Garantir la chaîne d’approvisionnement

« La chaîne de production et de transformation de denrées alimentaires, la vente directe ainsi que l’acheminement des aliments doivent rester opérationnels afin de garantir la sécurité alimentaire à Luxembourg et en Europe. » C’est en substance ce qu’a rappelé Romain Schneider face à ses homologues européens. Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural a participé, à distance, par vidéo-conférence, au Conseil « Agriculture et Pêche » de l’Union européenne.

De fait, lors de cette réunion informelle, les ministres de l’agriculture ont eu un échange de vues sur l’impact de la pandémie sur le secteur alimentaire et ont partagé leurs expériences concernant les mesures décidées pour y faire face. Ils ont notamment fait le point sur les obstacles existants au sein du marché intérieur, avec pour objectif de fluidifier au maximum les échanges intra- et extracommunautaires de produits agricoles, et ainsi éviter des pénuries.

Des corridors pour les biens essentiels

Romain Schneider, au nom du Luxembourg, a donc rappelé son soutien à l’instauration de « green lanes », des corridors, routiers, maritimes et aériens, réservés au transport de biens essentiels.

Pour le ministre luxembourgeois, « il est primordial qu’un transit sans entrave des travailleurs frontaliers, des denrées alimentaires, ainsi que le transport d’animaux d’élevage, restent garantis ». Il a néanmoins insisté sur le fait que le transport d’animaux vivants entre les pays de l’UE doit se poursuivre en respectant les règles du bien-être animal.

« La chaîne de production et de transformation de denrées alimentaires, la vente directe ainsi que l’acheminement des aliments doivent rester opérationnels afin de garantir la sécurité alimentaire à Luxembourg et en Europe. »

Terres voisines et main d’oeuvre saisonnière

Dans le communiqué officiel du ministère, Romain Schneider ne manque pas de souligner qu’il « a tenu à remercier ses homologues de nos pays limitrophes de tenir compte de la situation particulière des exploitants agricoles luxembourgeois, sachant que 8 % de leurs terres agricoles se situent dans le voisinage direct de l’autre côté de la frontière ». Un facteur clé de l’économie agricole luxembourgeoise ! Pour le ministre, dans un contexte de frontières parfois redevenues hermétiques pour se préserver du coronavirus, les voisins immédiats du Luxembourg, en gardant leurs frontières ouvertes pour les travailleurs des secteurs essentiels, peuvent assurer le maintien de l’activité du secteur de l’alimentation.

Il a aussi évoqué la question épineuse de la main-d’œuvre saisonnière : « au Luxembourg plusieurs secteurs agricoles notamment celui des fruits et légumes, mais aussi la viticulture, en dépendent durant la saison de récolte qui débutera mi-avril avec la récolte de salades et d’asperges ».

Romain Schneider a précisé qu’un inventaire des besoins « est en train d’être fait » pour parer aux soucis le cas échéant.

Soutien à un pilier indispensable

Les règles révisées en matière d’aides d’État permettent un cadre flexible aux États membres pour apporter un soutien immédiat aux professionnels du secteur agricole, notamment pour garantir une certaine liquidité aux entreprises. « Compte tenu de l’insécurité et d’éventuelles fluctuations des marchés agricoles, un monitoring permanent de la situation, ainsi qu’une réactivité et flexibilité quant aux solutions, sont de mise », assure Romain Schneider.

« Compte tenu de l’insécurité et d’éventuelles fluctuations des marchés agricoles, un monitoring permanent de la situation, ainsi qu’une réactivité et flexibilité quant aux solutions sont de mise. »

Il a donc rappelé la mise en place par le Gouvernement de mesures spécifiques (par règlement grand-ducal du 20 mars) dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, pour garantir les activités essentielles liées à l’agriculture et la production alimentaire au Luxembourg. « Les agriculteurs ainsi que tous les professionnels du secteur agricole sont un pilier essentiel et indispensable dans l’approvisionnement de la chaîne alimentaire, vitale pour toute la population ».

Alain Ducat

Photo (M.A.) : Romain Schneider en direct avec ses homologues européens, par vidéo-conférence.