Enovos passe à la vitesse supérieure
L’installation de bornes de recharge a un impact direct sur l’acceptation de la mobilité électrique et sa percée sur le marché automobile. Enovos, qui croit dur comme fer au développement de cette nouvelle technologie dans les années à venir au Luxembourg, anticipe le phénomène.
Interview de Daniel Peters, rResponsable du service Eco-Mobility chez Enovos.
Enovos a noué un partenariat avec la société d’auto-partage City Mov’. Qu’est-ce qui l’y a poussé ?
Nous sommes actifs dans la mobilité alternative depuis une dizaine d’années en tant que fournisseur de gaz naturel. Il est ainsi dans notre tradition de soutenir et de promouvoir de nouveaux services de mobilité alternative. Et comme on peut le constater à l’international, les systèmes d’auto-partage commencent à rencontrer un franc succès pour des raisons financières, écologiques ou pratiques – le stationnement devenant par exemple très difficile dans de nombreuses aires urbaines. Nous avons donc décidé en mai 2013 d’entrer dans le capital de City Mov’.
Comment cette collaboration a-t-elle vu le jour ?
Cette collaboration est née de projets pilotes communs que nous avons été amenés à réaliser. Nous avons constaté qu’il y avait un réel intérêt pour les deux sociétés de s’associer, City Mov’ pouvant bénéficier de notre notoriété et de notre soutien financier, et Enovos de la dynamique d’une jeune entreprise visionnaire et aux associés très motivés.
Ajoutons que pour Enovos, l’auto-partage est un bon support de promotion dans la mesure où les consommateurs peuvent s’intéresser de près aux nouvelles technologies, propres, de mobilité. Les constructeurs l’ont bien compris, nombre d’entre eux s’étant engouffrés dans la brèche de l’électrique et de l’auto-partage, tant pour se positionner sur ce créneau suffisamment tôt que pour se donner une image de constructeur responsable. Nous travaillons d’ailleurs étroitement avec tous les constructeurs automobile.
Quelle valeur ajoutée apporte Enovos dans ce partenariat ?
Enovos s’est pour cela doté récemment de la structure nécessaire pour répondre à ces nouveaux besoins, que ce soit en termes de mobilité stricto sensus, d’efficience énergétique ou de production locale et de stockage d’énergie décentralisées, notamment dans les batteries des voitures électriques, énergie qui pourra être réinjectée dans le réseau. Autrement dit, ce partenariat est l’extension logique de nos activités. Après s’être concentré jusqu’à présent sur les activités en amont, à savoir l’infrastructure de recharge, nous misons désormais également sur tout ce qui se situe en aval de l’infrastructure de recharge, comme par exemple l’auto-partage en tant que tel, de même que sur d’autres concepts de mobilité alternative comme les transports en commun électriques ou hybrides avec les opérateurs actifs dans ce domaine sur le marché luxembourgeois.
Nous nous employons à rendre plus ergonomiques les stations de recharge des clients et à y greffer des services supplémentaires, que ce soit la réservation des points de charge, de places de parking ou encore le roaming international, une donne incontournable dans un pays de petit taille. Dans ce cadre, nous avons contracté des partenariats avec nos homologues étrangers. Nous avons, par exemple, entamé des discussions pour développer l’opération de roaming sur plusieurs axes autoroutiers, l’objectif étant d’assurer une interopérabilité entre les acteurs des différents pays.
Le Luxembourg est-il un marché intéressant pour ce type de services ?
Je pense que oui. Les axes routiers sont saturés, le stationnement y devient de plus en plus difficile et la pollution s’accroît. Il y a donc fort à parier qu’une frange importante de la population adhère à terme au concept.
Photo ©Marlene Soares pour LG Magazine