Humanitaire : « La prise en compte des inégalités de genre s'est améliorée »

Humanitaire : « La prise en compte des inégalités de genre s’est améliorée »

Rencontre avec Paloma Cervantes, référente sur les questions de genre au sein de Handicap International Luxembourg.

Quel est ton rôle au sein de Handicap International Luxembourg ?

Chez Handicap International, je supervise les projets financés par la Coopération luxembourgeoise, en m’assurant que les objectifs prévus sont atteints et les normes du ministère des Affaires étrangères et européennes respectées. À ce titre, j’aide nos collègues sur le terrain à comprendre et à respecter ces règles. En outre, j’identifie les possibilités de financement auprès des bailleurs de fonds institutionnels du Luxembourg, en alignant les projets proposés sur leurs priorités, notamment l’égalité entre les femmes et les hommes – un axe clé de la Coopération luxembourgeoise.

En tant que personne de référence pour les questions de genre au sein de notre équipe, j’ai suivi plusieurs formations pour améliorer la prise en compte des inégalités de genre dans le cadre de nos projets.

Comment Handicap International prend-elle en compte la question du genre dans ses projets ?

Dans tous ses projets, Handicap International considère systématiquement le handicap, le genre et l’âge comme des facteurs possibles d’exclusion ou de vulnérabilité. Nous avons donc élaboré des lignes directrices et des outils internes pour garantir que les femmes, les filles, les hommes et les garçons, handicapés ou non, soient tous traités sur un pied d’égalité.

Dans ce sens, nous veillons à ce que les besoins spécifiques des femmes et filles soient identifiés et pris en compte et nous mettons en place des mécanismes pour garantir leur participation pendant toute la durée du projet.

Quels sont les obstacles particuliers que doivent surmonter les femmes dans les pays d’intervention de HI ?

Malheureusement, les inégalités de genre persistent aujourd’hui partout dans le monde, et plus encore dans nos pays d’intervention. Les femmes sont confrontées à toute une série d’obstacles, tels qu’un accès limité à l’éducation et aux soins et subissent la violence basée sur le genre. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les femmes représentent les trois quarts des personnes handicapées, selon ONU Femmes. Ces femmes rencontrent des défis supplémentaires. Elles doivent faire face à des obstacles en matière d’accessibilité, ont des possibilités d’emploi limitées et sont plus susceptibles d’être victimes de violences.

Qu’est-ce qui t’a poussée à t’engager ?

Je suis originaire du Mexique, où les inégalités de genre sont importantes et où les femmes sont confrontées à une forte violence. La prise en compte des inégalités de genre dans l’action humanitaire s’est améliorée, mais il y a encore beaucoup de travail à faire !

- © P. Meinhardt/HI

Le projet Making It Work contre les violences faites aux femmes handicapées

Le projet Making It Work « Genre et handicap » lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles handicapées en Afrique. Il réaffirme leur leadership en soutenant des organisations locales dirigées par des femmes handicapées dans 10 pays du continent africain.

Les femmes en situation de handicap sont au moins deux à trois fois plus susceptibles que les autres femmes de subir des violences. Entre 40% et 68% d’entre elles subissent des violences sexuelles avant l’âge de 18 ans. En savoir plus ICI

Photo : Grace Jerry est la fondatrice et directrice exécutive de l’Association Inclusive Friends (IFA) au Nigeria. Elle est une militante des droits humains, du handicap et du genre, ainsi qu’une artiste de renom.

Texte et photos de Handicap International Luxembourg
Légende de la photo principale : Paloma Cervantes, ici lors d’une mission au Népal en 2022, est membre de Handicap International Luxembourg depuis 2019.

Article tiré du dossier du mois « Regards de femmes »

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Publié le mercredi 31 janvier 2024
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