Entre Pacte vert européen et PAC

Entre Pacte vert européen et PAC

Les enjeux de la ruralité se mesurent en partie à l’échelle européenne. Le Luxembourg souhaite assurer la continuité et la prévisibilité dans la gestion des exploitations agricoles.

Depuis des années, la vie rurale est en grande partie suspendue aux décisions communautaires, quelles que soient les spécificités locales qu’il faut entretenir.

Le ministre luxembourgeois de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Romain Schneider, était il y a peu au premier Conseil européen de l’année, au cours duquel la nouvelle présidence croate a notamment présenté son programme de travail dans le domaine de l’agriculture et de la pêche.

Et, comme le souligne d’ailleurs le ministre Schneider, « un point majeur durant les six mois à venir sera évidemment la réforme de la PAC – politique agricole commune - et plus précisément les règles de transitions prévues ».

Garantir, sans attendre

L’état actuel des négociations sur cette réforme de la PAC fait clairement apparaître que les nouveaux plans stratégiques ne pourront pas s’appliquer, comme prévu, à partir du 1er janvier 2021.

Aux yeux de Romain Schneider, « une période transitoire de deux ans semble réaliste ». Et le ministre précise que le Luxembourg est en train de prendre des dispositions afin de pouvoir déposer les amendements nécessaires à la Chambre des députés. « Il est primordial de garantir de la continuité et de la prévisibilité dans la gestion des exploitations agricoles », souligne-t-il.

Un autre point important de l’agenda européen devrait rythmer la vie agricole. C’est le Green Deal, ou le Pacte Vert, dont l’ambition affichée est, ni plus ni moins, de faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre au monde d’ici à 2050. Le volet agricole de ce pacte, même anticipé par un Luxembourg qui se positionne de plus en plus en bon élève durable de la classe rurale européenne, ne sera pas neutre.

Qualité pour le consommateur et bien-être animal

Face à ses homologues, Romain Schneider a déclaré sa foi dans l’aide des scientifiques. Pour lui, il est donc « important d’intensifier les efforts en matière de recherche et d’innovation afin de parvenir à une utilisation plus économe et responsable des ressources ». Et, dans ce contexte, le ministre insiste sur un fait, qui renvoie au précédent : « il est primordial d’allouer un budget à la PAC qui soit à la hauteur du niveau d’ambition demandé dans la réforme et découlant le cas échéant de la mise en œuvre du Pacte vert ».

A noter encore que le Green Deal fait notamment référence à un certain nombre d’initiatives et de stratégies. Parmi elles, « De la ferme à la table » entend entre autres capitaliser sur les circuits courts, les labels, la traçabilité, la qualité pour le consommateur, le bien-être animal aussi. Par la voix du ministre Schneider, le Luxembourg a réitéré sa demande de synchronisation des différentes initiatives et plans liés aux objectifs pour l’agriculture.

Et, alors que se discute la mise en place éventuelle d’un système d’étiquetage européen certifiant le bien-être animal, Romain Schneider a saisi l’occasion pour préciser que le Grand-Duché « travaille actuellement sur une législation horizontale sur les labels de qualité pour les produits agricoles, incluant déjà des critères de bien-être animal », en soulignant que le Luxembourg figure parmi les États membres les plus protecteurs des « droits des animaux ».

Alain Ducat
Photo : © SIP / Uli Fielitz

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Publié le jeudi 30 janvier 2020
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