Et si on troquait notre tondeuse contre des moutondeuses ?
L’écopâturage, ou comment tondre, voire débroussailler, son jardin de sans pollution sonore ni pollution des sols et à moindre coût tout en nourrissant des animaux herbivores ? Une démarche écologique qui fait des émules un peu partout en Europe.
L’idée n’est pas nouvelle, mais elle fait son grand retour : confier à des herbivores l’entretien d’espaces verts. Elle a déjà fait ses preuves dans de nombreuses villes, notamment à Paris qui, depuis avril 2013, a remplacé certaines de ses tondeuses par des moutons d’Ouessant, ou encore, plus près de nous à Nancy, où une quinzaine de moutons appartenant à la société locale Ecomoutons s’occupent de brouter la pelouse de la prison de Maxéville depuis près d’un an. Les entreprises et les particuliers ne sont pas en reste, trouvant de nombreux avantages à l’utilisation d’animaux pour entretenir les jardins privés et les espaces verts.
Les causes de ce succès ? L’éco-pâturage permet de limiter l’usage d’engins et de produits phytosanitaires, donc les pollutions sonores et des sols qu’il permet d’ailleurs de fertiliser, mais aussi de réaliser des économies. Tondre avec des moutons coûterait 30 centimes d’euros par mètre carré, entretien des animaux et infrastructures compris, contre 67 centimes avec une méthode conventionnelle, selon la start-up GreenSheep, fondée en 2016, qui possède un cheptel de 150 moutons noirs d’Ouessant et intervient partout en France.
L’éco-pâturage à d’autres avantages encore. Il peut constituer une ressource complémentaire pour les éleveurs, servir d’outil pédagogique pour éveiller les enfants (et les adultes) à la cause écologique et animale et permet de sauvegarder certaines races animales rustiques, anciennes ou locales comme le mouton d’Ouessant.
Si les moutons sont appréciés pour leur méticulosité (ils ne broutent que l’herbe et « travaillent » lentement mais sûrement), on peut aussi choisir de confier son terrain à des chèvres ou à des ânes, surtout s’il est accidenté ou escarpé et qu’il a besoin d’être défriché, ou encore à des vaches, des chevaux également de bons brouteurs qui supportent bien les terrains humides, mais produisent beaucoup de déjections. Certains jardiniers anglais misent également sur les wallabies.
Mélanie Trélat