Éolien offshore, où en sont nos voisins ?
Si la Belgique et l’Allemagne font partie des meilleurs élèves européens en matière d’éolien offshore, ce n’est pas le cas de la France qui accuse un certain retard. État des lieux.
3.230 éoliennes offshore étaient reliées au réseau électrique européen fin 2015. Réparties dans 84 parcs dans 11 pays, elles cumulent une puissance de plus de 11.000 MW, soit 1,5 % de la consommation électrique totale en Union européenne. Plus de 99 % de la puissance éolienne offshore se concentre dans 6 pays, dont font partie nos voisins allemands et belges, mais aussi le Royaume-Uni, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède, d’après La Croix. Fin 2016, la puissance installée en Belgique était de 938 éoliennes, soit 2.400 MW, dont 756 éoliennes terrestres et 182 éoliennes en mer (712 MW) et elle croît de 233 MW par an en moyenne. Quant au parc éolien allemand, il est, avec 50.018 MW de puissance installée fin 2016, le 1er d’Europe avec 32,5 % du parc éolien de l’Union européenne et le 3e au monde. Selon le rapport éolien offshore du Deutsche Windguard, l’Allemagne comptait 13 parcs offshore en activité fin 2015, pour une puissance cumulée de 3.294,9 MW.
En France, l’éolien maritime n’est pas encore déployé, mais il le sera bientôt. « Les 1res éoliennes pourront être en mer en 2020 et les parcs mis en service en 2021-2022 », indiquait Béatrice Buffon, la directrice générale adjointe d’EDF Énergies Nouvelles fin 2016. 3 champs devraient notamment être érigés au large de Saint-Nazaire (80 éoliennes d’une puissance de 480 MW à 12 km des côtes), de Courseulles-sur-mer (75 éoliennes d’une capacité de 450 MW à 10 km des côtes) et de Fécamp (83 éoliennes à 13 km des côtes). L’Ademe, dans une étude sur le coût des énergies renouvelables en France, estime le coût de production de cette énergie à entre 123 et 227 euros par MWh pour l’éolien posé (avec fondations) et entre 165 et 364 euros par MWh pour l’éolien flottant. Le potentiel d’innovation restant très important dans tous les domaines, les coûts pourraient encore baisser de 35 % dans les 10 ans à venir, d’après Batiactu. Autre étape importante pour le développement de la filière éolienne offshore en France, le constructeur danois LM Wind Power acquis par General Electric a annoncé le 23 février sa volonté d’investir 44 millions d’euros pour construire une usine de pales d’éoliennes qui générera 500 emplois sur le port de Cherbourg. Les 1ers bâtiments seront livrés à la fin de cette année.
Mélanie Trélat