Énergie : moins consommer, mieux produire et distribuer autrement
La Troisième révolution industrielle vue sous l’angle de l’énergie, ce sont des transports et des bâtiments moins gourmands et la prédilection pour les énergies alternatives, propres et renouvelables, produites de manière centralisée et distribuées par des réseaux intelligents.
Résumé des réflexions du groupe de travail Energy.
Le Luxembourg a plusieurs spécificités qui ont une incidence majeure sur sa consommation énergétique.
Tout d’abord, sa petite taille implique qu’il ait une économie ouverte et une force vive constituée à 45 % de travailleurs frontaliers, ce qui a pour corollaire de générer un trafic routier parmi les plus denses en Europe. La mobilité est donc le point clé sur lequel le pays devrait travailler pour réduire ses besoins en énergie. L’arrivée prochaine d’un tram interconnecté avec les autres moyens de transport en commun résoudra sans doute en partie le problème. En partie, donc en complément d’autres initiatives. Parmi celles-ci, le groupe de travail Energy retient notamment le fait de viser une mobilité 100 % électrique à l’horizon 2050 comme une des 5 mesures stratégiques à mettre en place.
Ensuite, le Luxembourg a pour particularité d’enregistrer une démographie galopante : si l’on en croit les statistiques, la population devrait doubler d’ici 2050. Il faut loger ces habitants supplémentaires et leur fournir l’énergie dont ils ont besoin pour leurs activités quotidienne et pour se chauffer. Une autre piste à explorer pour réaliser des économies d’énergie serait donc de travailler sur l’efficacité énergétique des bâtiments et, parallèlement, sur le développement de solutions alternatives aux sources fossiles qui soient à la fois propres et renouvelables. En l’occurrence, les énergies éoliennes et solaires, la biomasse et la géothermie. Utiliser la totalité du potentiel en énergies renouvelables du pays pourrait couvrir 70 % des besoins actuels, apprend-on dans le rapport des travaux du groupe Energy. La production locale permettrait, en outre, de renforcer l’indépendance énergétique du Luxembourg. Elle devrait être encadrée, selon le groupe de travail, par deux mesures stratégiques : la promotion de l’autoconsommation et la création d’un réseau national d’énergie intelligent capable de répartir l’électricité produite par des milliers de micro-centrales en fonction des besoins.
Pour ce qui est de l’efficacité énergétique des bâtiments, l’objectif est atteint dans un premier temps au moins pour les bâtiments d’habitation grâce à la législation qui sera mise en œuvre dès 2017, mais la rénovation des constructions existantes, qui constituent - et continueront à constituer pour de nombreuses années encore - l’essentiel des bâtiments, offre un potentiel considérable. Comme pour les nouveaux bâtiments, l’efficacité énergétique devrait être intégrée dans les normes de rénovation, préconise le groupe de travail.
Enfin, la dernière mesure qui est ressortie des réflexions autour de la thématique de l’énergie est la réalisation d’un projet pilote de quartier intelligent formé de bâtiments capables de communiquer entre eux via un smart grid au profit des utilisateurs.
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Mélanie Trélat