Jeux Olympiques : Paris 2024 veut diviser son empreinte carbone par deux

Jeux Olympiques : Paris 2024 veut diviser son empreinte carbone par deux

Ce vendredi 26 juillet à 19h30, le coup d’envoi des Jeux Olympiques sera donné dans la capitale française. L’occasion de revenir sur les différentes initiatives mises en œuvre par Paris 2024 pour tenter de faire de ces Jeux un événement plus responsable.

Les organisateurs des Jeux Olympiques (JO) de Paris voulaient des Jeux plus durables et responsables. Pour ce faire, l’approche de Paris 2024 est de faire mieux, avec moins. Pour les accompagner dans la mise en œuvre de leur stratégie climatique et environnementale, un tout nouveau « Comité pour la transformation écologique des Jeux » a été créé.

L’objectif fixé n’est pas le moins ambitieux : diviser par deux l’empreinte carbone de l’événement par rapport à la moyenne des éditions de Londres 2012 et Rio 2016 de 3,5 millions de tonnes équivalent CO2. À titre de comparaison, le bilan définitif pour l’année 2022 des émissions du Luxembourg tout entier était d’un peu plus de 7 millions de tonnes équivalent CO 2. Des actions d’évitement, de réduction ou de maitrise des émissions carbone ont été pensées dans tous les pans de l’organisation du plus grand rendez-vous multisports du monde.

Éco-conception et seconde vie des infrastructures des JO de Paris

Sur l’ensemble des sites des JO, 95% sont des infrastructures existantes ou temporaires. Les 5% restants correspondent aux constructions pérennes : le Village des athlètes, le Village des médias et le Centre aquatique olympique.

Ce dernier, seul site de compétition construit pour les besoins des Jeux, a été éco-conçu avec une charpente en bois, des panneaux photovoltaïques ou encore des sièges de tribune fabriqués à partir de bouteilles et bouchons plastiques. Après les Jeux, il accueillera le grand public, les scolaires, les clubs, la fédération nationale et sera utilisé pour d’autres compétitions.

Le Centre aquatique est situé à Saint-Denis dans le département de la Seine-Saint-Denis
Le Centre aquatique est situé à Saint-Denis dans le département de la Seine-Saint-Denis - © Paris 2024

Dans le Village olympique, le recours à des matériaux faiblement émissifs et biosourcés a été privilégié, comme le béton bas-carbone. Les 16.000 m3 de bois mis en œuvre dans les bâtiments proviennent de forêts éco-gérées, avec un minimum de 30 % de bois français.

Sur les sites permanents, comme le Stade de France à Saint-Denis, Roland-Garros à Paris ou encore Paris La Défense Arena à Nanterre, la prise en compte des ressources déjà existantes a permis de réduire de 25 % les besoins en équipements et mobilier.

Concernant l’ensemble des infrastructures temporaires, du mobilier et des équipements, les organisateurs affirme que 100% d’entre eux auront une seconde vie grâce au réemploi, à la réutilisation ou au recyclage.

Énergie renouvelable et mobilité douce sur les sites olympiques

Paris 2024 a choisi de raccorder tous les sites des JO au réseau public d’électricité pour qu’ils puissent être alimentés à 100% en électricité renouvelable d’origine éolienne ou solaire, produite en France.

Cela permet notamment de limiter le recours aux groupes électrogènes diesel habituellement utilisés pour éviter tout risque de coupure. En cas de dernier recours, des solutions fonctionnant avec des biocarburants, des batteries ou de l’hydrogène seront utilisées.


« Les Jeux Olympiques sont attendus au tournant pour se réinventer à l’aube de la transition bas carbone, compte tenu de la petitesse du budget carbone mondial restant et de l’ampleur de l’empreinte environnementale de ce type d’événements. »

Carbon Market Watch, dans son « Évaluation de la stratégie climat et de la communication des jeux olympiques de Paris 2024 »

Pour limiter les émissions liées aux transports sur place, 100 % des sites seront desservis par les transports en commun et tous ceux situés en Île-de-France seront accessibles en mobilité douce grâce à 415 km de voies cyclables.

Restauration végétale et tri des déchets

Paris 2024 devra servir plus de 13 millions de repas et de snacks entre le 26 juillet et le 11 août. Sur ce point aussi, des engagements ont été pris : deux fois plus de végétal dans les assiettes, limiter le gaspillage et valoriser les aliments non-consommés, ou encore favoriser un approvisionnement local et biologique.

Les engagements de Paris 2024 en matière d'alimentation
Les engagements de Paris 2024 en matière d’alimentation - © Paris 2024

La quantité de plastique à usage unique mise en circulation pendant les JO devra être divisée par deux. Ainsi, l’accès à des fontaines à eau gratuite sera facilité, 700 fontaines à boissons seront déployées pour réduire le nombre de bouteilles plastique, 20% des boissons seront servies dans des bouteilles en verre et des gobelets réutilisables consignés seront proposés.

Pour les déchets qui seront forcément produits pendant l’événement, l’accent a été mis sur le tri. Selon Paris 2024, « le comité d’organisation sera le premier organisateur d’événements sportifs à proposer le tri des biodéchets et des emballages recyclables sur l’intégralité des sites de compétition. » Un kit de communication relatif au tri sera déployé à destination des visiteurs, et toutes les personnes travaillant pour les JO seront formées au geste de tri.

La durabilité jusque dans les symboles

Les médailles sont un symbole de durabilité en faveur de l'économie circulaire
Les médailles sont un symbole de durabilité en faveur de l’économie circulaire - © Paris 2024

Les objets les plus convoités des Jeux symboliseront la durabilité et l’économie circulaire : un morceau de fer d’origine de la tour Eiffel est placé au cœur de chacune des médailles remises pendant la compétition. Celles de bronze sont constituées d’un alliage de cuivre, d’étain et de zinc provenant du réemploi de chutes de métal issues d’autres productions de la Monnaie de Paris. L’or et l’argent intégrés aux autres médailles sont certifiés 100% recyclés.

Autre symbole, les torches de la flamme olympique ont été fabriquées en France par ArcelorMittal, le géant de la sidérurgie basé au Luxembourg. Elles sont composées à 100% d’acier fabriqué à partir de sources recyclées et renouvelables, un matériau à empreinte carbone réduite. Il en est de même pour les mini-chaudrons allumés dans les villes étapes des relais de la flamme et des Spectaculars, les sculptures géantes des anneaux olympiques et agitos paralympiques qui sont installés dans Paris.

Pour finir, les 600 tenues des volontaires qui remettront les médailles aux athlètes, confectionnées par LVMH, ont aussi été pensées dans une logique de circularité. Elles ont été fabriquées à partir de matières recyclées ou organiques provenant de chutes d’ateliers des maisons de couture du groupe ainsi que de polyester recyclé.

Des « efforts louables mais insuffisants »

Il faut tout de même rappeler que malgré toutes les bonnes intentions de Paris 2024, l’impact environnemental des Jeux restera lourd. Selon Carbon Market Watch, qui a évalué la stratégie climat des JO de Paris, les efforts de Paris 2024 sont « louables mais insuffisants ».

Le secteur des transports reste un point noir dans le bilan écologique des JO. D’après l’évaluation, ils seront à l’origine de 40% de l’empreinte carbone totale des Jeux, notamment à cause de la venue des spectateurs, athlètes, du personnel et des journalistes, qui se déplacent souvent en avion.

Mais selon l’ONG, « le facteur le plus dimensionnant dans l’empreinte environnementale des jeux est leur taille. » Donc, « si les Jeux olympiques souhaitent réellement s’engager dans un ’nouveau modèle’ , viable à long terme, la première priorité doit donc être d’en réduire l’échelle. »

Ce graphique montre la corrélation entre le nombre de spectateurs présents et l'empreinte carbone de chaque édition des jeux olympiques depuis 2008
Ce graphique montre la corrélation entre le nombre de spectateurs présents et l’empreinte carbone de chaque édition des jeux olympiques depuis 2008 - © Carbon Market Watch

Carbon Market Watch propose alors un « modèle alternatif à la conception conventionnelle des Jeux : répartir les disciplines dans différents pays et restreindre l’accès physique aux seuls participants qui peuvent se rendre aux jeux par voie terrestre, afin de limiter les déplacements internationaux tout en permettant au plus grande nombre d’y assister en personne. »

Le Luxembourg dans les starting-blocks

La Team Lëtzebuerg lors d'une visite au Palais Grand-Ducal
La Team Lëtzebuerg lors d’une visite au Palais Grand-Ducal - © COSL

Pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, la délégation luxembourgeoise compte 13 athlètes :

  • Patrizia van der Weken (athlétisme, 100m)
  • Vera Hoffmann (athlétisme, 1.500m)
  • Bob Bertemes (athlétisme, lancer du poids)
  • Ruben Querinjean (athlétisme, 3.000m steeple)
  • Christine Majerus (cyclisme, course sur route
  • Alex Kirsch (cyclisme, course sur route)
  • Sarah De Nutte (tennis de table, simple)
  • Xia Lian Ni (tennis de table, simple)
  • Luka Mladenovic (tennis de table, simple)
  • Ralph Daleiden (natation, 100m nage libre)
  • Jeanne Lehair (triathlon)
  • Pit Klein (tir à l’arc)
  • Nicolas Wagner-Ehlinger (équitation, dressage)

Les supporters pourront soutenir la Team Lëtzebuerg à Paris depuis la Maison du Luxembourg, situé au 3e étage du Stade Jean Bouin (entrée payante). Pour ceux qui n’auront pas fait le déplacement, la Ville de Luxembourg organise un public viewing de la cérémonie d’ouverture des Jeux ce vendredi 26 juillet à partir de 19h30 sur la place de la Constitution.

Par Léna Fernandes

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Publié le vendredi 26 juillet 2024
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