Focus sur le BIPV

La substitution des matériaux de construction traditionnels par des matériaux technologiques actifs, tels que BIPV (Building Integrated PhotoVoltaics), un enjeu crucial dans la construction des bâtiments de demain ?

Émergence des solutions BIPV

Les panneaux photovoltaïques traditionnels, tels que nous les connaissons tous, existent depuis plusieurs décennies et ont su s’imposer au fil des années sur la scène des énergies renouvelables en démontrant leur potentiel de production d’électricité, c’est un fait. Néanmoins, innovation oblige, un grand nombre de solutions dites « BIPV » (Building Integrated PhotoVoltaïcs), basées sur cette technologie initiale, commencent à voir le jour et à se développer sous de multiples facettes. Ce terme désigne une nouvelle manière d’implanter cette technologie de production d’énergie dans les bâtiments, en faisant tout simplement partie intégrante d’un élément structurel de
l’ouvrage.

Cette typologie va donc permettre à ces éléments d’exercer une double fonction, qui n’est autre que la production d’électricité en complément de leur fonction structurelle de base. Bien qu’une installation conventionnelle en toiture soit la plus appropriée pour maximiser la quantité d’énergie produite, la valorisation des surfaces dites « passives » de l’enveloppe, beaucoup plus importantes, représente un gisement non négligeable à exploiter, notamment dans l’optique de rendre un bâtiment autonome en énergie.

La multiplicité des solutions techniques évoquées ci-dessus permet une substitution de la plupart des éléments structurels courants, allant de l’élément de façade à la couverture de toiture, mais également d’autres éléments tels que des brise-soleil orientables, par exemple. Ceci va donc pouvoir offrir un certain nombre de possibilités d’intégration de modules photovoltaïques dans la construction d’un bâtiment en fonction de sa configuration et de son orientation (voir visuels).

Maturité des solutions BIPV

En dépit de la diversité des solutions BIPV disponibles sur le marché, le recours à celles-ci dans les constructions neuves est loin d’être systématique et un certain nombre de contraintes techniques et administratives entravent sa progression. Ces problématiques ont notamment été identifiées lors du récent projet Européen Interreg auquel Neobuild a participé, visant à démontrer le potentiel disponible sur les bâtiments dans la Grande Région, à effectuer l’ensemble des démarches de mise en place d’une installation et à monitorer celles-ci. En effet, les réglementations actuelles autour de cette technologie ne sont pas suffisamment explicites à tous points de vue. Aussi bien au niveau des autorités compétentes comme l’Inspection du Travail et des Mines ou les pompiers qu’au niveau des bureaux de contrôles ou assureurs, et laissent donc place à un grand nombre d’interrogations sur le sujet. L’hétérogénéité de la documentation technique disponible constatée dans les différents pays de la Grande Région à l’heure actuelle ne permet également pas de définir un cadre concret et précis relatif aux modalités de conception, d’installation et d’exploitation de ce type d’installation.

Conclusion

Au regard des solutions actuelles et du potentiel offert par l’ensemble des typologies d’installations BIPV, celles-ci pourraient avoir un grand rôle à jouer dans la conception des bâtiments de demain. Notamment afin de faire un pas de plus vers l’autosuffisance énergétique de ces futures constructions. Néanmoins, cela ne pourra se faire sans une collaboration sans failles des différents acteurs et autorités compétentes concernés, dans le but d’élaborer les documentations techniques et textes réglementaires adéquats.

Aurélien Walter – Facility Manager / Innovation Project Manager chez Neobuild
Extrait du NEOMAG#52
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