Inauguration en grande pompe
Le Syndicat des Eaux du Barrage d’Esch-sur-Sûre (SEBES) a inauguré sa nouvelle station de traitement d’eau à Eschdorf en présence de son Altesse Royale le Grand-Duc, ainsi que des ministres Taina Bofferding et Joëlle Welfring. Un investissement de 207 millions d’euros (HTVA) qui traitera les 110.000 m3 d’eau du lac du barrage d’Esch-sur-Sûre.
Le plus grand chantier en matière d’eau potable de l’histoire du Grand-Duché est achevé. Initiée début 2015, la nouvelle station d’Eschdorf a pour but de répondre au besoin accru en eau potable. En effet, la consommation d’eau augmente en moyenne chaque année de 1,93 %, sachant que 90% de la population du pays sont approvisionnés directement ou indirectement au SEBES. Financé à 50% par l’État et à 50% par les communes, ce projet est ainsi le garant d’une fourniture d’eau potable d’excellente qualité et en quantité suffisante au niveau national.
Un projet d’une importance au niveau des besoins luxembourgeois, mais également à hauteur de son budget : 207 millions d’euros HTVA. Montant, il faut le souligner, qui n’a jamais gonflé depuis 2014 grâce à un suivi trimestriel par le bureau du SEBES.
« Nous sommes heureux de pouvoir inaugurer la nouvelle station de traitement d’eau à Eschdorf et ainsi alimenter les membres du SEBES à travers notre réseau », a déclaré Laurent Deville, Président du SEBES. « Il s’agit d’un projet d’une importance majeure au Grand-Duché nous permettant d’atteindre notre objectif principal : garantir à terme l’approvisionnement du pays en eau potable, de bonne qualité, et en quantité suffisante au niveau national. »
Les 110.000 m3 quotidiens d’eau du lac du barrage d’Esch-sur-Sûre peuvent être traités dans la nouvelle station subissent un traitement en sept étapes :
1. d’une préfiltration pour retenir les algues plus grosses que 0,1mm,
2. d’une filtration membranaire de type ultrafiltration combinée avec une floculation au fer laissant passer moins d’un virus sur un million,
3. d’une étape d’augmentation de la dureté pour rendre l’ eau plus facilement mélange avec de l’eau de sources de nos membres,
4. d’une ozonisation pour enlever des résidus éventuels de pesticides et de médicaments,
5. d’une bio-filtration pour réduire la teneur en matière organique susceptible de créer des biofilms,
6. d’une adsorption sur charbon actif pour adsorber des micropolluants et
7. d’une désinfection finale à l’UV.
En fin de traitement, l’eau répond aux sévères critères de qualité d’une eau potable destinée à la consommation humaine. Elle est distribuée via le réservoir d’Eschdorf aux membres preneurs d’eau du SEBES à travers le réseau d’adduction d’environ 190 km.
« La qualité de l’eau potable au Luxembourg est excellente », souligne Joëlle Welfring, ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable. « C’est l’aliment le mieux contrôlé. Cependant, les ressources en eau sont limitées et il existe une stratégie nationale de l’eau potable par le gouvernement. Celle-ci repose sur 3 piliers : Économiser l’eau, protéger & développer de nouvelles ressources. C’est pourquoi il est important que nous collaborions avec les municipalités, les syndicats d’eau potable, l’industrie, l’agriculture et les ménages privés. C’est la seule façon de garantir à l’avenir une excellente qualité d’eau potable. C’est pourquoi SEBES a fait de gros efforts et investi dans ses infrastructures d’eau potable, comme la nouvelle station d’épuration. Je suis très heureuse que SEBES ait mis beaucoup d’énergie dans un travail de sensibilisation en plus des grands projets techniques. Les visiteurs peuvent se faire une excellente idée de l’approvisionnement national en eau potable. »
De son côté, Taina Bofferding, ministre de l’Intérieur, était également enthousiaste par rapport à cette nouvelle structure. « Les deux tiers du pays sont alimentés quotidiennement par SEBES en eau douce potable. Il est donc important que le Luxembourg continue à conserver ses infrastructures d’eau au niveau public afin d’investir autant dans la qualité du produit que dans les infrastructures. La privatisation de l’eau potable ne doit jamais être une option. Pour ce gouvernement, ce n’est clairement pas le cas. Les employés de SEBES font un travail extrêmement important et précieux pour s’assurer que les gens de ce pays continuent à ouvrir leur robinet afin de boire un verre d’eau sans aucun souci. »
Le site accueille également un nouveau bâtiment administratif qui comporte 25 bureaux pour le personnel du SEBES, un laboratoire pour le suivi quotidien de la qualité de l’eau produite, des locaux sociaux pour le personnel, des salles de réunion et un circuit thématique autour de l’eau pour sensibiliser le grand public à une utilisation parcimonieuse de l’eau potable.
Sébastien Yernaux
Photos : SEBES / mint