déi Gréng, déjà présents dans la coalition sortante, qui gagnent trois sièges.
Xavier Bettel resterait Premier ministre
Une coalition est donc bien nécessaire pour obtenir la majorité de 31 sièges sur 60 et former un nouveau gouvernement pour les 5 prochaines années. Si un accord entre DP et CSV aurait pu être envisagé et aurait marqué le retour de ce dernier en première ligne, ce sont finalement les partis du gouvernement sortant qui préparent leur équipe « Gambia II ».
Simulateur de coalition
Source : elections.public.lu
DP (12 sièges, -1), LSAP (10 sièges, -3) et Déi Gréng (9 sièges, +3) ont tous trois confirmé dès lundi leur volonté de poursuivre le travail ensemble et sont donc officiellement entrés en négociations le 16 octobre, après la nomination de M. Bettel dans le rôle de formateur. Rôle qui présage par ailleurs son retour au poste de Premier ministre.
Interrogé par les journalistes de Paperjam, le coprésident de Déi Gréng, Christian Kmiotek, affirme que « les électeurs nous ont renforcés non seulement pour saluer notre action au cours des cinq dernières années, mais aussi pour continuer notre action » et que « les discussions qui auront lieu devront aboutir à des rééquilibrages ». Pour, en plus de conserver les portefeuilles de ministres de l’Environnement, du Développement durable et des Infrastructures, et de la Justice, également s’en voir confier d’autres, par exemple au ministère de la Famille ou de la Santé.
Des réunions sont programmées les 23, 25 et 26 octobre, ainsi que le 14 novembre, et 11 groupes de travail sont mis en place pour préparer le programme des grandes thématiques gouvernementales.
Les Verts progressent
L’essor des partis écologistes est une réalité qui dépasse les frontières luxembourgeoises. En Belgique, les élections communales du 14 octobre ont confirmé un intérêt grandissant de la population pour les questions liées au développement durable. Écolo et Groen progressent en effet dans l’ensemble du pays, parfois de plus de 10%.
Le même jour, lors d’élections régionales en Bavière, les Verts ont presque doublé leur score de 2013 en recueillant 19% des voix. « Cette élection est particulièrement importante parce que tout ce qui semblait aller de soi, comme l’ouverture sur le monde, sur l’Europe, est remis en cause. Les électeurs sentent que nous sommes à la croisée des chemins », expliquait Katharina Schulze à Reporterre.
Marie-Astrid Heyde
Source photo : Déi Gréng